4 Novembre, présent - Madness

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Je ne savais pas depuis combien de temps j'étais là. Assis sur le parquet de ma chambre, mes jambes nues, tendues, mon carnet posé sur mes cuisses. Mon poignet était douloureux de toutes ces lignes que j'avais saignées sur mes feuilles de papier. Le sang de mes phalanges avait séché depuis lontemps, laissant sur le dos de ma main des marques maronnés.


Le poids de Jimin endormi m'empêcha de me relever. Mon meilleur ami était resté à mes côtés sans m'adresser la parole, chose que j'avais appréciée. J'aurais voulu tout de même qu'il réponde à toutes ses questions qui tourne dans ma tête. Mais je ne pouvais pas le dérangé alors qu'il dormait paisiblement. Je savais que lui aussi était fatigué, et je savais que j'en étais la cause. Il avait cet air angélique qui m'apaisait durant mes moments de folies. J'avais de la chance de l'avoir à mes côtés, et qu'elle aussi l'ait à ses côtés.


«- Il dors ?»


La voix de Taehyung me fit sursauter quelque peu. J'entendis ses grands pieds marcher sur le sol. Les mains dans les poches de son pantalon de survêtements, torse nu, il observa notre meilleur ami dans un air protecteur. Je n'avais jamais réussi à comprendre la relation fusionnelle que partageait ce duo. Ils étaient liés comme les doigts de la main. Ils se comprenaient sans même parler. Taehyung attrapa sur mon lit un oreiller qu'il déposa au sol. Il prit doucement le visage d'ange de Jimin qu'il mit dessus.


«- Jonnie. Il ne peut pas, murmura Jimin dans son sommeil. – Tae ne le laisse pas. Il a besoin de nous.»

«- Il est là Jiminie. Il ne part pas. Il ne part plus.» répondis Taehyung en me regardant d'un air menaçant.


Le noiraud ne dit plus un mot et replongea dans son sommeil. Taehyung se releva et son attention fut porter par mon carnet ouvert. Je posais mes yeux sur l'objet de son intrigue et mon cœur se fractura à nouveau. Pendant tout ce temps ma folie avait pris le dessus sans que je m'en rende compte. Au milieu d'une page, quelque vers écris en anglais, mais tout autour le prénom de celle que j'aimais avait été crayonnais brutalement.


«- Nam, dit-il en me regardant, peiné. – Ça t'a fait mal ?»

«- De quoi ?»

«- De savoir qu'elle n'est plus cœur à prendre ?»


Je baissais la tête. Il avait à nouveau touché un point sensible. Évidement que ça me déchirait en deux savoir que lui la possédait maintenant. Ses longs cheveux posés sur un torse autre que le mien, des doigts parcourant son corps, le fessant chavirer de plaisir. Tout ceci était à lui a présent. A ce type.


Ce n'était pas la fin du monde, mais la fin de mon monde à moi. De ce petit havre de paix, qu'est cette fille brune, aux longues jambes, au parfum de miel. J'avais essayé de tenir le coup et j'y étais parvenu pendant quelques petits mois, mais après elle avait fait tout basculer. Je m'étais fait une raison. Que tout ce qui m'arrivait était entièrement de ma faute et que l'absence de Solea serait comme ces objet qu'on utilise plus et qu'on ne sait pas où les rangés, mais qu'on garde toujours. Puis les choses ont changé.


Car finalement tout change.

J'ai compris trop tard. Ce n'est pas le faite de ne plus l'avoir à mes côtés qui fait mal, mais de savoir que moi je ne lui manque pas. Une partie de moi comprenait pourquoi elle était partie, l'autre mourrait de son absence. Des bleus dans l'âme je portais mon regard vers mon cadet.

9 LIGNES - KIM NAMJOONOù les histoires vivent. Découvrez maintenant