9 LIGNES - KIM NAMJOON

8 Décembre, présent - Rehab

A chaque fois qu'elle rangeait ses cheveux derrière son oreille j'avais une envie irrésistible de faire glisser mes doigts sur ses joues ainsi que sur ses lèvres.

Elle releva les yeux vers moi, et gêné je détournais mon regard. Je fis craquer les os de mes doigts puis pris à nouveau les baguettes métalliques. J'engloutis la moitié de mon bulgogi essayant de faire abstraction du genou de Solea qui touchait le mien sous la table. J'avais plus de mal aujourd'hui à ne pas réagir a son touché. Bien que ce soit seulement la friction de nos jeans, ce touché était assez pour m'embraser.

Je reposais mes baguettes sur la table en bois vernis et je déversais du soju dans mon verre ainsi que dans le verre de Solea. Elle me remercia d'un sourire auquel je répondis. La boisson coula dans la gorge. Je ne sais pas ce qui me réchauffait le plus. L'alcool, la cheminé a notre droite où les petits regards timides que Solea me lançait ?

J'avais du mal à me contenir mais il le fallait bien, car ce n'était ni le moment ni l'endroit. Je repris un verre d'alcool et jetait un coup d'œil au restaurant de montagne. Solea m'avais demandé de sortir ce matin, et j'avais bien évidement accepter, pouvais-je lui refuser quelque chose ? On était partie alors dans l'après-midi pour une promenade. Donc nous voilà dans le village voisin, situé de l'autre côté de la montagne, attablé dans ce petit restaurant traditionnelle, la nuit flottant au-dessus de nous. J'aimais ce genre de petit commerce où les invité son assis a même le sol, dégustant les plats locaux en buvant dans des verres de porcelaine.

Mes yeux se posèrent à nouveau sur son visage angélique et depuis ce matin je décelais dans ses iris une pointe d'inquiétude et de peur. On venait à peine de se réveiller quand son portable ce mit à sonner. Elle avait décroché heureuse puis ses paroles en coréen changèrent pour ce que je pense être du chinois. Elle était alors sorti dehors pour continuer son appelle et je m'étais maudit pendant un quart d'heure d'avoir pris comme seconde langue à l'école l'anglais et non le chinois. Sans que je ne lui pose la question elle m'avait dit que la personne à l'autre bout du fil n'était d'autre que son père vivant à Hong-Kong. J'avais seulement alors hoché la tête mais j'avais compris que quelque chose la tracassait. Pourquoi diable elle aurait parlé à son géniteur en chinois sachant qu'il avant tout coréen, mais passons.

«- Je n'ai jamais couché avec Hyunjin. »

Ma paume se posa sur mon torse alors que je toussais difficilement. Elle avait lancé son aveu comme ça, sans crier garde. Décidément Solea et Song-I avait cette chose en commun. Apres avoir difficilement avalé le reste de ma nourriture et d'avoir bu une grande quantité d'eau je me mis à la fixer attendant qu'elle s'explique.

«- Quoi ?»

«- Quoi ? Sérieusement Solea, dis-je passant ma main sur mon front, elle arrivait à me faire perdre la tête. – Tu me sors ça comme ça. J'ai rien demandé.»

«- Si. Tu me l'as demandé après avoir jouer à qui a la plus grosse sur scène. » Elle me répondit avec un sourire sarcastique collé au visage, me rappelant ce jour où j'avais rapper sur elle et Hyunjin devant une foule en délires.

«- Peut-être bien mais maintenant j'ai des images dans ma tête.»

Et je disais vrai. J'imaginer alors Hyunjin surplombant le corps fébrile de mon ancienne copine, laissant des baisers mouillés sur son corps, alors que les doigts fins de Solea parcourent son dos tatoué. Quelle image répugnante. Je versais à nouveau de l'alcool dans mon verre et bu d'une traite. Je posais mes coudes sur la table et massais mes tempes. Il fallait bien que sa sorte. Il fallait bien qu'elle aussi m'explique certaine chose. Mais j'avais peur d'écouter ses mots. J'avais peur d'entendre le récapitulatif de son histoire avec le chorégraphe. J'avais peur que mon cœur ne supporte pas la douleur et que je retombe dans cet enfer duquel doucement je sortais. Je savais que j'allais replonger la tête la première dans mes cauchemars, que mon corps va se lacérer de toute part mais il fallait absolument que je sache.