10 Mai, cette année-là - Demon

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La lune avait presque fini de faire un tour autour de la terre, et tout était encore similaire.

Il avait déjà vidé cinq bouteilles depuis et tout était encore pareil. Les jours passaient, l'alcool coulait et rien ne changeais.

Ne serais-ce que la douleur mais non. Elle est toujours là, au milieu de sa poitrine, déchirante et brulante. Mais de rien avant le noiraud avait trouvé un remède qui l'atténuait dans son déni. Cette substance liquide, chaude et amère qui se présente sous plusieurs couleurs. Le premier verre fut à Berlin après une énième interview intrusive. « Avez-vous des copines ?» avait dit la journaliste. Il s'était pincer la joue avec tellement de force que le sang coula dans sa bouche. Voilà la seule réponse que la femme eu de Namjoon.

La première bouteille après le concert à Stockholm. Ce jour-là sa main avait glissé autant de fois sur le récipient en verre que sur son stylo. Criant sa douleur sur le papier, les paroles de ''Tear'' avait pleuré pour lui.

L'alcool a ses vertus que seul un être brisé ne connait. Et c'était son cas à lui.

On a tous un vice caché. Il y a ceux qui se drogue ou fumes. D'autres ce refugient dans la nourriture, ou se replient sur eux-mêmes. Certains courageux lutte contre la tristesse avec des armes plus puissantes : le sport, la danse, la musique ou encore avec des sourires.

 Puis il y a ceux comme Park Jimin. Il avait beau avoir un bouille d'ange, le jeune homme aux cheveux argentés avait un vice tout aussi dangereux : le sexe. Imprudent et nocif, car dépourvu de tout sentiments ou attache. Il ne voulait pas s'attacher. Pas souffrir, alors le chanteur était tombé sur ce vice qui un jour finirai par le bouffer, il le savait. Mais à quoi bon, on souffre tous un peu avait-il répondu à Namjoon quand ce dernier lui avait fait part du bonheur qu'est faire l'amour avec une personne qu'on aime.

Un frisson chaud le traversa quand son esprit divagua. L'image de Solea sous son corps, ses ongles s'enfonçant dans sa peau alors qui la pénètre. Le son de sa voix quand il dépose sur son sternum des baisers, caressant avec douceur sa poitrine. Le sentiment de se sentir complet en remplissant celle qui le complétait.

A présent seul le goulot de la bouteille le comble. Déversant dans son être ce démon liquide. Une torture lente, car plus l'alcool coule dans ses veines, puis Namjoon  hallucine. Il jurait qu'un jour l'ombre qui le suivait depuis son départ avait parlé. D'une voix faible mais elle avait parlé. Il avait juré à Jin que sa folie avait murmuré son prénom.

Ce soir-là SeokJin ne réussit point à dormir, trop occupé à caresser les cheveux de son cadet. « Hyung caresse moi les cheveux, comme elle le fessait.» Pris de court par la voix pâteuse et brisé de Namjoon, son cœur flancha. Jin exhaussa le souhait de son ami trop alcoolisé pour qu'il s'en rappelle le lendemain.

Ce fut l'unique soir où Namjoon réussi a dormir une nuit complète, sans cauchemar. Mais le réveil fut difficile. Comprenant que son paradis n'était présent que dans ses rêves, tel un ange déchu l'enfer l'accueilli  à nouveau de manière brutal.

«- Quel gâchis.» pesta le noiraud une bouteille de vodka à la main.

D'humeur exécrable, il continua à argumenter le prix exorbitant de son alcool.

«- Et dire qu'en Suède se bourrer la gueule en revient presque gratuit, ici il faut vendre un bras.» il entra dans sa cachette et commença sa purge de douleur.

La première gorgée est toujours la pire. Coulant dans son œsophage la boisson le fit grimacer. Namjoon détestait ça, mais c'était le seul moyen. C'était ce qui se répétait à lui-même. Son estomac se contracta à cette saveur dégueulasse. Il humidifia ces lèvres et repris une gorgé. Il buvait doucement mais surement.

9 LIGNES - KIM NAMJOONOù les histoires vivent. Découvrez maintenant