ONE SHOT - PART II

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Les chaussures étaient soigneusement rangées. Les livres parfaitement alignés sur leurs étagères. Trois bougies sur un plateau de verre sur une table basse. Tout parfaitement propre sans aucune trace de poussières, digne d'un plateau télé, figé dans le temps, rien ne bouge. Comme si l'amour ne vivait pas entre ses hauts murs.

Tout propre, jamais je n'aurai cru que c'était le bordel ici.

Je n'entends que leurs cris en bruit de fonds. Aucune insulte que des reproches d'un côté, de la peur de l'autre. Autre fois si apaisant de les voir ensemble, c'est un martyr de les entendre se briser à mes côtés. Mon corps trouva le canapé et dans le vide je me perdis. Confortablement installés je fixe leurs pieds qui bougent, font des allers retours. Je me déconcentre de leurs danses comme de leurs chants de cris.

Des images, des flashbacks, des souvenirs que ma mémoire garde me reviennent. Je me rappelle de leurs rires, leurs baisers complices, leurs regards attendris. Je rappelle de Namjoon qui attrape son bonnet de laine, un soir de Janvier pluvieux. Lui qui part en courant derrière son rêve. Le même sourire qui m'était venu ce soir-là revint peindre mes lèvres. Heureux j'étais que mon plan avec Jungkook ait réussi. Jamais mon dongsaeng ne connaitra la vraie histoire du retour de Solea. Du pourquoi du comment, belle comme le jour était-elle rentré dans le restaurant où nous étions. Comment elle m'a retrouvé, comment m'a-t-elle dit qu'elle ne l'avait pas oublié, et qu'elle avait besoin de le voir, ne serait qu'une dernière fois. Amoureux de ces histoires romantiques où les acteurs se retrouvent sous la pluie, j'ai menti à mon meilleur ami, menacé Jungkook de choisir ce restaurant chinois, fait tout pour que Namjoon y soit et que ses deux anciens amants se retrouvent, le jour du nouvel an. Un nouvel an, une nouvelle vie. Voulant que tout soit fait dans la sincérité je n'ai rien dit à Solea. C'était à elle de découvrir le nouveau Jonnie et les changements dans sa vie. Une dette envers moi, Solea a. Après leurs retrouvailles, elle et moi avions parlé, solennellement nous avion juré que nos secrets communs nous irons garder.



J'entends un bruit anodin. Echoué sur le canapé, je remarque que je suis seul. Depuis combien de temps ai-je fixé ce point inexistant ?

Sur la terrasse assis essoufflé sur l'une des chaises en osier, Namjoon fixe sans relâche le ciel. Il quémande de nouveau de l'aide. Les deux mains jointes entre elles, ses index longeant son nez, il ferme les yeux, et ses lèvres continuent de bouger avec rapidité. L'air de ses poumons se vide à chaque secondes, ses joues deviennent rouges et pourtant il continue. Continue de demander de l'aide aux cieux sans même savoir que je suis là à le regarder. Je prends mon courage à deux mains et le rejoins.



«- Namjoon tu devrait rentrer, je lui parle doucement en refermant la porte coulissante. – Il fait frai dehors, tu vas attraper froid.»

Je m'enferme dans mes bras cherchant un peu de chaleur. Je regarde le ciel mais ce soir aucune étoile ne brille sur Séoul. A croire que les astres eux aussi se sont caché aux cris qui a résonner dans l'appartement.

«- Namjoon, rentrons.»

«- Ça a commencé par jouer avec la nourriture...»

Il continue les yeux toujours clos, les traits de son visage fermé. Mon ami se remémore comment l'état de Solea s'est aggraver.

«- Elle mettait les aliments de côté...au début je ne prêtais pas attention...C'était si peu..., il ouvre finalement les yeux, s'adosse a sa chaise, je sens le son de sa voix qui change. La haine a pris le dessus. – Puis après elle sautait carrément des repas. Elle ne mangeait plus ou quand elle le fessait, elle se fessait vomir après. Aveugler par le deuil je n'ai rien vu.»

9 LIGNES - KIM NAMJOONOù les histoires vivent. Découvrez maintenant