Il faut sauver le soldat Marion - Partie 2

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Son ventre et sa gorge étaient grands ouverts, et son regard, vitreux. Un gémissement profondément douloureux sortir de sa gorge. Il posa des mains tremblantes sur elle, et la serra lentement dans ses bras. Ses yeux s'écarquillèrent. Qui avait fait ça ? Il n'avait vu personne. Qui l'avait tuée ?

La rage se saisit brutalement de lui. Il lâcha la chercheuse, et s'accroupit. Ses prunelles rouges scrutèrent chaque recoin du lieu. Il n'y avait pas âme qui vive. Le tueur n'est pas loin. Il n'est pas loin, c'est obligé ! Sa mâchoire se contracta d'elle-même. Il avait envie de tuer, et il n'allait pas se retenir.

Il remarqua subitement une porte tout au bout du couloir. Il bondit sur ses pieds. Il est forcément passé par là ! Mais au premier pas qu'il fit, on ouvrit le battant du self. « Je vais partir au premier étage. Annie, occupe-toi du rez-de-chaussée, et Livaï... »

Il se retourna lentement. Hansi s'étrangla, et le caporal-chef posa deux yeux horrifiés sur la morte. Puis, il les remonta vers lui.

A peine eut-il le temps d'y lire une haine incommensurable que Livaï se jetait sur lui. Il ne parvint pas à se saisir de son épaule, et tenta immédiatement de le prendre par le col. Encore une fois, Isaac esquiva.

La plupart des coups que tentaient de lui porter son opposant étaient couronnés d'une exclamation de rage. Devait-il y répondre ? L'autre lança son coude vers sa mâchoire. Il le bloqua, et le repoussa sans succès. Devait-il rester en position de défense ? Il n'eut pas le loisir d'y réfléchir. Le caporal-chef avait déjà sorti un couteau de sa ceinture, et le dirigeait à une vitesse fulgurante vers son ventre.

Il bloqua son poignet, et tenta de le retourner. Mais ils étaient à force égale : ils durent se lâcher, pour repartir de plus belle. Son adversaire feinta une droite... Pour se saisir de sa nuque au dernier moment. Le coup de genou que l'albinos se prit dans la face le décida. Il empoigna violemment la gorge de son adversaire.

La chef d'escouade tenta de s'interposer, mais il l'envoya bouler d'un coup de pied. Ce fut alors au tour d'Annie de foncer. Cette fois-ci, il laissa Livaï, et se tourna vivement vers elle. Les deux fondirent sur lui : il se baissa de justesse. La botte de l'adolescente lui frôla le crâne. La lame du petit homme lui entailla le bassin.

De nouveau, un coup de la blonde. Il poussa le premier avec force, et se décala sur la gauche : elle perdit son équilibre. Il lui prit alors le coude, et lui faucha rapidement la cheville. Dès qu'elle se retrouva à terre, il écrasa sa tempe de son talon. Elle ne bougea pas. Il put faire volte-face vers l'officier.

Celui-ci descendait son couteau vers son abdomen à une vitesse folle. Il reconnut immédiatement ce mouvement. Il recula d'un pas, le laissa rabattre le poignard vers sa gorge, et recula de nouveau. Son adversaire trancha dans le vide. Il le vit écarquiller légèrement les paupières.

Là ! Il se saisit de nouveau de son avant-bras, parvint à le retourner, et le colla contre son dos. Sa clef-de-bras était réussie. Il lui prit brusquement son couteau pour le plaquer contre sa carotide. Livaï était à terre, sur le torse, le menton éraflé. Il haleta un moment, et essuya le sang qui coulait de son nez. Il était à bout de souffle. Il avait beau avoir gagné, c'était passé de justesse.

Je fais quoi, maintenant ? Il voyait mal comment régler ce malentendu. Il venait d'assommer Annie, et de foutre son supérieur à terre. Hansi le fixait en serrant furieusement les dents, et déjà Moblit et Mike avaient-ils débarqué. Pour ne rien arranger, du sang barbouillait ses mains et sa chemise – et, quel bonheur, le cadavre frais de Marion se trouvait à quelques pas.

Mais il avait au moins une personne vers qui se tourner : le dernier arrivé. Puisqu'il ne pouvait pas parler, il lui jeta un regard lourd de sens. L'intéressé plissa les yeux avec méfiance. « C'est toi qui as tué Marion ? »

ᴏʀɪɢɪɴᴇꜱ - ᴀᴛᴛᴀᴄᴋ_ᴏɴ_ᴛɪᴛᴀɴ&0.7 ⌜ᵗᵒᵐᵉ ³⌟Où les histoires vivent. Découvrez maintenant