ᴏʀɪɢɪɴᴇꜱ - ᴀᴛᴛᴀᴄᴋ_ᴏɴ_ᴛɪᴛᴀɴ&0.7 ⌜ᵗᵒᵐᵉ ³⌟

attack_on_titan&0.7 - Partie 6

Marion et Rebecca se retournèrent dans un sursaut vers Rhys. Ses traits élégants étaient tordus en une expression affreusement aimable, démentie par la fureur qui dévorait ses yeux vairons. L'affolement se saisit de l'adolescente, mais perdit du terrain dès qu'elle sentit sa maîtresse trembler contre elle.

« Non... » murmura celle-ci avec effroi. « Ce n'est pas... Je suis juste... » Elle se remit rapidement sur ses pieds, manqua de tomber ; la chercheuse la retint de justesse par le bras. Face à ce spectacle, le commandant eut un léger sourire. « En train de faire l'amour avec Marion, je vois ça. »

Il se prit le menton entre les doigts, l'air songeur. « Mais, je crois que nous sommes mariés... Je me demande pourquoi tu fais ça... » Il réfléchit un instant. « Je me demande aussi comment est-ce que tu pourrais réparer une telle chose. En rééquilibrant la balance ? »

Silence. L'adolescente béa d'abord, serra ensuite les dents, se leva enfin d'un bond. « Rééquilibrer la balance ? Vous n'êtes pas mieux ! » De longues secondes coulèrent. L'intéressé posa lentement ses prunelles sur elle ; elle entrouvrit les lèvres. Elle n'aurait pas dû dire ça, et la peur qui lui tordit l'estomac la conforta un peu plus dans cette idée.

La manière dont il s'avança vers elles aussi. Ses pas à la fois tranquilles et enragés l'amenèrent trop facilement à leur hauteur. Là, il s'arrêta à un peu moins d'un mètre, et la fixa longuement. Ni elle, ni Rebecca ne furent en mesure de bouger ne serait-ce que d'un iota. L'aura menaçante du blond les étouffait trop bien pour cela.

Un instant. Deux instants. Trois instants. Si l'immobilisme de l'homme était jusque-là parfait, il le brisa en un éclair. Sa semelle heurta violemment son ventre ; elle se retrouva projetée contre la table derrière elle. Son souffle se coupa, une brusque souffrance assaillit son abdomen. Elle ne parvint qu'à se plier en deux, dents serrées et larmes aux yeux. Son corps glissa de lui-même sur le sol froid.

« Je ne suis pas mieux ? » En l'entendant s'approcher encore, elle leva difficilement son regard sur lui. La peur l'écrasa dès qu'il leva de nouveau le pied. Elle ouvrit la bouche pour protester, il frappa violemment sa hanche, elle poussa un cri de douleur. Suivirent d'autres coups, sous lesquels elle ne parvint qu'à se recroqueviller pitoyablement.

Elle se protégeait la tête de ses bras tremblants, et c'était tout. Du reste, elle ne voyait plus. Elle ne faisait que subir avec ridiculité. Quand est-ce que cela allait s'arrêter ? Elle ne put que deviner que la jeune mère était plantée à côté, trop choquée pour agir. Un sanglot brisa sa gorge, un second suivit, un grand bruit mit brutalement fin au supplice.

Les exclamations rageuses qui suivirent ne venaient pas de la jeune mère, mais sa vision était trop floue pour comprendre. Elle dut se contenter d'avaler de grandes goulées d'air, dans l'espoir de calmer les pulsations qui assaillaient affreusement ses tempes.

Pendant ce temps, il y eut un second heurt, une protestation inintelligible, une insulte enragée, des bruits de lutte. Qu'est-ce que c'est que ce bordel... ? Elle crispa sa main contre sa chemise, arriva enfin à reprendre son souffle, et leva les yeux avec peine. Ils s'écarquillèrent la seconde d'après.

Voilà d'où venaient les voix : Rhys et Kenny étaient en train de s'engueuler juste devant elles – ou plutôt, le second cassait allègrement la gueule du premier. « Et tu veux que je m'détende ?! » ragea-t-il une énième fois. Le blond esquissa une garde ; elle se vit balayée par une mandale digne de ce nom. Il chancela, sonné. Ce fut un miracle qu'il ne vole pas au travers de la pièce.

« N'essaie pas... » Il s'étrangla. « Les conséquences... De tes actes... » Le soldat le prit immédiatement par le col. Son visage était tordu par la haine ; celui de son supérieur, par la douleur. Le tueur en série l'éleva à sa hauteur, dégaina son revolver, et le plaqua sous son menton. A la grande surprise de la chercheuse, Rhys retrouva sa contenance à ce moment précis.

« Les conséquences de mes actes ?! rugit Kenny. Je vais te les foutre dans le cul, oui !

— J'ai une base sous mes ordres, répliqua-t-il. Si tu désobéis...

— Continue de vomir de la merde, et tu peux dire adieu à ta putain de gueule !

— Tu ne voudrais pas qu'on sorte l'artillerie. »

Le regard de l'autre vira au terrifiant. Il resserra brutalement sa prise, et approcha sa face de la sienne. « Artillerie ou pas », articula-t-il, « j'en ai rien à carrer. Ils auraient pas le temps de sauver ton cul. » Il contracta les mâchoires, plus furieux que jamais. « Alors, tu lèves encore une fois tes doigts merdeux sur Marion, et j'encastre ta tronche dans la cuvette de tes chiottes ! »

Silence. Puisque le plus petit ne lui répondait pas, il le balança en guise de libération, et rangea son arme à feu. Son visage avait retrouvé une partie de sa normalité – ses prunelles égéennes faisaient exception. Lorsqu'il les posa sur elle, elle put encore y lire de la colère.

Ce fut parfaitement muet qu'il s'avança vers elle, et passa un bras sous ses épaules. Il l'aida à se relever, l'assit sur sa chaise, s'accroupit devant elle, et jeta un œil à Rebecca. Elle était appuyée contre la table, horrifiée au possible.

Au bout d'un long moment, le blond quitta la pièce, et fut d'ailleurs remplacé par une Jelena au sourire presque imperceptible. L'atmosphère s'allégea violemment : la brune fondit en larmes, Marion fut si soulagée qu'elle manqua de tomber en avant. Son ami la rattrapa de justesse. Elle posa son front sur son épaule, le souffle court.

« Est-ce qu'il traite ses ennemis comme ça... ? » murmura-t-elle. Elle sentit le jeune homme acquiescer, et placer une main sur le haut de son dos. Ses ecchymoses la lançaient déjà ; mais, à sa grande surprise, aucune angoisse ne les saupoudra. Elle ferma simplement les paupières, épuisée.

La Résistance, ou les américains...

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