attack_on_titan&0.7 - Partie 10

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Quelque part dans le Nevada, le soir même

Un bureau simple, aux meubles métalliques parfaitement ordonnés et aux murs éternellement gris. C'était Rhys qui était assis derrière, les mains croisées devant le menton. Ses yeux vairons et acérés ne cessaient de scruter Kenny.

Plusieurs minutes de silence étaient déjà passées. Le jeune homme n'en avait pas eu grand-chose à faire. Il pouvait le dévisager autant qu'il le voulait, cela ne l'égratignait même pas. Le tic-tac de l'horloge, lui, continua de résonner dans leur crâne ; le commandant réalisa enfin que son stratagème ne mènerait à rien, car il ouvrit la bouche.

« Tu as laissé Marion partir. Pourquoi ?

— Question de stratégie. »

La surprise se dessina brièvement sur son visage élégant. Il ne s'attendait manifestement pas à une telle réponse.

« Stratégie ?

— Bien sûr que oui, bâilla le brun. Je leur ai déjà défoncé la tronche à New York, ils étaient à deux doigts de me foutre à la porte. Ça aurait été la fin de mon rôle, et des agents doubles, t'en trouveras pas d'autres comme moi. »

Il fit rapidement jouer son poignard dans sa main. « Et là, si je recommençais, c'était foutu. Elle vous a déjà fait des machines, la petite. Et elle les a oubliées, en plus ! Tu peux dire merci à Rebecca », glissa-t-il, l'air de rien.

Il croisa les bras. « Sérieusement... Je croyais que t'allais y penser. Ils auraient fait quoi, si j'avais résisté jusqu'au bout ? Pas de risque qu'elle divulgue quoi que ce soit, dans son état. T'es encore à ton avantage, mon grand. »

Silence. Le « grand », qui était en réalité assez petit, fronça les sourcils avec irritation.

« Ne te moque pas de moi. Tu as détruit le disque dur de toi-même.

— J'ai mal visé. »

Silence. Je crois que je n'ai jamais sorti une excuse aussi pourrie. Son interlocuteur pensa un long moment, dissimulé derrière un masque parfaitement neutre. « Tu n'as pas joué en faveur de la Résistance... » sourit-il alors. « Mais de Marion. » Il planta de nouveau ses prunelles vaironnes dans les siennes : l'éclat dont elles brillaient ne lui dit rien qui vaille.

« Nous avons le monopole sur le temps, Fabien... Et c'est quelque chose qui t'es hors de portée. Comment irais-tu la secourir, si elle se trouve dans un autre siècle ? » Il écarquilla les paupières.

« Elle est trop précieuse pour que tu la crèves, rétorqua-t-il.

— Il existe d'autres moyens. »

D'autres moyens. Son cœur se tordit brusquement. « Voilà le marché que je te propose. Tant que les choses se passent bien, on ne lèvera pas le petit doigt sur elle. Ça m'a l'air correct, n'est-ce pas ? »

Mais déjà s'était-il levé avec rage, poignard en main.

« Rhys, espèce de crev...

— Et au cas où tu essaieras de me tuer, le coupa-t-il, l'information a déjà été reléguée à mes collègues. »

Silence. Au bout de quelques instants, il se résigna à se rasseoir. « Bien ! Dans ce cas, je compte sur toi. » Petite merde... « Puisque tu n'as plus d'utilité ici, je vais t'envoyer en France dans quelques temps. Marion est née il y a trois ans. Maintenant que la Résistance connaît son existence... Il ne faudrait pas que son cerveau tombe dans leurs mains. » Parle encore une fois d'elle comme d'une machine, et t'es mort. Mais Kenny se contenta de serrer sèchement les dents.

ᴏʀɪɢɪɴᴇꜱ - ᴀᴛᴛᴀᴄᴋ_ᴏɴ_ᴛɪᴛᴀɴ&0.7 ⌜ᵗᵒᵐᵉ ³⌟Où les histoires vivent. Découvrez maintenant