Quelque part dans le Nevada, 20 décembre 2001
Kenny était adossé contre le mur circulaire du laboratoire. Devant lui, quelques tables blanches et encombrées. Certaines étaient dotées d'un ordinateur cubique à l'écran noir, dont les épais fils beiges et sombres se dressaient dangereusement sur le passage de quiconque passerait par là. Après tout, il n'y avait pas beaucoup de chemins possibles, puisque le reste était encombré d'armoires à électricité et autres machines complexes aux innombrables câbles...
En bref, la pièce était dense, et il se demandait sérieusement comment Marion et Rebecca faisaient pour s'y retrouver tant le tout était labyrinthique. La première connaissait par cœur le chemin vers son thé ; la seconde, vers son sac à main noir. Impressionnant.
Toutes ces joyeuses choses avaient été installées ici fin août. Des interfaces par-ci, des branchements par-là, un étrange bloc sombre sécurisé au possible au fond. Son amie étudiait d'ailleurs la boîte - des fusibles, peut-être ? – qui y était reliée. Elle venait, au prix de nombreux allers-retours, de la connecter au PC sur lequel elle avait pianoté pendant des heures le matin même et tous les jours précédents.
Paraissait qu'elle était parvenue à emprisonner la particule dont elle avait besoin. Elle s'était manifestement inspirée d'un accélérateur à particules de son époque, mais le résultat semblait très éloigné du modèle. Le premier faisait beaucoup, beaucoup de kilomètres de diamètre ; son truc rafistolé consistait en quelques mètres cube.
Paraissait aussi qu'elle pouvait la transformer en antiparticule, par un moyen qui lui restait toujours obscur même après moult discussions. Les termes employés étaient très techniques : un mélange d'informatique et de physique quantique... De l'informatique quantique, peut-être ? A ce stade, il ne s'en voulait pas de ne comprendre que le principe, ce qui était déjà un exploit.
« Bon », souffla-t-elle alors. Elle se tourna vers l'autre bout de la pièce, où se trouvait le berceau d'Historia. La tête potelée de celle-ci était tout juste recouverte de cheveux dorés, qui, d'après Marion, se mariaient très bien avec ses yeux bleus.
Rebecca venait justement de la prendre dans ses bras. Une tendresse classiquement maternelle modelait son visage américano-cliché. Lorsqu'elle remit une boucle noire derrière son oreille pour regarder sa collègue, cette expression ne changea pas. Elle aurait sûrement aimé que la châtaine serve de belle-mère au bébé. C'était déjà à moitié le cas, au vu du temps que la scientifique passait avec.
La relation entre les deux chercheuses, par contre, semblait avoir changé depuis septembre. Ce n'était pas étonnant. La première avait abordé le sujet des ecchymoses de la seconde, celle-ci qui avait pleuré à chaudes larmes. Elle n'en pouvait manifestement plus. Marion avait donc décidé de l'aider avec Historia, et lui avait suggéré de porter plainte. Ce n'était toujours pas fait.
Seulement, le comportement de la brune s'était fait plus possessif. Il le savait : l'adolescente lui en avait parlé. Rebecca était dans une situation compliquée, elle essayait de se raccrocher à ce qu'elle pouvait, sa proximité avec la lycéenne était l'une des seules choses qu'ils lui restaient. Il devinait sans mal qu'elles couchaient toujours ensemble, et cela lui passait un peu au-dessus de la tête. Marion ne lui appartenait pas.
« Rebecca, on va commencer. J'ai les coordonnées du récepteur de... » Elle fronça le nez. « De l'espèce de truc avec lequel ils m'ont transférée, là. Ils ont fait fi de mes travaux pour qu'on ait le même récepteur. Si on a une réponse, c'est que ça fonctionne. » Kenny entrouvrit les lèvres. « Attends », laissa-t-il tomber. « Ils avaient déjà une machine ? »
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ᴏʀɪɢɪɴᴇꜱ - ᴀᴛᴛᴀᴄᴋ_ᴏɴ_ᴛɪᴛᴀɴ&0.7 ⌜ᵗᵒᵐᵉ ³⌟
FanfictionPeut être lu sans connaître SNK. Tome 3 de la saga ! ⓪⓪⓪⓪⓪⓪_❼ Lorsque Marion, une simple lycéenne de dix-sept ans, se retrouve dans l'Attaque des Titans, tout son monde bascule d'un coup. Désespérée de retrouver sa vie d'avant, elle mettra tout de c...