Périphérie intérieure d'Orvud, Mur Sina, 20 janvier 852
« Ne bouge pas de cette chambre », lâcha Livaï. « Et si un type rentre, appelle-moi, crie, ou quelque chose de ce genre. » Marion, interminablement assise sur son lit, hocha simplement la tête.
Bon. Il entra dans la salle de bain. Puisqu'hier, elle a essayé de se barrer pendant que je me lavais... Il ferma la porte, posa ses mains sur l'évier, inspira longuement. Je vais devoir me jeter sur mon pantalon au moindre bruit suspect.
Heureusement pour lui, la veille, il n'avait eu qu'à entrouvrir le battant et à la fusiller du regard pour qu'elle s'arrête en plein milieu de la pièce. Elle était de toute façon trop démotivée pour se déplacer rapidement – bien que son état se soit amélioré depuis deux semaines.
Il ôta ses vêtements, et entra dans le compartiment froid et étroit. Il ne se plaignait pas de ces défauts : il y avait les mêmes au Bataillon. Et puis, la chaudière de l'hôpital, au moins, était en fonction, alors que la leur se montrait souvent capricieuse. Bien qu'il s'en fiche pas mal, il pouvait comprendre que les autre explorateurs râlent.
Il actionna l'eau. Même température que tous les jours précédents, mais il n'en tira aucune satisfaction. Les combattants se douchaient usuellement après leurs entraînements... Là, les seuls efforts qu'il avait produits avaient été d'accompagner la chercheuse dans la salle commune pour qu'elle récupère le journal du mois, et de lire et relire Kostrovicki pendant une bonne heure.
Il se saisit du cube brun qui leur servait de savon. Il ne prit pas son temps, et arriva rapidement au moment de sortir. Il se sécha sans attendre, et remit son bas noir ; il allait faire de même avec son haut lorsqu'il entendit frapper. « Livaï », s'éleva la voix étouffée de Marion. Dans un geste d'urgence, il lui ouvrit sans attendre. « Désolée de vous déranger, mais... »
Sa phrase mourut à l'instant où elle posa ses yeux fatigués sur son torse. De lourdes secondes passèrent, au bout desquelles une goutte vermeille s'échappa de sa narine. Il se raidit immédiatement... Pour se souvenir qu'à cause de son traitement, elle tournait à cinq saignements de nez à la journée.
Toutefois, elle ne bougea pas, et le silence se prolongea douloureusement. L'envie de se réfugier dans son habit restant naquit chez le caporal-chef, mais la jeune femme ouvrit la bouche avant qu'il ne l'assouvisse. « Ouah... Ils ont vachement changé, depuis le temps. »
Sa phrase tomba comme un roc. Le petit homme, qui était en train de déglutir, s'étouffa avec sa salive, et dut s'appuyer contre le mur pour tousser. Elle passa devant lui sans plus de commentaires. Il put enfin respirer normalement : il attrapa sa chemise sans attendre.
« Comment ça, depuis le temps ? » articula-t-il... Pour se maudire l'instant d'après. Mais l'autre haussa simplement les épaules, trop concentrée à se pincer les sinus. « Je vous ai vu torse-nu avant votre transfert. Dans le journal, ils ont dit que le gouvernement allait faire passer une réforme pour rendre le service militaire obligatoire... »
Il la gratifia d'un air interdit. Ce qu'il venait de se passer avait l'air de l'atteindre autant qu'une pichenette de moustique. En fait, elle s'en foutait avec tant de talent que c'en était presque vexant... Mais, naturellement, il passa l'éponge dessus.
« Qui a eu l'idée ? demanda-t-il à la place.
— Pixis et Naile. C'est un peu risqué... Et autoritaire, aussi, ajouta-t-elle en grimaçant légèrement. Je m'attendais à quelque chose de plus proche que ce que je vous avais décrits... Mais on dirait que les dictatures sont à la mode, dans ce siècle. »
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ᴏʀɪɢɪɴᴇꜱ - ᴀᴛᴛᴀᴄᴋ_ᴏɴ_ᴛɪᴛᴀɴ&0.7 ⌜ᵗᵒᵐᵉ ³⌟
FanficPeut être lu sans connaître SNK. Tome 3 de la saga ! ⓪⓪⓪⓪⓪⓪_❼ Lorsque Marion, une simple lycéenne de dix-sept ans, se retrouve dans l'Attaque des Titans, tout son monde bascule d'un coup. Désespérée de retrouver sa vie d'avant, elle mettra tout de c...