... si t'es fier d'être un Chaillot... - Partie 4

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« Shihong », intervint Guozhi. La face mate de celui-ci, d'habitude si rieuse, reflétait une colère parfaitement semblable à celle des victimes de la soldate... Cette même colère qui la percuta de plein fouet. Elle baissa son regard sur ses habits, et écarquilla les yeux.

J'ai tué mes amis. J'ai tué les amis de Jian. Lui-même est de leur côté. Pourquoi ? Qu'est-ce qui m'a pris ? Wang Gang, les autres, je ne les ai même pas laissé m'expliquer la situation. Je les ai simplement... Ses jambes se mirent à trembler. Je les ai simplement éclatés...

« Jian ! » cria Guozhi. Elle releva brusquement le menton, et vit avec stupeur que son camarade venait d'assommer l'une des femmes présentes. « Shihong ! Aide-moi ! » Ses paroles l'enflammèrent dès qu'elles franchirent ses lèvres.

Elle serra les dents, et faucha les pieds de Guozhi. Je suis désolée. L'homme s'étala à terre sans n'avoir rien pu faire ; elle abattit son couteau sur sa tempe, et explosa son crâne. Mais face à vos réactions... Le plus petit, lui, se débattait encore avec le dadais qui restait. Il suffit à la combattante de tirer dans sa tête pour y mettre fin.

« Bon sang », souffla le quarantenaire. « Je voulais juste lui casser le bras... » Lorsque l'alarme s'éleva de nouveau, il sursauta. L'adolescente se saisit immédiatement de son poignet. « On se taille ! » jeta-t-elle. Elle ignora son air surpris pour courir à toute vitesse vers le hangar.

« Il en reste trente.

— On ne va pas tous les tuer !

— Je m'en fous un peu, j'en ai déjà eu vingt-quatre.

— Vingt-quatre ?!

— Je leur ai demandé de rendre les armes, ils n'ont pas voulu ! contra-t-elle d'une voix brisée. »

Ils arrivèrent en face de l'entrée.

« Mais, Shihong...

— Quoi ? Tu veux rester ici ? »

Il ouvrit la bouche, mais ne trouva rien à répondre. Il actionna la poignée à la place. « C'est fermé à clef ! Il va falloir passer par... » A peine eut-il le temps de finir sa phrase que la plus grande frappait violemment le battant de son pied. Une nouvelle fois, il s'envola loin... Sous le regard hébété de l'homme.

« Ouah », murmura-t-il. Elle franchit immédiatement le palier. Personne ne se trouvait dans la vaste salle au plafond haut. Personne ne se cachait sous les longues tables de bois, ni sous les bancs qui les encadraient, ni même derrière les armoires. Ils étaient seuls.

« Tu penses que tu pourras aussi défoncer l'ouverture d'ici ?

— Non, mais ce qu'il y a dans le coffre...

— Il est verrouillé ! Enfin, ça ne doit pas te poser beaucoup de problèmes... concéda-t-il en la voyant avancer vers le rangement. »

Elle se saisit du cadenas, l'étudia un instant... Puis le tordit brutalement. L'anneau se cassa ; elle ouvrit la caisse. « Type 69... » murmura-t-elle. Elle trouva une partie du lance-roquettes, chercha les munitions, lâcha un juron en se souvenant qu'elles étaient dans l'armoire d'à côté.

Manque de bol, un énième groupe se faisait entendre dans le couloir.

« Et merde ! Jian, va falloir que tu me couvres !

— Je veux bien, mais je me planque où ? »

Elle plongea de nouveau ses mains dans le coffiot métallique, en sortit quelques armes à l'arrache, et le poussa rapidement jusqu'au centre de la pièce.

ᴏʀɪɢɪɴᴇꜱ - ᴀᴛᴛᴀᴄᴋ_ᴏɴ_ᴛɪᴛᴀɴ&0.7 ⌜ᵗᵒᵐᵉ ³⌟Où les histoires vivent. Découvrez maintenant