Périphérie intérieure d'Orvud, Mur Sina, 23 décembre 851
Le soleil couchant éclairait les visages graves de Livaï et Marion. Ils se faisaient face, les yeux dans les yeux. Ceux du caporal-chef reflétaient une vive réflexion, à l'image de l'électricité du silence qui les enveloppait. Finalement, il ouvrit la bouche.
« Je te protègerai », cracha-t-il. Elle baissa le menton. « J'aurais aimé que les choses soient différentes », répliqua-t-elle avec agressivité. Il plissa les yeux. Quelques secondes tendues coulèrent.
« Et ce, même si ça doit me coûter la vie.
— Je ne pourrais pas vivre si tu meurs.
— Tu dois rester en vie, pour moi. »
Elle marqua une pause.
« On doit rester ensemble, articula-t-elle, menaçante.
— Je te veux à mes côtés, répondit-il sur le même ton.
— Un jour, on vivra tous les deux, et heureux.
— Je me battrai jusqu'au bout s'il le faut.
— Je déplacerai des montagnes s'il le faut.
— Bientôt, les étoiles seront là... Mais elles ne sauraient briller plus que tes prunelles.
— Est-ce que tu vois ce coucher de soleil ? Il est aussi chaud que mon cœur lorsque mes yeux te trouvent. »
Il fronça les sourcils, ses doigts caressèrent brièvement son menton. Ça y est, il se retrouvait retranché dans ses dernières réserves. Au bout de longs instants d'hésitation, il se décida enfin.
« Tu veux sortir avec moi ?
— Non. »
Il plissa les paupières.
« C'est vrai que c'est un peu direct.
— Je dirais même trop.
— On en est à combien de répliques ? »
Elle vérifia le décompte qu'elle faisait sur son bout de papier. « Trente-cinq. » Il ferma les paupières.
« J'abdique.
— Superbe ! »
Elle leva le poing, victorieuse. Lui pinça les lèvres, et se rassit.
Cela faisait trois manches qu'ils essayaient d'imiter Isaac. A côté d'Erwin et de Mikasa, l'énergumène était plutôt simple à recopier. Après tout, c'était un cliché ambulant.
Le combat avait d'abord été serré... Mais après la dernière phrase de son adversaire, le petit homme avait fini par sérieusement peiner. Son imagination avait des limites, et il ne connaissait pas l'albinos aussi bien que Marion. Ce n'était pas envers lui qu'il avait fait preuve d'obsession, ni qui avait reçu des phrases toutes plus roses les une que les autres.
On en arrive quand même à des extrémités, quand on se fait chier... Ces trois semaines passées à l'hôpital s'étaient révélées être les plus lentes de sa vie – et certainement aussi de celle de Marion.
Il avait d'abord tenté de faire passer le temps en lisant, mais le style d'Eugeniusz Kostrovicki était trop lourd pour qu'il le supporte en continu. Il s'était donc tourné vers ses cartes. Toutefois, la chercheuse, elle, était trop fatiguée pour se plonger dans un bouquin. Elle en était éventuellement arrivée à lui apprendre à jouer au chi-fou-mi... Ce qui s'était révélé être l'activité la moins passionnante qu'il n'ait jamais eu à faire. Elle avait donc eu un éclair de génie, qui les avait menés à... ça.
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ᴏʀɪɢɪɴᴇꜱ - ᴀᴛᴛᴀᴄᴋ_ᴏɴ_ᴛɪᴛᴀɴ&0.7 ⌜ᵗᵒᵐᵉ ³⌟
FanfictionPeut être lu sans connaître SNK. Tome 3 de la saga ! ⓪⓪⓪⓪⓪⓪_❼ Lorsque Marion, une simple lycéenne de dix-sept ans, se retrouve dans l'Attaque des Titans, tout son monde bascule d'un coup. Désespérée de retrouver sa vie d'avant, elle mettra tout de c...