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- Comment tu vas ?

- C'est plutôt à moi de te demander ça, c'est toi qui es ici...

- Mon quotidien ne change pas, le tiens si. Je ne veux pas m'attarder sur moi, je veux qu'on parle de toi.

- Eh bien, je vais bien

- Tu es très jolie aujourd'hui

- Comme toujours tu veux dire.

Son sourire, sa dentition parfaite, il est tellement beau, un très beau métisse a la mâchoire carrée, ses gros bras musclés, ses tatouages par ci par là, je suis sure qu'il fait tourner les têtes du peu de gardiennes présentes ici.

- Je vais demander ma libération conditionnelle...

A l'entente de cette phrase, mon cœur s'arrête une fraction de seconde, je le regarde sans rien dire attendant qu'il m'explique.

- Ça fait 6 ans maintenant, je fais de mon mieux chaque jour pour ne pas laisser cet endroit et sa négativité déteindre sur moi... je ne te cache pas que c'est difficile, entouré de meurtrier mon caractère a légèrement changé, plus nerveux et bagarreur...

- Tu t'es battu ?

- Non non, au début de mon séjour oui... mais après j'ai compris qu'avoir un bon comportement pendant mon incarcération me donnait une chance de pouvoir sortir d'ici plus tôt...

- Je te sens hésitant, de quoi as-tu peur ?

- Je n'ai pas peur, si on me l'accepte alors je sors d'ici sinon je reste encore 4 ans. C'est plutôt pour toi que j'ai peur.

- Moi ? pourquoi ?

- Je ne veux pas que tu te fasses de faux espoirs, que tu sois déçue si au final je continu de purger ma peine ici.

- L'espoir est là mais tu ne risques pas d'augmenter ta peine en cas de refus alors... autant essayé.

- Tu as raison, j'en parlerais à mon avocat en semaine.

Je lui souris pour qu'il arrête de s'inquiéter pour moi, même en prison il fait de son mieux pour s'occuper de moi. Il m'a laissé vivre dans son appartement et pour que je ne manque de rien, il m'a donné l'accès à son compte en banque.

- Sinon, tu sors un peu ?

Est-ce que je sors ? Avec qui ? Pour aller où ? En 6 ans j'ai réussi à me reconstruire doucement mais je reste méfiante, je me suis renfermée sur moi-même au point d'avoir du mal à aller vers les autres. Les blessures ont guéri mais les souvenirs sont bel et bien là, ancrés en moi.

- Pas vraiment, je me sens bien comme ça et puis je n'ai pas le temps, j'étudie beaucoup.

- Savoir que tu n'as pas lâché tes études me fait un bien fou mais tu ne peux pas passer ta vie toute seule...

- Je ne suis pas seule, je t'ai toi et Panpan

- Léna je suis en prison et Panpan est un chien qui ressemble à une boule de poussière !

Sa comparaison me fait rire, Panpan est mon petit spitz nain, je l'ai depuisenviron 7 ans, Adrien me l'avait offert pour mes 13 ans. Il est tellement petitet poilu qu'on dirait effectivement une boule de poussière surtout qu'il estgris/beige. Il n'a plus quitté ma vie depuis, il est mon fidèle compagnon. Je n'aipas vraiment d'amis, j'ai énormément été trahis alors ça m'a « glacé »le cœur. Entre ça et ce qui me sois arrivée je suis devenue très méfiante a l'égarddes gens qui essayent de faire partie de ma vie, en fait je suis fermée à l'idée qu'une personne -hormis Adrien- fasse partiede ma vie.

- J'essaierais de m'ouvrir aux rencontres mais tu sais que c'est dur, ça ne se fera pas en un claquement de doigts...

- Je sais, mais te savoir aussi solitaire...

Une sonnerie se fait entendre et nous interromps, l'heure des visites prend fin, il est temps de se dire au revoir... ce moment si difficile auquel je ne me suis toujours pas habituée. Ad se leve et avance vers moi pour me prendre dans ses bras.

- je t'aime, l'oublie jamais.

A l'entente de ces mots, les larmes me montent, je les retiens et le serre encore plus fort contre moi.

- je t'aime encore plus.

Une fois séparer, un gardien vient récupérer Adrien pour le raccompagner a sa cellule, en le regardant s'éloigner, je croise une nouvelle fois ce regard bleuté. Son expression était plus froide qu'a mon arriver, il faisait peur,

Il me faisait peur.

Depuis toi... Où les histoires vivent. Découvrez maintenant