Depuis toi...

36

Son visage s'était renfermé, je n'avais jamais vu un regard aussis sombre que le sien à ce moment-là.

Un bloc de glace, une bombe à retardement

- Qui

Il ne dit que ça, le plus calmement du monde mais très fermement

- Répond Léna, je suis calme la regarde, alors profites-en

- Je...

- ME RACONTE PAS TA VIE DONNE MOI JUSTE UN PUTAIN DE NOM !

- Calme-toi !

Un médecin venait de pénétrer dans ma chambre, ce qui coupa notre conversation.

- Bonjour jeunes gens

- Bonjour

Chris ne le salua pas, il s'est contenter d'aller s'installer sur le petit fauteuil près de la porte.

- Je suis le docteur Williams, c'est moi qui vous ai examiné. Vous présentez des bleus un peu sur tout le corps causés par une agression.

- O...oui

Je voyais Chris serrait les poings.

- Très bien, comment vous sentez vous mademoiselle ? douleur ? nausées ? angoisse ?

- Non non, j'ai un peu mal aux cotés mais ça va. Quand est-ce que je pourrais sortir ?

- Et bien mis à part quelques bleus vous n'avez rien qui m'obligerait à vous garder en observation. Par contre, je me dois de vous demander si vous voulez porter plainte ou non car...

- Non

- En êtes-vous sûr ?

- Oui, je... je n'en ai pas envie. Merci beaucoup.

- Très bien, je vous laisse vous rhabiller, une infirmière viendra dans quelques minutes pour vous expliquer comment soigner vos bleus etc.

- Très bien, merci beaucoup

- De rien, prenez soin de vous.

Il venait de sortir, Chris m'ayant déjà vu nue, je ne lui ai pas demandé de sortir pendant que je m'habiller, je ne voulais pas lui parler d'ailleurs, il était trop sur les nerfs.

Je lui tourne le dos et met mon short, je venais de me rappeler que je n'avais pas de soutif, les larmes me montent.

- Tu ne portais pas de soutif ou on te l'a enlevé ?

Je ne réponds pas, il était toujours sur le fauteuil, le visage dans ses mains,

Je profite pour mettre mon haut, quand je sors la tête de celui-ci, Chris était en face de moi, adossé à la fenêtre, regardant mon corps, fixant mes bleus en fronçant les sourcils.

- Tu sais que tu vas finir par me dire qui t'a fait ça hein ?

Il était plus calme, du moins il essayait de l'être.

- Tu peux relever légèrement ton haut ?

- P... pourquoi ?

- J'ai cru voir quelque chose au niveau de tes seins

- J.. non je ne veux pas que tu me vois dans cet état...

- S'il te plait.

Je voyais bien qu'il se contenait du mieux qu'il pouvait depuis tout à l'heure.

Je fini par céder et relève légèrement mon haut, on ne voyait que le bas de mes seins, mes mamelons étaient encore cachés par mon haut.

Je ne m'étais pas regardée, mais lui avait remarqué des rougeurs sur mes seins,

- Il t'a fait quoi ? Il est allé jusqu'où ?

- ...

- Lena je vais devenir fou alors s'il te plait répond

- Je ne veux pas en parler

- Je te demande pas ton avis j'ai été patient, calme mais ne me pousse pas à bout !

- Raccompagne-moi s'il te plait

- Arrête d'ignorer ce que je dis !

Sur le coup de la colère il me plaque contre le mur, me tenant par le coup

- JUSQU'OU IL EST ALLE ?! cri t'il

Je suffoquais, j'avais peur,

- Il allait me violer... il m'a frappé et... et...

- Et tes seins ?

- Il a... léché, je... lâche moi s'il te plait Chris

Mon ton suppliant, les larmes mouillaient mon visage, j'avais du mal à parler, du mal à respirer,

A l'entente de ma supplication, il est comme sorti de sa trance, il s'éloigne de moi et pete littéralement un câble sous mes yeux, frappant tout ce qui l'entoure, il jeta un vase contre le mur, donna des coups de pieds à la petite table près du fauteuil, insultant de tous les noms mon agresseur.

J'avais peur de ce Chris, peur de ce qu'il pouvait faire.

Peur de ce qu'il allait faire quand il apprendra qui est mon agresseur.

La sécurité est intervenue, sortant difficilement Chris de l'hôpital.

Apres cet épisode, l'infirmière est venue me voir, m'expliquant comment je devais signer mes blessures.

Elle m'a prescrit une pommade pour mon arcade, je ne savais même pas que j'étais blessée la bas.

Apres cela, je m'attache les cheveux en chignon bâclé et suis sortie.

Je retrouve Chris adossé à sa voiture, les jointures égratignées, cigarette à la bouche comme à son habitude.

En me voyant il se redresse, ouvre la porte côté passager et va sans attendre vers le cote conducteur. J'ai compris qu'il ne voulait pas parler, que je devais juste monter.

Le trajet était silencieux, il me jetait des regards de temps à autres, il se gare dans le centre-ville, et sors de la voiture pour venir à ma fenêtre

- Donne-moi l'ordonnance pour que je t'achète tes trucs là.

Je la lui passe sans un mot.

Quelques minutes plus tard il revient avec un sachet contenant mes antidouleurs, ma pommade...

- Pardon Léna...

J'avais la tête contre la vitre, je regardais le paysage.

- Je sais que je t'ai fait peur...

Je ne disais rien, je ne bougeais pas non plus

- Parle-moi s'il te plait... regarde-moi seulement

- J'AI été agressée et au lieu d'être... laisse tomber, j'ai juste envie de rentrer me reposer...

Je le sentais mal, je peux le comprendre dans un sens...

Il m'a dit qu'il m'aimait...

Je ne lui ai jamais ouvert mon cœur pourtant il ne se braquait pas...

Je prends sa main et entrelace nos doigts, il tourne son visage vers moi surpris de ce geste,

- Moi aussi Chris...

Il ne semblait pas comprendre,

- Je t'aime...

Un sourire vient illuminer son visage, il approche ma main de ses lèvres et y dépose un doux baiser.

Ce n'était pas le bon moment pour un premier je t'aime mais je l'aimais alors pour moi aucun moment n'est parfait, c'est le je t'aime qui le rend parfait.