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– Tu fais chier Iliana.

Je soupire et referme la porte d'entrée derrière moi avant de me débarrasser de mes chaussures. C'est bon, c'est la première fois de ma vie que je lui demande un service ! Et puis pour toutes les fois où je l'ai couvert, il peut bien faire un effort !

– Excuse-moi de t'avoir dérangé dans ta vie si trépidante Adam.

Il ignore ma pique trempée d'ironie et reprend de plus belle.

– Ce n'est pas difficile de prendre son bus à l'heure ! Tu étais occupée à quoi, hein ? Batifoler avec ton mec ?

D'un certain point de vue, on pourrait dire ça.

Il lance ses clés de voiture sur la table basse et il s'allonge dans le canapé d'angle du salon.

- Ah mais c'est vrai ! Tu n'as pas de mec.

Et bam, tiens dans ta gueule Iliana ! Tu sais qu'il ne faut jamais lui demander un service.

Venir me chercher n'était pourtant pas bien difficile, d'ailleurs au bout du compte, c'est moi qui ai dû attendre pendant que monsieur parlait à d'anciens potes toujours coincés au lycée. D'ailleurs, je dois avouer que je le soupçonne d'avoir fait l'effort du déplacement rien que pour ça.

– Tes allusions de merde ça va encore durer longtemps ? Faut changer de disque, tu deviens vraiment lourd.

Je pose mon sac à l'entrée et je me poste devant l'écran de la télé qu'il vient d'allumer. Tout est bon pour le faire râler.

– Et puis tu peux parler de mon incapacité à trouver un mec, mais laisse-moi te rappeler que tu serais aussi seul que moi si je ne t'avais pas arrangé le coup avec Emma. C'est grâce à moi si vous êtes encore ensemble.

Il lève les yeux au ciel. Moi, je me lance des fleurs dans mon esprit. Cet argument, c'est celui de la dernière chance. Le seul qui me permet d'avoir la paix quand j'en ai besoin et qui marche à tous les coups. Merci Emma !

– Bouge de là, je ne vois rien !

– J'imagine que tu n'as pas de devoirs.

Un grognement comme réponse, je m'écarte et laisse à Adam le loisir de zapper les programmes en fixant d'un œil absent l'écran. Je secoue la tête et je monte à l'étage. Moi en tout cas, j'ai du travail.

Je viens de ranger mon trieur dans mon sac quand Amy m'appelle. Je décroche en faisant craquer ma nuque. J'ai l'impression que ça fait des heures que je suis penchée sur cette dissertation, mais au moins, ça m'évitait de trop penser aux langues de vipères de mon lycée. Est-ce que je trouverai le courage d'y retourner demain ? Avec l'enjeu en fin d'année, je n'ai pas trop le choix.

– Holá chica !

La voix enthousiaste de ma meilleure amie me fait sourire. J'imagine qu'elle a quelque chose d'important à me dire pour m'appeler à cette heure-là.

– Salut. Que me vaut l'honneur de ton appel ?

Je quitte mon bureau et je me mets à genoux près de mon lit pour ne pas gêner Bounty qui trône en plein milieu du matelas. Je tends le bras pour caresser ses poils gris si soyeux. Être un chat doit être si agréable...Dormir toute la journée, se promener la nuit, être caressé à longueur de temps... Ça c'est une vie qui me plairait. Au lieu de ça, je me fais jeter par terre et on me menace la même journée, et personne pour me câliner afin de me remettre de mes émotions. Ma vie est bien triste...

- Tu ne l'as pas eu ? En tout cas tu ne l'as pas vu, sinon tu m'aurais aussi appelée ! Va voir tes mails poulette, tu ne vas pas en revenir !

Promesse d'un Jour (Réécriture 2020)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant