Promesse d'un Jour (Réécriture 2020)

18.

-          Je n'arrive pas à y croire. C'est ouf.

-          Et pourtant, c'est vrai.

Affalés sur le canapé avec Adam, nous zappons avec la télécommande, ne trouvant aucun programme intéressant.

-          J'espérais que tu ne suivrais pas mes pas concernant les renvois, tout ça...

-          Ouais, bah c'est comme ça. Après, je dois avouer que ça ne me fait ni chaud ni froid.

Adam se redresse, dubitatif.

-          Qui es-tu ? Qu'as-tu fait de ma sœur ?

Je lui donne un coup de coude dans les côtes.

-          Je suis sérieuse. L'université, ça ne me plaît plus comme perspective. Je vais tenter ma chance au concours de la FME pour essayer de percer dans le monde de la musique.

-          Papa et maman sont au courant ?

-          Non. Et après ce que j'ai sorti à maman, elle refusera sans doute.

Adam me tapote le haut de la tête, un peu trop violemment à mon goût.

-          Tu as simplement laissé éclater un truc que tu gardais sur le cœur depuis trop longtemps. Elle le comprendra.

Je m'apprête à lui répliquer qu'il est bien positif quand on frappe à la porte. Flemmard comme il est, Adam me jette un coup d'œil, l'air de dire « C'est toi qui t'y colles. ». Je soupire, agacée, mais me résous à aller ouvrir. Je jette un coup d'œil par le judas et manque de m'étouffer, choquée.

Qu'est-ce qu'il fait là ?!

Je passe une main dans mes cheveux, pas encore remise de mes émotions, et pousse la porte, dévoilant un jeune homme de haute stature au style vestimentaire des plus originaux.

-          Salut, c'est bien ici qu'habite Adam Harrington ?

Je hausse les sourcils face au nouveau venu qui, clairement, ne me reconnaît pas. Comme je reste silencieuse, blasée, Calvin m'interroge de son regard cristallin. A la lumière du jour, il est encore plus renversant que ce soir-là, sous les faisceaux de lumière artificielle de la fameuse soirée universitaire. Je secoue la tête pour me remettre les idées en place. Deux questions se posent cependant : comment connait-il mon frère et surtout, comment se fait-il qu'il ne me reconnaisse pas ? J'avoue qu'Amy n'avait pas lésiné sur le maquillage, mais à ce point-là... Mais soudain, je me rappelle qui me fait face et le regard charmeur qu'il laissait couler derrière lui dès qu'une jolie fille passait dans son champ de vision. Pourquoi se serait-il rappelé mon existence sachant que son esprit pouvait à tout moment être accaparé par une cible beaucoup plus affriolante ?

-          Il n'habite pas ici ? S'impatiente le brun chez qui la barbe est parfaitement entretenue.

La même que ce foutu proviseur de mes deux.

J'espère qu'ils n'ont pas de lien de parenté, sinon je ne le laisse pas entrer. Pourtant, ils ont un air de famille avec leurs yeux d'un bleu profond et cette aura qui impose le respect.

-          Si. Entre, vas-y.

Je m'efface et un sourire satisfait vient planer sur ses lèvres. Il me remercie et s'avance lestement vers le salon, comme s'il connaissait les lieux depuis toujours. Certaines personnes ont cette aisance naturellement. J'en connais d'ailleurs un qui lui ressemble énormément...

-          Adam ! Comment ça va frérot ?

Mon frère se lève et vient taper dans la main de Calvin, un large sourire fendant son visage.