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Suite à cet événement, j'ai abandonné tout espoir de revenir à mon état d'impassibilité. J'ai simplement ouvert les valves et je me suis vidée de toutes mes larmes durant tout le week-end. Moi qui pensais ne plus pouvoir pleurer, j'ai rattrapé tout le temps perdu et cela m'a cloué au lit. Je n'ai pas pu aller au lycée le lundi qui a suivi. Le mardi, j'ai essayé de me lever pour aller prendre une douche revigorante et j'ai manqué de m'évanouir tellement j'étais à bout de forces. Amy est passée me donner mes devoirs. J'en ai profité pour m'excuser encore pour notre dernier entraînement, la suppliant de retourner voir Frank pour rattraper le coup par rapport au tournoi. Elle a refusé en bloc. Amy a été l'une des rares personnes avec qui j'ai pu discuter ces derniers temps, elle et...

– Tu pues le rat mort.

Adam tire sur ma couette et je râle en me roulant en boule pour faire barrière au froid.

– Dégage ! Tu fais chier !

– Pas autant que toi la gueuse. Lève-toi maintenant.

– Nan. Laisse-moi. Ça ne devrait pas être compliqué pour toi, tu ne me prêtes aucune attention depuis ma naissance.

Vlam, prends-toi ça dans le pif !

La rancœur me rend vraiment créative, je suis capable de trouver les mots les plus justes pour blesser ceux qui m'entourent. Quelle fille agréable je suis... Si Adam l'a mal pris, il n'en montre rien, se contentant d'ouvrir ma fenêtre pour que l'air frais de cette nouvelle matinée me transperce le corps et me pousse à bouger.

– Sois aussi méchante que tu veux, j'en n'ai rien à battre. Je te conseille juste de te préparer si tu veux paraître un peu présentable devant Matthew.

Matthew ?

– Matthew ? Qu'est-ce que Matt a à voir avec ton attitude de chieur ?

Adam lâche ma couette sur le sol et hausse les épaules.

– Il vient ici pour te chercher. Je lui ai dit que c'était pas la forme et il a proposé de te sortir un peu.

– Me sortir un peu ? Je ne suis pas un chien, je peux me sortir toute seule !

Un air dédaigneux sur le visage, Adam hausse un sourcil.

– Vas-y, montre-moi de quoi tu es capable, parce que pour l'instant on dirait une vieille morue desséchée qui se lamente sur son sort. Ton ex est un enfoiré, maintenant tu te lèves et tu fais en sorte de l'oublier. Maintenant.

Au jeu de celui qui a les paroles les plus désagréables, Adam me bat quand même à plat de couture. Je soupire de façon exagérée mais cela n'émeut pas mon frère une seule seconde. Il fouille dans mes affaires et en sort le nécessaire pour que je puisse m'habiller avant d'ouvrir la porte de ma salle de bain. Il grimace :

– Tu chercheras tes sous-vêtements toute seule, je touche pas à cette merde moi.

Comme je vois qu'il ne lâchera pas l'affaire, je l'insulte dans ma tête et me redresse dans mon lit. La tête me tourne un peu, si bien que je viens poser ma paume contre mon front.

– Il faut que tu manges quelque chose.

Adam part déposer mes affaires dans la salle de bain et quitte ensuite ma chambre au pas de course. Il revient une minute plus tard avec un verre de jus d'orange et une part de gâteau fait maison. Il me les tend et je m'en saisie en marmonnant un « Merci. » incompréhensible. Lorsque je sens le jus d'orange passer dans ma gorge, je manque de m'étouffer tellement ma gorge était sèche. J'ai l'impression que des milliers de petites aiguilles me transpercent. Le gâteau, ce n'est pas mieux. Je n'ai vraiment pas d'appétit ces derniers temps et j'ai un peu peur que cela me reste sur l'estomac.

Promesse d'un Jour (Réécriture 2020)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant