Chapitre 32

186 25 13
                                    

JAKE

En vingt-huit ans d'existence, je n'ai jamais joué avec la loi. Mon casier est totalement vierge, je n'ai même jamais triché. Ma mère m'a élevé en m'apprenant que tricher ne permet pas de jouir de sa réussite, que voler ne permet pas d'apprécier les choses qu'on obtient et que la violence ne résous rien. J'ai toujours écouté cette femme qui m'a bercé dans ses bras en me chantant des berceuses. Etre un bon fils, voilà ce que je voulais pour elle donc j'ai toujours respecté les règles. Je me suis toujours bien comporter, dans le respect des règles et des lois. Pourtant, aujourd'hui, je me retrouve dans une cellule froide et humide sentant l'urine et la sueur. Et ce, pour avoir tenté de sauver ma petite amie. Je ne suis plus en mesure de l'aider derrière les barreaux de cette cellule. Je fixe les barreaux en pensant à elle, j'espère qu'il n'est pas trop tard pour l'aider. 

Si je parviens à sortir d'ici, il va falloir que je me débrouille. Sans Joe, la police de cette ville est inutile et incompétente. Tellement incompétente que ça fait une heure que je suis assis sur ce banc froid à attendre qu'on me libère. Je profite de cet enfermement forcé pour réfléchir à l'identité de la personne qui aurait pu enlever May. Ma première idée serait cet homme horrible qui l'a fait souffrir ; Darren. Mais comment aurait-il pu la retrouver dans cette ville ? Il est censé être en prison. Je dois donc me tourner vers une autre possibilité, mais rien ne me vient. Je n'ai aucune idée.

May est une femme gentille, aimée par beaucoup de monde dans cette ville ! Elle a un sombre passé dont je ne connais pas tous les détails. Serais-ce une personne de son passé ? Dans ce cas, la retrouver me semble compliqué. 

Je me lève pour faire quelques pas, épuisé d'attendre que quelqu'un daigne me libérer. Victor passe devant la cellule café à la main, à ce moment-là, je l'appelle en m'accrochant aux barreaux.

- Victor, s'il te plaît, laisse-moi sortir.

- Je ne peux pas, Jake.

- Mais je n'ai rien fait, je voulais seulement retrouver May.

- On s'occupe de la retrouver, on cherche des preuves chez Joe. Mais tu es entré en passant outre les scellés. Tu vas devoir te trouver un bon avocat !

- Pour cela, il faudrait me donner le droit à un appel ! 

- Tu n'as toujours pas eu droit à cet appel ?

- Non. 

- D'accord, je reviens.

Il part poser sa tasse de café et revient ouvrir la cellule pour me laisser sortir sans me menotter. Il referme la cellule et m'invite à le suivre. Je sais que Victor est un bon flic qui respecte les règles, mais là, je voudrais seulement me tirer d'ici. Attendre encore dans cette cellule risquerait de me faire perdre la tête. Je vais donc faire ce que je peux pour me barrer de ce poste remplis de flic. Une chance pour moi, je connais cet endroit comme ma poche. Nous passons dans le couloir, c'est l'heure du déjeuner, l'heure parfaite pour prendre la fuite. Victor se tourne vers moi en m'invitant à entrer dans son bureau. Il referme la porte derrière lui. Bureau au premier étage avec une fenêtre ! Ça risque d'être compliqué de passer avec ma jambe, mais pour May, je suis prêt à faire des efforts. 

- Le téléphone est là, appelle ton avocat, tu as cinq minutes.

Je me tourne vers lui et d'un coup, sans prévenir, je lui donne un coup de poing assez fort pour l'assommer. Comparé à ma carrure, Victor n'a aucune chance. Je m'excuse alors qu'il tombe au sol sous le choc.

- Sache que je t'apprécie et que si je fais ça, c'est pour elle. Tu pourras me condamner quand je l'aurais ramené, dis-je en lui volant ses clefs.

Without you, I breatheOù les histoires vivent. Découvrez maintenant