Chapitre 40

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MAY

Mon pantalon jonche a présent le sol au côté du t-shirt de Darren. Mes larmes me brouillent la vue alors que je fixe mon regard sur la moquette de cette chambre qui laisse à désirer. Je sens les mains de Darren sur moi, mais je ne tiens pas à le voir. Les images de mon cauchemar, que je pensais terminé, me passe par la tête comme un film lancé à grande vitesse. Chaque image, chaque sensation et chaque douleur, tout me repasse par la tête. J'ai la nausée et je me sens faible, bien qu'une part de moi me crie de le repousser, de me battre ! Je m'étais promis de ne plus me laisser faire avec ce garçon horrible. Je n'avais malheureusement pas pensé qu'être aussi proche de Darren me paralyserait autant. Sa présence a fait tomber mes barrières, il s'est déjà immiscé en moi, près à me détruire encore. Lorsque je sens sa main se glisser entre mes cuisses, mon pied par de lui-même et le frappe en plein ventre. Il recule en laissant échapper un gémissement de douleur.

- Salope ! Dit-il en se tenant le ventre. Tu vas me payer ça, je vais te baiser tellement fort que tu ne m'oublieras pas avant plusieurs jours.

- Tu n'es qu'un porc. Pourquoi tu as ce besoin de me faire du mal ?

- Parce que tu le mérites, tu n'aurais jamais dû essayé de m'enfermer. Je vais te garder pour moi, je te baiserais chaque soir. Peut-être qu'un jour, tu comprendras et qu'on pourra réaliser l'un de tes rêves en ayant un enfant.

- Je ne veux pas d'enfant avec toi, dis-je alors qu'il m'attrape les chevilles.

Je me débats pour ne pas lui faciliter les choses quand je comprends qu'il veut m'attacher les jambes aussi.

- On n'aura pas d'enfant, j'avorterai à chaque fois, comme je l'ai déjà fait !

- Quoi ? Dit-il en arrêtant tout mouvement. Tu es déjà tombé enceinte ?

- Oui.... 

- Tu as déjà porté mon enfant, dit-il en m'agrippant violemment le visage. 

Je peux lire sa colère dans son regard et la pression de sa main sur mon visage s'accentue à mesure que je tarde de répondre. Difficilement, je lui confirme d'une voix presque inaudible que c'était le cas.

- Putain ! Tu as osé avorter. Tu as tué mon bébé.

- Je n'aurais jamais fait ça, si tu n'étais pas devenu un monstre avec moi !

- Salope ! Dit-il en descendant ses mains sur mon cou.

La rage, la déception et la colère, se lissent dans ses yeux. A cet instant, je comprends que cette révélation n'était pas bonne à dire et que je vais en payer le prix. Contrairement à ce que j'aurais imaginé, la perte de ce bébé lui fait bien plus de mal. Aurait-il voulu de cet enfant ? Aurait-il changé pour lui ? Je n'aurais pas les réponses à mes questions silencieuse, il est beaucoup trop en colère pour me laisser les lui poser. Je sens ses mains autour de mon cou et la pression de ces dernières sur ma trachée et rapidement l'air me manque. Il m'est malheureusement impossible de me débattre à cause de mes mains liées. Je me tortille dans tous les sens en tentant de trouver l'air qui me manque. En l'espace de quelques minutes, je lui ai fait changé ses plans. A travers le brouillard qui se crée dans mes yeux alors que je suffoque, je peux voir qu'il me déteste autant que je le déteste et qu'il préfère me voir mourir. 

Les larmes ruissellent sur mes joues, je cesse de bouger et ferme mes yeux. J'accorde une dernière pensée à mes parents que je vais retrouver, à Jimmy que je ne reverrai jamais. En tant que jumeau, je me demande s'il me sent partir, est-ce qu'il sait combien je l'aime et combien j'ai sacrifié ma vie pour lui ? Je nous revois enfant et ça me rappelle que tous ces sacrifices n'étaient pas vains. Un jour, ce beau garçon pourra avoir une vie loin de la prison. Mes pensées se tournent ensuite vers Jake, ce garagiste bourru qui a changé ma vie. Il a fait tombé mes barrières, il m'a montré que je ne pouvais pas dresser des barrières pour tout le monde et que je pouvais même aider une âme aussi tourmentée que la mienne. Ensemble, nous nous sommes guéris, et le peu de temps que nous avons passé tous les deux, je l'ai aimé. Certes, il ne m'entendra jamais le lui dire, mais au fond, je suis sûre qu'il le sait. J'espère qu'il pourra surpasser ma mort et se battre pour vivre heureux. J'aimerais qu'il rentre au Canada pour voir sa famille. Cet homme mérite d'être aimé ! 

Without you, I breatheOù les histoires vivent. Découvrez maintenant