Chapitre 47

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JAKE

A l'hôpital on me parlait d'une convalescence de quelques jours seulement. Je dois avouer qu'avoir passé plusieurs jours dans cette maison avec May, et l'avoir pour infirmière m'a beaucoup plu. Si j'avais pu choisir, ça aurait pu durer encore longtemps. Enfermé dans cette maison avec la femme que j'aime, qu'aurais-je pu demander de plus ? May est une femme formidable, je suis heureux de l'avoir dans ma vie et de partager mes nuits avec elle. Certes, depuis Brisbane, nous n'avons pas partagé de moment intime mais nos longues nuits de discussion me suffissent. On en apprend plus l'un sur l'autre, je lui parle de ma vie au Canada et elle me parle sa famille, de Paris ou encore de son frère. Parler et apprendre à se connaître sont aussi importants que le sexe dans un couple, non ? Et puis, pendant des années, je n'ai eu aucun rapport. Je peux attendre autant qu'elle le désir.

Ce matin, je me réveille avant elle. Ma jolie petite amie est endormie sur le ventre, ses cheveux blonds repose sur le côté. Elle a l'air paisible, c'est rare. May fait encore des cauchemars, beaucoup moins depuis la mort de Darren, mais ça arrive parfois. Je l'observe en souriant, heureux de la sentir si détendue. Doucement, je me redresse pour mettre ma prothèse et quitter la chambre. Je descends à la cuisine où l'hôte de cette maison, qui est aussi mon meilleur ami, boit tranquillement son café.

- Salut ! 

- Salut, tu vas bien ? 

- Oui, je me sens bien mieux. 

- Après une semaine et demi de convalescence, tu te sens vraiment prêt à voyager ?

- Oui, c'est nécessaire pour nous. On te l'a déjà expliqué. 

- Je sais, mais je n'aime pas l'idée que vous partez si vite après d'aussi gros traumatismes.

- On ne va pas en reparler, dis-je en me servant une tasse de café. Aujourd'hui, je vais régler de la paperasse au garage et discuter avec mes employés. May va aller voir Sandy et Sam. On part ce soir pour la France, il faut que tu acceptes notre choix. Ce n'est pas comme si on ne revenait pas.

- Vous n'avez pas donné de date de retour ! 

- Ça ne sera qu'une question de quelques semaines, dis-je en essayant de rassurer mon ami. Cette ville est notre chez-nous...

- ... Et tu fais partie de ma famille, dit-elle en entrant dans la pièce. Ne t'inquiète pas pour nous, ça va bien se passer, je te promets de t'appeler toutes les semaines.

- Tu as intérêt, dit-il en se levant pour la serrer dans ses bras. 

Ces deux-là ne se l'avouent pas mais ils s'aiment comme un père et une fille. Je les laisse s'exprimer leurs sentiments par cette longue étreinte. Durant plusieurs minutes, ils restent serrer l'un contre l'autre, jusqu'à ce que Joe mette fin à ce câlin en reprenant sa main. May se joint à nous pour prendre un bon petit-déjeuner. Joe profite qu'on soit tous réunir pour reposer des questions sur notre voyage afin de se rassurer. Je ne comprends pas que ce mec n'est pas eu de femme et d'enfant, il est attentionné, gentil et protecteur. Un jour, il trouvera peut-être sa moitié. Après tout, pourquoi j'aurais trouvé les deux femmes de ma vie et lui n'en n'aurait même pas une ? Je souris en regardant May et je m'accorde le droit de penser à Sarah. J'espère sincèrement qu'elle est heureuse pour moi et qu'elle prend soin de nos enfants. 

Le petit-déjeuner prend fin, Joe nous embrasse et monte se préparer pour le travail. Je monte prendre ma douche et me préparer à ma première sortie depuis plusieurs jours. May attend que j'ai terminé pour prendre ma place dans la salle de bain. 

- Tu sais que tu aurais pu entrer, dis-je en enfilant mon jean.

- Je n'osais pas, dit-elle en maintenant sa serviette pour cacher son corps nu.

Without you, I breatheOù les histoires vivent. Découvrez maintenant