Prologue

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Ça y est, il rentre enfin de cette virée nocturne avec ses amis, brisant le silence qui régnait dans l'appartement il y a encore deux minutes. Je crains de le découvrir ivre, car je sais comment l'alcool le rend ingérable ! Donc lorsque je l'entends râler après sa veste qu'il ne parvient pas à retirer, je peux imaginer de quelle humeur il est ou encore du nombre de verres qu'il a avalé. Au moins dix, et ce n'est pas bon signe pour moi. Pas bon signe du tout, même !

Je ferme les yeux pour qu'il me pense endormi bien que depuis la réception de son texto en début de soirée, je stresse comme pas possible. Ce stress m'a empêché de trouver le sommeil et je le regrette à présent, car c'est encore pire maintenant qu'il est dans l'appartement. Mon ventre me fait terriblement mal, je cache mes mains tremblantes sous la couverture et ferme mes yeux en essayant de retrouver une respiration plus régulière.

Mais il n'est pas dupe ! Et même si c'était le cas, Darren n'est pas du genre délicat, il me réveille toujours pour assouvir ses envies. Peu importe si je le veux ou non. Darren ne répond qu'à une chose, son propre désir, même si il doit les obtenir avec force.

- Réveilles-toi ! Crie-t-il d'une voix pâteuse en entrant dans la chambre.

Le matelas s'affaisse de son côté lorsqu'il se laisse tomber de tout son poids, je garde les yeux clos, en espérant qu'il abandonne l'idée de me réveiller. Tu rêves, Joy ! Sa main frappe violemment ma cuisse, me faisant sursauter, il bouge à côté de moi et m'attrape le poignet pour me tirer vers lui.

- Ne fais pas la sourde avec moi ! Ça m'énerve, dit-il avec rudeur. Joy, tu sais que je déteste ça, putain. Aide-moi à retirer mes fringues !

Il me lâche et sans attendre, je m'exécute ne voulant pas subir les conséquences d'un refus, en cinq ans de relation dont trois ans de calvaire, j'ai appris à le satisfaire pour éviter les coups. Je reste avec lui par peur, mais aussi par obligation, sans lui, mon frère est en danger. Sans Darren et ses amis, mon frère serait déjà mort à l'heure qui est, et rien que cette idée, m'encourage à retirer les vêtements de cet homme que j'ai aimé avec force jusqu'à la première claque. La violence de Darren n'excitait pas avant que son entreprise fasse faillite ! Il a tout perdu du jour au lendemain, depuis il bosse dans un petit café pour m'aider à payer le loyer et pour qu'on puisse vivre un minimum convenablement. Bien que la moitié de ma paie passe dans sa consommation d'alcool.

J'aimais le Darren joyeux, sportif, et amoureux. Je déteste le Darren positif, alcoolique et brutale ! Tant de moment passé, de joie et d'amour, disparut comme neige au soleil sous ses coups et ses cris !

- C'est bien, je préfère quand tu es docile, dit-il en me plaquant contre le matelas.

Il a encore de la force, peu importe combien il boit ! Contrairement à lui, je ne suis qu'une poupée de chiffon, il plaque mes poignets au-dessus de ma tête, me faisant mal, mais ça il s'en moque. Ce qu'il veut à présent, c'est se satisfaire. Je ne veux pas mais je sais pertinemment que refuser, rallongerait mon enfer donc je le laisse faire ce qu'il veut. Il me maintient tout en embrassant mon corps, lorsqu'il entre en moi, je retiens les cris qui menacent de passer mes lèvres, mais je ne peux rien pour les larmes.

J'ai baissé les bras face à cette situation depuis longtemps, mais ça fait toujours aussi mal et parfois, je prie pour que l'un de ces coups me tue pour de bond plutôt que par morceaux, à l'intérieur, comme il le fait à présent. Je ne suis plus que l'ombre de moi-même depuis plusieurs mois, j'ai cessé d'appeler mes amies et de les voir, fatiguer de leur mentir, de leur inventer des excuses pour justifier mes blessures, mes bleus et mes larmes. A présent, je sors seulement pour travailler car observer tous ces gens heureux de vivre me blesse. Pourquoi, moi, Joy Dubois n'ai-je pas le droit d'être heureuse comme eux ? Pourquoi a-t-il fallu que je rencontre ce garçon ? Que je me laisse berner par ces charmes ?

Les larmes ruissellent sur mes joues, quand les douleurs provoquées par Darren s'accentuent, je ne sais pas ce qui me fait le plus mal, ses mains qui retiennent mes poignets au-dessus de ma tête avec force ou le fait qu'il m'ait pénétré sans m'y avoir préparé au minimum. Chaque coup de reins accentue la douleur dans mon sexe, mais aussi la violence de cette situation. Situation qui n'est pas nouvelle, non, loin là ! Je me déteste chaque fois un peu plus, et ma rage contre lui augmente elle aussi. Mais je ne suis rien par rapport à lui et jamais je n'aurais la force de me battre contre lui !

- Oh... Putain, dit-il dans un grognement en jouissant.

Il termine sans se préoccuper de moi, qui n'est qu'un objet à son plaisir. La pression autour de mes mains s'atténue, jusqu'à me lâcher complètement. Il se redresse pour remettre son caleçon avant de s'allonger sous la couette. Je me lève pour aller à la salle de bain bien qu'il me grogne de venir le rejoindre. Dans la salle de bain, je fais le constat des nouvelles traces qui marque mon corps, parmi les ecchymoses causées par son accès de colère trois jours auparavant, je compte de nouvelle trace sur mes cuisses. Je suis certaine que demain, mes poignets seront cerclés d'hématome ! Les larmes continuent de couler le long de mes joues, je prends quelques minutes pour me nettoyer et de m'habiller avant de retourner me coucher. Il m'attire à lui quand je me glisse sous la couverture. Je le laisse faire bien que je préférai dormir de mon côté, loin de lui.

Je pleure un long moment en essayant de ne pas faire de bruit pour ne pas m'attirer de nouveau problème. Ma respiration se cale finalement à la sienne, et je finis par m'endormir. Au moins lorsque je dors, je suis tranquille dans un monde sans douleur, sans pleurs et sans insultes. C'est mon monde, ce que je n'aurais jamais ; le bonheur. Dormir et surtout rêver, me permettent de me sentir mieux pendant quelques heures, de ne plus être aux aguets, de me détendre, d'être la Joy joyeuse et insouciante que j'étais avant tout ça.

J'ai toujours pensé que cette souffrance, serait mon quotidien jusqu'à ce que Darren décide d'y mettre fin, en me tuant. Jamais, je n'aurais pu imaginer, qu'il suffirait de si peu pour que je sois enfin libre de son emprise et je ne pensais surtout pas que ça finirait aussi tôt !

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Without you, I breatheOù les histoires vivent. Découvrez maintenant