Without you, I breathe

Chapitre 48

MAY

Paris

Quelques mois auparavant, je quittais seule cette ville mythique, le cœur lourd et la peur au ventre. A bord de l'avion qui m'éloignait de la tour Eiffel et de mon pays natale, j'espérais vivre une vie plus tranquille loin des hommes. Mes espérances sont tombées à l'eau dés mon arrivée à Longreach, lorsque j'ai rencontré le trio masculin qui m'a finalement sauvé la vie par la suite. Je suis parti avec l'envie d'une vie meilleure et je pense que c'est ce que j'ai trouvé en Australie au côté de Sam, Joe et Jake.

Aujourd'hui, je reviens sur mes terres natales dans la ville où ma vie a débuté. Cette fois, je reviens, le cœur remplis d'amour et de l'espoir dans la tête. L'homme que j'aime m'accompagne dans ce nouveau chapitre de ma vie. Je crois que pour la première fois depuis longtemps, je me rapproche du bonheur.

Ce voyage avec Jake était nécessaire pour nous deux. Nous avons besoin de nous ressourcer et de régler les dernières petites choses qui nous empêchent d'avancer librement. Joe m'a soufflé à l'oreille avant de partir que ce périple, ne pouvait que nous rapprocher Jake et moi. Ça ne fait que quelques heures que ça a commencé et j'ai le sentiment qu'il a vu juste. Jake est un super compagnon de voyage, avec lui, on rit, on discute, on regarde des films et on écoute de la musique. Il m'a même offert son épaule pour une petite sieste. Cet homme est un amour. Il faut bien comprendre que quitter Longreach pour la France, nécessite un long voyage. Tout d'abord, nous avons pris l'avion de Longreach à Brisbane. Là-bas, on a changé d'avion pour rejoindre notre première escale à Singapour. Sept longues heures de vol pour trois heures d'attente. Nous avons profité de ce temps pour faire du shopping et flâner en discutant. Tard dans la nuit, nous sommes montés dans l'avion pour la France. Honnêtement, on a rien vu de ce vol, on a passé notre temps à dormir l'un contre l'autre. C'est seulement peu de temps avant que l'avion amorce sa descente que nous avons émergé.

Lorsque nous avons posé les pieds sur le sol français, j'ai eu comme des flashs de ma vie passée. Jake m'a tenu la main dans l'aéroport jusqu'à nos bagages. Revenir dans ce pays, traverser cet aéroport me rappelle mon départ quelques mois auparavant. Je m'accorde un moment pour respirer en attendant ma valise.

- Tu vas bien ? Me demande Jake en caressant ma joue.

- Oui, ça va, je suis un peu troublé d'être ici. Je ne pensais pas remettre les pieds à Paris.

- Ce sera différent, je te le promets. On va s'amuser.

- Je te crois, dis-je en lui souriant.

- Allons prendre un taxi pour rejoindre l'hôtel.

- Tu te rends compte qu'il va falloir qu'on arrête de parler anglais.

- Je sais, ça risque d'être plus compliqué pour moi.

Je souris et nous rejoignons l'air de taxi en traînant nos valises. Jake glisse sa main dans la mienne, entrelaçant ses doigts avec les miens. Mon sourire s'élargit face à ce geste qui signifie réellement notre rapprochement. Sam a sûrement raison, ce voyage va nous aider enfin surtout moi. Nous parvenons à trouver un taxi, Jake n'ayant pas pratiqué le français depuis cinq ans peine un peu à trouver ses mots donc c'est moi qui m'y colle. On prend place dans le véhicule qui nous conduit à notre hôtel, rien de trop extravagant. Nous avons tous les deux des économies mais si nous voulons vraiment aller au Canada, on ne peut se permettre de jeter l'argent par les fenêtres. Nous avons donc réservé une chambre dans un ibis tous qu'il y a de plus classique. Je ne tiens pas vraiment à m'éterniser dans cette ville, notre chambre est réservée pour la semaine. On avisera après.