Chapitre 8

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Oh le rêve ! Une baignoire assez grande pour que je puisse m'allonger dedans, de la mousse jusqu'au cou, et de la musique qui résonne dans la pièce grâce à l'enceinte Bluetooth de Joe. Le paradis, ça faisait un moment que je n'avais pas pris un bain alors vous devez comprendre mon bonheur. Je compte bien le savourer un long moment. Jamais je n'aurais cru que la solitude ne plairait autant, malheureusement mon bonheur est de courte durée car le bruit de la sonnette vient déranger ce moment de plénitude. Joe n'étant pas là, je ne vois pas qui viendrait me déranger, tout le monde doit savoir qu'il est au poste donc je décide de ne pas bouger. Peu importe qui cherche à le voir, il finira par partir !

Mais cette personne n'a pas l'air de vouloir me laisser profiter ! En râlant, je me lève pour quitter cette baignoire qui va devenir mon endroit préféré. Mes pieds sur le tapis de bain, j'attrape le peignoir que j'avais préparé. Je m'emmitoufle dedans, et m'empresse de rejoindre la porte d'entrée avec la ferme intention d'engueuler cette personne qui manque cruellement de savoir-vivre. Non mais franchement qui insiste autant chez les gens ?!

May, calmes-toi ! Tu n'es pas ici pour te faire des ennemis. 

Ma conscience n'a pas tort mais me tirer de ce bain était vraiment cruelle ! Je ne peux pas laisser passer ça, encore moins quand j'ouvre cette porte et que je vois qui ose me déranger. Ma colère est décuplée ! Le garagiste m'observe de bas en haut avant de sourire bêtement, ce qui a le don de décupler ma colère envers lui. Je resserre les pans mon peignoir, regrettant de ne pas m'être habillé.

- Non mais qu'est-ce qu'il ne va pas chez vous ?! Votre mère ne vous a pas appris à ne pas insister comme ça. 

- Pour votre information, ma mère m'a très bien éduqué et je n'ai qu'une parole, je devais vous remettre cette clef en mains propres ! Dit-il sur un ton bourru comme lors de notre première rencontre une heure plus tôt. 

Il me tend une clef accrochée à un porte-clef en forme de voiture. J'attrape la clef sans comprendre, aucune question n'a le temps de quitter mes lèvres car il me devance en m'expliquant. 

- Joe m'a demandé de réparer cette vieille voiture pour vous. C'est chose faite, vous avez la clef, j'ai fait ce que j'avais à faire ! 

- Merci, dis-je en comprenant que je n'aurais pas dû m'énerver sur lui sans raison. 

L'homme du garage descend les marches en boitillant, je m'attarde un moment sur sa démarche loin d'être normale, il monte dans sa dépanneuse sans un mot supplémentaire. Nous sommes vraiment parti du mauvais pied tous les deux, mon but n'était vraiment pas de me faire des ennemis en venant ici. Mais je me suis fait une promesse, et je ne m'approcherai pas de cet homme, tant pis si il ne m'aime pas. Notre première rencontre ne m'a pas donné l'envie de m'approcher de lui ne serait-ce qu'en tant qu'ami ! Il est beaucoup trop brusque et ne semble pas très amical. On ne peut pas dire que nos premiers échanges ont été très cordiaux, j'éviterais de m'approcher de lui et de son garage. A quoi bon ? On ne peut pas être aimé de tous. Je préfère savoir qu'il ne m'apprécie pas, plutôt qu'il me déteste complètement.

Le garagiste disparaît sur cette route terreuse, créant derrière lui un nuage de fumée. C'est seulement à cet instant que je remarque une Jeep Wrangler décapotable de couleur noire garée à côté du pick-up de Joe. Cette voiture a l'air en état de rouler malgré quelque rayure sur la carrosserie. Je ne connais rien en voiture mais je pense que Joe a vraiment choisi un bon modèle pour cette région. Rien ne l'obligeait à faire ça pour moi ! Je me suis peut-être trompé sur lui, il faut que je le remercie pour tout ce qu'il fait pour moi. J'entre dans la maison et remonte dans la salle de bain pour vider la baignoire avant de m'habiller. Ce soir, je vais préparer un dîner digne de ce nom pour Joe. Pour cela, il faut que je trouve une recette qui pourrait lui plaire, ça risque d'être compliqué mais j'aime les challenges donc sans plus attendre, j'enfile un débardeur et un short pour rejoindre la cuisine. 

Without you, I breatheOù les histoires vivent. Découvrez maintenant