Chapitre 34

179 21 22
                                    

MAY

Cela fait des heures que j'attends dans l'obscurité, enfin ça me semble durer des heures. Comment savoir dans ce noir total !? Je reste tout de même aux aguets, bien que mon ventre me signale bruyamment qu'il a faim et que mon cœur résonne dans mes oreilles à cause de la peur et de l'adrénaline. Il ne s'est rien passé depuis mon réveil dans cet endroit. Attendre comme ça, sans savoir quoi ou qui, est pesant. Bizarrement, j'aimerais qu'il se passe quelque chose pour que cette tension disparaisse. Un grésillement résonne au-dessus de moi ce qui me fait sursauter. Qu'est-ce que c'est ? Je regarde autour de moi, mais que voir dans l'obscurité. Le grésillement s'arrête et d'un coup, j'entends comme une respiration au-dessus de moi.

- May, Joy... Peu importe le nom que tu portes à présent. Personne ne t'appellera de nouveau par l'un de ses deux prénoms. Tu es prise entre mes griffes et je ne compte pas te laisser fuir.

Je tente de parler, pour hurler les questions qui me passent par la tête. Mais ça m'est impossible avec ce bout de scotch sur les lèvres. Je suis forcé d'écouter cette voix inconnue déformée par la mauvaise réception de ce qui me semble être un talkie-walkie. Cet enlèvement a été préparé, je n'en ai plus le moindre doute ! 

- J'ai vraiment cru t'avoir perdu, heureusement, j'ai pu compter sur des amis. Tu te rappelles de moi, j'espère. 

Darren. Non, ce n'est pas possible, il est censé être en prison en France ! Il n'aurait jamais dû me retrouver. Je me doutais que cet enlèvement avait un rapport avec lui. Mais pas qu'il était directement impliqué !

- Eh oui, c'est moi. Darren, l'homme que tu disais aimer ! Je serais bientôt auprès de toi. En attendant, mes amis vont s'assurer que tu ailles bien. Ce serait bête que tu tombes malade avant mon arrivée.

Les grésillements se font de nouveau entendre m'annonçant la fin de ce monologue effrayant. Des larmes de peur et de colère quittent mes yeux pour couler le long de mes joues. Darren devrait être entre les barreaux d'une prison à des milliers de kilomètres de là, et pourtant, il me menace encore. Je n'arrive pas à comprendre ce qui s'est passé, pourquoi cette ordure est en liberté ! Que s'est-il passé en France ? Et qui sont les personnes qui ont l'aidé à me capturer ?

Je sens que je ne vais pas tarder à avoir les réponses à mes questions, mais suis-je prête à les connaître ? Suis-je prête à savoir qui sont ses amis ? Je ne comprends pas qui pourrait me faire ça dans cette ville et qu'elle était les chances que Darren est des amis dans cette petite ville perdue d'Australie. Je ne sais pas ce que j'ai fait pour qu'on s'acharne autant sur moi, mais il ne se doute pas que je ne suis plus une faible petite chose. Je suis prête à prendre des coups et à en donner !

Le silence reprend ses droits dans l'obscurité, je garde le regard fixé devant moi attend que quelque chose se passe. Les minutes s'égrainent lentement, j'essaie de me détacher pour me préparer à la confrontation qui risque d'arriver très prochainement. Un nouveau bruit m'interrompt. Je me fixe, à l'affût du moindre nouveau bruit. Je parviens à détecter le bruit de toile, ou de métal... Un grincement... Des pas... Puis la lumière d'une lampe torche. Je retiens mon souffle. Une personne d'une carrure qui me semble moyenne s'avance silencieusement vers moi. Mes yeux peinent à s'adapter à la lumière de la lampe qu'il pointe vers mon visage pour m'aveugler et m'empêcher de voir qui est derrière cette lampe torche.

- Je vais retirer le scotch pour te donner de l'eau, ça ne sert à rien de hurler, personne ne t'entendra !

Je tente de me concentrer sur cette voix pour essayer de la reconnaître, mais je n'y parviens pas. Quelque chose fait obstruction à cette voix ne me permettant pas de l'entendre clairement. Il tente de la camoufler donc je le connais ! Il pose la lampe sur le sol et l'une de ses mains touche la peau de mon visage créant un frisson en moi. Je déteste ce toucher... Je ne peux malheureusement rien n'y faire. Il approche une bouteille de mes lèvres, je les entrouvre, laissant le liquide frais couler dans ma bouche et le long de ma trachée. Ça fait un bien fou, je n'avais pas remarqué que j'ai autant soif. Il retire la bouteille mais je lui demande une nouvelle gorgée qu'il me donne sans un mot.

Without you, I breatheOù les histoires vivent. Découvrez maintenant