Chapitre 3

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Jamais de ma vie, je n'ai mis les pieds dans un commissariat donc en y entrant aujourd'hui, je me sens bizarre. C'est un lieu stricte, daigné de chaleur, et lorsque l'on rentre ici, ce n'est pas anodin. Il n'y a pas énormément de raisons d'entrer ici, pour ma part, je vais devoir me livrer et raconter ma vie. L'agent Thomas me guide dans les bureaux où l'une de ses collègues nous accueille. Ils m'invitent tous les deux à m'asseoir face un bureau, l'agent Thomas me laisse avec sa collègue quelques minutes. Elle débute l'interrogatoire, notant chacun de mes mots qui incrimine Darren. Les minutes passent, inquiète de louper le boulot, je jette un œil à mon portable. Moi qui ne savais pas quoi faire tout à l'heure pour passer le temps, je ne pensais pas qu'il passerait aussi vite dans ce bureau. Si je ne suis pas à mon travail vers 18h30, Darren saura que quelque chose cloche, ce qui signera mon arrêt de mort.

- Je dois être au travail dans une heure... Si je ne livre pas les bijoux, il... il me tuera !

- Ne vous inquiétez pas, dit-elle en se levant. Restez là, je vais voir mon collègue.

Elle sort du bureau et au même moment mon téléphone vibre, son prénom s'affiche sur l'écran créant une vague de frisson le long de ma colonne vertébrale. Hésitante et paralysée de peur, je ne prends pas le premier appel mais il me rappelle donc je reprends mes esprits pour lui répondre afin qu'il n'ait pas des soupçons.

- Oui, allô !

- T'es où ?!

- Je me balade, dis-je en évitant de trop hésiter.

- J'arrive, envoie-moi l'adresse.

- Pourquoi ?

- Je veux juste être avec toi.

- D'accord, je t'envoie l'adresse par texto.

- Dépêche-toi !

Il raccroche, la peur au ventre, j'attrape mes affaires et cours vers la sortie du commissariat. Je suis à deux pas de la sortie lorsque je percute violemment dans l'agent Thomas. Paniquée, je m'excuse et l'informe que je dois rejoindre Darren d'urgence. Il ne m'empêche pas de partir sûrement parce que je suis dehors avant qu'il est pu comprendre mes propos. Je hèle le premier taxi qui croise ma route et m'engouffre dedans pour me rendre à Bercy, j'envoie l'adresse d'un café à Darren. Lorsque j'arrive là-bas, il n'est toujours pas là, ce qui me permet d'aller m'installer. Mes mains tremblent donc je les glisse sous la table pour qu'il n'aperçoive pas mes craintes ! Darren pénètre dans le café, seul, il me repère et vient s'asseoir à ma table. Il grignote un peu du beignet que je viens de commander.

- Pourquoi tu voulais me voir ?

- Tu es ma gonzesse, je te vois quand je veux ! Tu as toujours ce que je t'ai donné ?

- Bien sûr, ils sont dans mon sac. Pourquoi tu n'es plus avec Mickey ?

- Pourquoi toutes ses questions ? Viens, on va chez un pote.

Je me lève pour glisser ma main dans celle qu'il me tend, il me guide dans la rue en marchant à grande enjambée me forçant à accélérer le pas pour être à ses côtés. Rapidement, je comprends que son sourire de tout à l'heure n'était qu'une façade car sa main comprime la mienne et qu'il est trop silencieux. Quelque chose cloche, je le remarque maintenant mais c'est trop tard pour réagir, parce qu'il me tire déjà vers une ruelle sombre et dégoûtante. Il me plaque violemment contre le mur derrière une poubelle à l'odeur nauséabonde. Une grosse douleur me vrille la tête, Darren me maintient par les épaules et sa force dépasse facilement la mienne donc je ne peux pas me dégager.

- Qu'est-ce qui se passe ? Tu me fais mal !

- Où étais-tu ?

- J'ai marché dans le quartier et je me suis posé dans ce café.

Without you, I breatheOù les histoires vivent. Découvrez maintenant