Chapitre 36

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MAY

Bouger, tirer, pour me détacher ! C'est tout ce qui me passe par la tête, je ne laisserais pas Darren me faire du mal. Pour cela, je dois m'enfuir. Il ne s'approchera pas de moi, il ne me blessera plus, cette époque est révolue. Six heures, voilà le temps que j'ai pour me libérer. Pourquoi six heures et pas une de plus ? C'est simple, je pense seulement que la nuit est tombée, donc mes kidnappeurs ainsi que Darren ne viendront sûrement pas avant le lever du jour. Ce n'est qu'une supposition, il est fort possible que je me trompe. Mais c'est toujours bon pour le moral et pour ne pas abandonner. Je continue inlassablement de bouger les poignets pour les libérer de leur entrave, je tire combattant la douleur.

L'un de livre que j'ai lu ado disait ; il vaut mieux prendre une claque, que perdre la vie. Aujourd'hui, dans mon cas, c'est un peu la même chose. Je n'abandonne pas, la liberté est ma seule option si je veux vivre. Bouger, tirer, voilà mon occupation dans cet endroit des plus angoissant. Bouger, tirer... Je sens que les liens se sont un peu détendus mais pas suffisamment pour que je m'en sorte. Je continue... Bouger, tirer...

C'est bien May, continue. Pense à Jake. Au bonheur qu'il te fait ressentir, à ta vie ici... N'abandonne pas.

Ma petite voix intérieure m'encourage, je ne lâche rien, y mettant toute ma volonté. Quand tout d'un coup, un grésillement me fait sursauter. Bêtement, je lève la tête alors que je ne vois strictement rien.

- Joy, ma belle. Je serais bientôt là, plus que quelques heures. Mes amis viendront te nourrir à l'Aube. Laisse-toi faire sinon ils pourront en venir aux mains... Ensuite, je te réserve une belle surprise. Je t'aime Joy. Ne l'oublie jamais.

Un autre grésillement puis plus rien. Quelle intervention inutile, ce gars est vraiment un crétin. Je ne sais même pas comment j'ai pu l'aimer. Enfin bref, il me reste encore quelques heures devant moi. Combien ? Je n'en sais rien. C'est pourquoi je ne perds pas de temps à réfléchir et m'acharne avec plus de hargne. Je sens que la peau de mes poignets a cédé plus vite que les liens car du sang s'écoule par goutte sur mes mains. Je continue, tant pis pour les marques que j'aurai sûrement si j'arrive à quitter cette pièce. Une musique résonne dans ma tête comme pour me rappeler que mon temps est compté, et qu'à la fin de cette chanson, je devrais être partie.

Ce rythme est insoutenable, j'entends et je ressens les battements de mon cœur s'accélérer. L'adrénaline monte dans mon corps, alors que la sueur perle sur mon front. A cet instant, je me bats pour ma vie, chaque parcelle de mon corps le ressens.

Je supplie mes parents de m'aider là où ils sont, et miracle, je parviens à libérer l'une de mes mains. Un soulagement m'envahit bien que je sache que mon combat est loin d'être terminé. Je m'empresse de me débarrasser des liens qui me retienne encore et retire le scotch sur ma bouche. Je retrouve peu à peu un souffle normale et me lève pour me dégourdir les jambes. Les douleurs a mes poignets pulse pour me rappeler ce que je viens de leur faire endurer. Mais je n'ai pas le temps de m'apitoyer sur moi-même, je dois trouver un moyen de quitter cet endroit. A tâtons dans cette obscurité aveuglante, je tente de me dessiner mentalement en plan des lieux, cherchant des repères des bouts des doigts.

Je me souviens de la visite de l'ami de Darren, c'est grâce à ça que je peux avancer dans le noir. Je sens les murs froid et humides sous mes paumes, chacun de mes pas résonne autour de moi. Un énorme bruit fait écho autour de moi quand je percute une surface plus froide et plus lisse. Mes doigts rencontrent une poignée, sans surprise cette porte est close. Je n'ai aucune idée de comment sortir. Je ne vois aucune autre issue. Ai-je fait tout cela pour rien ? Les larmes aux yeux, je cherche une idée pour me sortir de là. Il m'en faut une et vite. Je suis dans le noir total, dans ce qui me semble être une cave en ruine avec une seule issue... Comment faire pour partir ? Mon cerveau tourne à 100 à l'heure, je n'ai vraiment pas une minute à perdre... Les larmes ruissellent sur mes joues, je me sens coincée comme un animal en cage.

Without you, I breatheOù les histoires vivent. Découvrez maintenant