Chapitre 45

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DARREN

Quand on t'enferme en prison, on t'encourage à réfléchir pour expier tes fautes ou une connerie du genre. Les gens qui disent ça, n'ont jamais foutu un pied dans cet endroit. Ici, la seule chose que tu apprends, c'est à surveiller tes arrêts. Le mieux est de se rapprocher des personnes qui sont là depuis longtemps, ceux qui sont bien établi ici, qui ont une sorte de réseau. Se rapprocher de ces personnes t'évitent d'avoir des problèmes et ça peut même rapporter quelques privilèges. J'ai compris ça dés mon arrivée ici. Cela me permet de dormir sur mes deux oreilles sans craindre de me faire couper la gorge en pleine nuit. Ces privilèges me permettent, aujourd'hui de récupérer la lettre de Joy bien avant la distribution du courrier demain matin ! Allongé sur mon lit, j'ouvre cette enveloppe où elle a inscrit mon nom. Je l'ouvre pour en sortir la lettre qu'elle m'a écrite, cette dernière se compose en trois pages.

" Darren,

Tu m'excuseras pour ne pas avoir écrit "Cher" mais pour cela, il faudrait que tu comptes pour moi... Ce n'est plus le cas depuis un moment. Cette lettre ne sera ni touchante, ni pleine d'amour. Je vais juste être honnête avec toi et me libérer de ce poids qui pèse sur mes épaules. Je risque d'utiliser un langage cru et des insultes, jamais je ne m'excuserais car tu le mérites !

Enfin bref, tout d'abord, je veux que tu comprennes bien que débuter cette relation a été un choix de cœur. Oui, au début, je t'aimais. Tu étais un garçon formidable et il est vrai qu'à l'époque, j'envisageais de passer ma vie à tes côtés. Mais tous nos projets se sont effondré le jour où ton entreprise a fait faillite. J'étais prête à te soutenir pendant cette épreuve mais tu es devenu la pire ordure au monde. Est-ce que tu t'es rendu compte de ça ? As-tu pris connaissance de ton changement de caractère ? Personne ne t'a dit, dans ses amis les plus proches, que tu es devenue un abruti rempli de méchanceté ? Ils auraient dû. Moi, je n'ai pas eu le courage, de peur de m'en prendre une.

Parfois, je me demande si tu avais conscience de tes gestes lorsque tu me frappais, m'insultais ou me violais. Pour information, avoir un rapport avec une femme qui te répète qu'elle ne veut pas, une femme qui pleure, et a qui tu n'as pas donné son consentement, est un viol ! En France, c'est considérer comme un crime. Tu n'imagines pas le mal que tu m'as fait. Je ne pense pas que ta mère t'a élevé pour que tu te comporte comme ça avec une fille.

Au-delà des blessures et des douleurs que tu as créé, il y a eu les blessures psychologiques. Ces blessures sont à l'intérieur, comme tu as dû le comprendre. Pour les guérir, un pansement ne suivit pas ! Il va me falloir du temps et un bon psy. Tu m'as fait beaucoup de mal. Je ne te pardonnerais jamais pour ça, pour toutes les cicatrices sur ma peau, et pour ce bébé qui n'a pas eu la chance d'avoir de bons parents. Par ta faute, j'ai fait le choix de ne pas laisser ma grossesse suivre son cours. Tu as été tellement violent, je ne voulais risquer que ses pleurs t'énerve, et qu'il s'en prenne une. Je ne voulais pas qu'en grandissant, il pense que la violence est la clef pour avancer. Il était hors de question que mon enfant soit dans les fait-divers avec comme gros titre, sa disparition à cause d'un père violent. Prendre le risque que tu le tues m'étais impensable.

Pour toutes ses raisons, j'ai choisi de ne pas le laisser grandir. Le fait que notre enfant n'est pas poussé son premier cri est de ta faute. Tu aurais dû t'en rendre compte dans cette chambre d'hôtel. Je t'en voudrais toujours de m'avoir forcé à faire ce choix !

Je t'ai aimé mais ça n'a pas duré, tu es devenu monstre. Actuellement, je te déteste et ce sentiment ne me quittera jamais. Pour résumer, tu as été un énorme connard violent. J'espère que la prison te donnera de quoi t'en vouloir de tout ça et peut-être que tu regrettas.

Without you, I breatheOù les histoires vivent. Découvrez maintenant