Ma jeunesse, son cœur est en sang, l'oseille est en rotation
Profiter sans faire attention t'emmène en centre de rétention
Obligé d's'enterrer dans l'son, trouver une putain d'raison d'vivre
J'ai frappé dans les murs, mais ça résonne videPDV IRIS
La sonnerie indiquant la fin de la dernière heure de cours retentit. Je me pressais de ranger mes affaires et sortis presque aussitôt de la salle de cours. Je courus presque dans les couloirs et rejoignis enfin la sortie de ce maudit lycée. Devant l'entrée, m'attendaient Samy, Mehdi et Ilyes. Ils me tchéquèrent.
-Alors comme ça, ça sèche et ça me prévient ap' ?
Samy passa un bras autour de mes épaules et nous commençâmes à marcher.
-Désolée princesse. Tu nous en veux pas ?
Je soupirais en levant les yeux au ciel.
-J'arrive jamais à vous faire la gueule, dis-je désespérée.
Samy me fit un bisou sur le front. Quelques minutes plus tard, nous nous assîmes dans le parc dans lequel nous passions la plupart de notre temps libre lorsque nous n'étions pas au lycée.
-Sinon, c'était comment aujourd'hui ? T'as trainé avec qui ? Demanda Ilyes.
-C'était normal. T'es ouf toi ! J'ai trainé avec moi-même, j'ai pas besoin de bouche-trou !
-Elle est géniale notre copine ! S'exclama Mehdi.
Je souris.
-Je vous ai pris les cours même si je savais pas trop si ça allait vous intéresser, dis-je en sortant les feuilles de cours.
Ils les prirent et me remercièrent.
-T'es vraiment la meilleure, fit Samy.
J'haussais les épaules.
-Il parait !
J'étais allongée dans l'herbe, ma tête sur les genoux de Samy. Ce dernier caressait mon bras recouvert par un pull. De temps en temps, il faisait remonter la laine jusqu'au moment où il fit remonter trop haut. Sa main s'arrêta.
-Iris ?
-Mmmhh ? Dis-je les yeux fermés.
-C'est quoi ça ?
J'ouvris les yeux et suivis le regard de mon meilleur ami sur mon bras violacé. Mon cœur s'emballa et je tentais de réfréner mon corps tremblant.
-C'est...rien, je suis tombée dans les escaliers.
-De ton immeuble ? Demanda Ilyes.
J'acquiesçais en fuyant leur regard. C'était évident qu'ils ne me croyaient pas.
-Iris, commença Mehdi. C'est ton père ?
Putain de merde. Je pouvais pas leur dire. Je baissais la tête. Je sentais les larmes au coin de mes yeux. Pitié non. Pas maintenant. Pas ici. Pas devant eux. Mais c'était trop tard, mon visage était inondé de larmes. Je ne répondis toujours rien. J'attrapais mon sac et je partis. J'étais égoïste. Une simple réponse aurait suffit. Je ne pouvais pas. Je me mis à marcher jusqu'à chez moi mais mon visage était encore baigné de larmes. Je ne pouvais pas rentrer comme ça. Je continuais donc mon chemin en espérant que mon frère serait chez lui étant donné que j'avais oublié les clés de son appartement. Cinq minutes plus tard, je frappais chez Ken. Mais ce ne fut pas Ken qui m'ouvrit mais Idriss. Je n'eus même pas la force de lui demander ce qu'il faisait seul chez mon frère, je m'écroulais dans ses bras. Je laissais mes larmes couler. Je sentis qu'Idriss me porta jusqu'au canapé. Je restais collée contre lui. Il passa un bras autour de moi et je me calais contre lui. Il ne me posa aucune question et se contenta de me caresser les cheveux.
A ce moment-là, je ne ressentis rien d'autre que de la douleur.
Je ne savais même pas, si j'avais réalisé que ce n'était pas Ken qui me consolait mais Idriss.
Avais-je pris conscience des bras d'Idriss autour de mon corps ?
Avais-je pris conscience que ce moment n'aurait pas dû être ?
Après vingt bonnes minutes de silence, mes larmes arrêtèrent de couler. Je tentais de reprendre une respiration normale. Je me décalais d'Idriss.
-Pourquoi t'es chez mon reuf ?
-Il m'a dit de venir chez lui, qu'il arrivait et qu'il voulait me parler mais ça fait presque une heure que je l'attends.
Je levais les yeux au ciel.
-Il a du croiser une pouf, crachais-je.
Je baissais la tête et contemplais le sol alors qu'Idriss ne répondit rien. Je savais que le plus dur restait à venir. J'étais bien consciente que cela faisait 30 minutes que j'étais là, que j'avais vider mes yeux de leur eau et que le kabyle n'avait toujours pas abordé le sujet. Mais là je savais que ça arrivait. Je le compris lorsqu'Idriss se redressa, tourna sa tête vers moi et planta ses yeux dans les miens.
-Iris, commença-t-il d'une voix presque douce. Je crois qu'on devrait en parler.
Je croisais mes bras contre ma poitrine comme l'aurait fait une gamine écervelée et pourrie gâtée. Tout ce que je n'étais pas.
-Moi je crois pas, répondis-je froidement.
Cela ne sembla pas désarçonné Idriss qui ne se démonta pas.
-Très bien, alors on va attendre Ken ensemble et quand il arrivera, on lui racontera tout.
Je décroisais mes bras. Le con. Je savais qu'il en était capable. Je savais qu'il le ferait.
-Pourquoi vous voulez tous absolument savoir ?! M'emportais-je.
Idriss s'emporta et leva les bras en l'air comme pour protester.
-Mais parce qu'on t'aime bordel !
Je lui fis les gros yeux, pas certaine du sens de sa phrase.
-Enfin Ken t'aime ! Et tes potes aussi, se rattrapa-t-il la tête baissée.
-ça changerait quoi si vous le saviez ? Demandais-je.
-On pourrait peut-être t'aider.
Je secouais la tête. Je me levais du canapé et me postais devant la porte-fenêtre du salon de mon frère.
-Ken irait le défoncer, le frapper, et ça ne m'aiderait pas.
J'avais beau être de dos et ne rien voir, je sus qu'Idriss avait bondi du canapé après mes mots. Il s'approcha de moi.
-Comment ça ? Un mec t'a fait du mal ?
Je tournais la tête de gauche à droite. Pas dans le sens que tu penses, avais-je envie d'ajouter. Je ne savais pas trop ce que je ressentais en cet instant mais je savais qu'Idriss faiblissait toutes mes barrières. Je savais que ce n'était plus qu'une question de minutes voire même de secondes avant que je me livre. Je ne voulais pas le faire. Pourtant, tout chez Idriss me criait de le faire.
Finalement, sans avoir coordonné aucun mot et dans un murmure presque inaudible, je lâchais :
-Mon père me frappe.
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La sœur de mon frère, c'est ma sœur // FRAMAL [TOME 1]
FanfictionIris Samaras est la sœur du célèbre rappeur Nekfeu. En 2013, à la suite d'un drame, elle décide de partir se ressourcer et se retrouver en Grèce, son pays natal, le pays de son cœur. Mais lorsqu'elle revient sur Paris, deux ans plus tard, elle ne s'...