Qui aurait pu penser que nos destins soient liés?
Qu'on les ferait danser ce que certains voient briller
Pas d'sous en poche, on s'débrouillait pour s'habiller
Pas d'téléphone, on déboule sur ton palier
PDV HAKIM
-T'oublies pas de lui dire que je l'aime hein ?
Je levais les yeux au ciel et soupirais longuement.
-Id' ! ça fait au moins 10 fois que tu me le répètes !
-Ouais, mais je veux être sûre que tu lui dises, ajouta-t-il.
Depuis que j'avais reçu le message d'Iris, Idriss était stressé à l'idée de ce qu'elle pourrait bien me dire. On aurait dit que c'était lui qui avait rendez-vous avec elle. Je savais qu'il aurait bien aimé. Mais ce n'était pas une bonne idée et j'étais certain qu'il le savait aussi bien que moi.
-Putain, ça se trouve elle va me quitter, se lamenta alors mon frère.
Je soufflais et essayais de le rassurer bien que moi-même, je ne savais absolument pas ce qu'elle voulait me dire.
-Elle aurait pas demandé à me voir. Elle est plus honnête que ça. Reprends-toi !
Idriss haussa un sourcil surpris par mon ton sec. Je lui lancé un dernier regard comme pour le rassurer et lui dire que tout irait bien puis je sortis.
La vérité ? Je flippais de ne pas savoir à l'avance ce qu'Iris voulait me dire. J'étais en train de me faire des tas de scénarios.
J'arrivais avec un peu d'avance au café. Je m'installais à une table en terrasse et attendis l'arrivée de la jeune Samaras. Quelques minutes plus tard, alors que j'avais commandé deux cafés au près du serveur, Iris fit son apparition. Bien qu'elle fut encore assez loin, je pus voir que ses traits étaient tirés et que des cernes avaient pris place sous ses yeux. Une fois à ma hauteur, elle m'adressa un timide sourire.
-ça va ? Me demanda-t-elle.
J'acquiesçais.
-C'est plutôt à toi que je dois demander ça.
Elle haussa les épaules.
-On fait aller. Comment va-t-il ?
Premier mauvais signe : elle utilisa un pronom pour parler d'Idriss et n'employa pas son prénom. Ça sentait pas bon tout ça.
-Il a passé la semaine dans son lit, dis-je. Ce con a peur que tu veuilles me dire que tu le quittes !
J'avais dit ces derniers mots pour détendre l'atmosphère mais cela eut tout l'effet inverse. Iris baissa la tête.
-Non, mais..., commença-t-elle.
J'écarquillais les yeux et la coupais :
-Attends, tu vas le quitter ?!
Elle secoua la tête.
-Non, bien sûr que non ! Seulement, je pense qu'on devrait prendre nos distances, ne pas se voir pendant quelques temps. Le temps que la situation s'apaise.
-Putain, il va être mal, murmurais-je en passant ma main sur mon front.
-Moi aussi, ça me plait pas, crois-pas hein, mais je veux juste pas jeter de l'huile sur le feu.
J'acquiesçais. Je comprenais son choix et c'était parfaitement correct mais je savais aussi que mon frère ne le prendrait pas ainsi. Il se mettrait dans le mal.
-Tu sais Iris, je comprends la réaction de Ken. Du moins, je sais que si j'avais été à sa place, j'aurai pêté un câble. En revanche, je pense pas que vous devez arrêter de vivre votre histoire. Vous vous aimez, je le sais. Et Ken finira par le comprendre et par l'accepter. Alors ouais, ça prendra du temps je vais pas te le cacher. Mais je suis certain que tout finira par s'arranger.
Iris haussa les épaules.
-Peut-être mais quand ? Quand je serai marié avec un autre, avec trois gamins ? Il se pointera chez moi pour me dire qu'il comprend, que je peux me remettre avec Idriss. Et alors je ferai quoi hein ? Je divorcerai, j'abandonnerai mes gamins et je retournerai avec Idriss pour faire plaisir à mon frère parce qu'il est venu s'excuser ?!
Waouh ! C'était excessif ! La jeune grecque avait débité toutes ces paroles à une vitesse hallucinante et à la fin je me rendis compte que ses yeux bleus étaient remplis de larmes. Je savais plus vraiment quoi dire. Je savais qu'elle avait totalement raison. Ken était la personne la plus têtue que je connaissais. C'était quelqu'un de très rancunier. Je voulais penser que pour sa sœur - et pourquoi pas pour son meilleur ami – il ferait une exception.
-Je sais, il est têtu et...
-C'est pas un scoop ça Hakim ! S'exclama Iris à bout.
Je baissais la tête. Je n'avais jamais été très doué pour réconforter les gens. Certes, là, il s'agissait d'une fille que je considérais comme ma petite sœur mais je me sentais quand même démunie face à sa peine.
-Pourquoi tu voulais pas dire ça à Idriss directement ? Demandais-je sachant que c'était une question risquée.
-ça aurait été trop dur, avoua-t-elle.
J'acquiesçais.
-Tu vas faire quoi maintenant ?
Iris haussa les épaules.
-Je sais pas. J'ai pensé à repartir en Grèce quelques temps, mais je fuirai juste les problèmes.
-Sage décision, commentais-je avec un petit sourire.
Elle sembla de mon avis et je fus vraiment ravi qu'elle ne décide pas de retourner en Grèce. Ça aurait été la chose de trop pour Idriss.
Finalement, nous finîmes par changer de sujet et je vis qu'elle fut soulagée que l'on parle enfin d'autres choses. Elle me confia alors qu'elle avait commencé l'écriture de ce qui pourrait être son premier livre. A voir la lueur qui brillait dans ses yeux, elle avait au moins l'air heureuse sur ce point. Je ne pouvais que l'être pour elle également. Elle avait toujours aimé écrire. C'était quelque chose qu'elle avait dans le sang. Comme Ken. Ils avaient un don l'un comme l'autre et j'étais content qu'ils l'exploitent.
Quand son café fut terminé, nous nous levâmes. Je la pris dans mes bras quelques secondes.
-Si t'as besoin, contacte-moi.
Elle acquiesça et m'embrassa la joue avant de se détourner pour partir. Je la regardais s'éloigner et me prenais déjà la tête pour s'avoir comment j'allais devoir annoncer à mon frère que sa copine ne souhaitait ni lui parler ni le voir pour quelques temps. Et qu'en plus, j'étais d'accord avec elle. Je ne souhaitais vraiment pas me prendre la tête avec lui. Je marchais un peu le long de la Seine. Finalement, une fois devant l'immeuble, je n'avais toujours pas trouvé une « bonne » façon de le dire à Idriss. Je montais les escaliers quasiment à reculons. Une fois devant la porte, c'était trop tard. Je ne pouvais pas faire demi-tour. J'abaissais la poignée et entrais.
A ma grande surprise – et finalement pas tant que ça, vu qu'il m'attendait – Idriss était assis sur le canapé et son regard était fixé sur la porte d'entrée, guettant mon arrivée. Quand il me vit, il me fixa et détailla mon expression.
-Alors ? Demanda-t-il.
Je savais même pas si je devais sourire ou juste faire la gueule pour le mettre dans le bain directement. Je m'assis face à lui et commençais à triturer mes doigts.
-Elle...c'est pas contre toi Id'...mais elle...
Putain, on aurait dit un gamin à bégayer comme ça là. Je me frappais le front et mon frère me coupa avant que je ne me reprenne.
-Elle veut me quitter, c'est ça ? Questionna-t-il en baissant la tête.
Je me repris aussitôt.
-Non ! Non, elle veut juste prendre ses distances avec toi, le temps que la tension redescende.
Ce que je vis me fit mal. J'avais rarement vu mon frère aussi démuni. Encore moins pour une fille. Si il y avait au moins une chose pour laquelle je ne pouvais pas douter, c'était qu'il aimait Iris. Il était fou amoureux de la jolie grecque. Mon frère prit sa tête dans ses mains. Je crus même voir une larme tomber.
Putain.
La suite s'annonçait merveilleuse...
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La sœur de mon frère, c'est ma sœur // FRAMAL [TOME 1]
FanfictionIris Samaras est la sœur du célèbre rappeur Nekfeu. En 2013, à la suite d'un drame, elle décide de partir se ressourcer et se retrouver en Grèce, son pays natal, le pays de son cœur. Mais lorsqu'elle revient sur Paris, deux ans plus tard, elle ne s'...