Jeune épatant, que des battants
Jeune épatant, pour toi je n'ai pas l'temps
Jeune épatant, que des battants
Jeune épatant, pour toi je n'ai pas l'temps
PDV IRIS
L'alarme de mon téléphone sonna à 7h00 pile. Je grognais et m'étalais de tout mon long dans le lit. Au bout de quelques minutes, je finis par repousser la couette au bout du lit. Je me levais et trainais des pieds jusqu'à la cuisine. Je découvris alors Idriss et Hakim dans le salon. Le plus vieux des kabyles dormait ou plutôt ronflait dans le canapé tandis qu'Idriss dormait dans le fauteuil. Je ne savais pas vraiment comment il faisait. J'essayais de faire le moins de bruit possible. Je me servis un verre de jus d'orange et mangeais un petit bout de brioche. Je n'étais pas une grande mangeuse au petit-déjeuner. Une fois que j'eus terminée, je repartis dans la chambre sur la pointe des pieds. J'attrapais des affaires et allais m'enfermer dans la salle de bain. J'essayais de faire vite. Je passais un coup de peigne rapide dans mes cheveux et les laisser retomber sur mes épaules. J'enfilais un jean et un pull puis je ressortis. Je cherchais mes Converses du regard dans la chambre.
Finalement, à 7h40, j'étais prête. Je sortis de la chambre, toujours sur la pointe des pieds et attrapais les clés sur le comptoir de la cuisine. C'est alors que je remarquais qu'Idriss était réveillé. Son attention était plongé sur l'écran de son téléphone. Je pensais qu'il ne m'avait pas entendu jusqu'à ce qu'il relève la tête vers moi.
-Salut, dit-il.
-Salut. Désolée de t'avoir réveillé.
Il se leva et enfila ses baskets.
-T'inquiète, je dois y aller de toute façon.
J'hochais la tête et avançais vers la porte d'entrée. Je pensais qu'il allait attendre que je sois partie pour sortir à son tour mais il me rejoignit dans la cage d'escalier pour attendre l'ascenseur.
-Tu vas en cours ?
Je le détaillais du regard.
-Tu crois que je vais faire quoi à cette heure-là avec un sac à dos ?
Il prit conscience de sa phrase et se gratta l'arrière du crâne, gêné.
-Tu pourrais sécher.
J'haussais les épaules.
-Pas aujourd'hui.
L'ascenseur arriva et nous montâmes dans la machine. On se plaça l'un à côté de l'autre contre le métal froid de l'ascenseur.
Nous ne nous étions pas reparlés depuis le jour où mon père l'avait frappé et que je l'avais soigné.
-Comment va ton nez ? Demandais-je.
Je me tournais vers lui pour observer son nez. Seulement, je vis son regard sur moi. Il me fixait. Ses yeux sombres scrutaient tout mon visage. Mon regard dériva un peu plus haut que son nez et tomba dans ses yeux. A cet instant, j'aurai presque voulu que le temps s'arrête, que l'ascenseur tombe en panne ou je ne sais quoi. Nous nous regardâmes pendant ce qui parut une éternité puis ses yeux quittèrent mon regard pour atterrir sur mes lèvres. Mon cœur commença à s'emballer. Je savais.
Je n'étais pas idiote.
J'avais 16 ans, presque 17.
Je savais à quoi il pensait.
Puis, enfin dirais-je presque, ses lèvres fondirent sur les miennes. Ce fut d'abord un baiser timide comme si il voulait voir si je le repoussais. A ce moment-là, j'étais totalement incapable de le repousser. J'oubliais tout. J'oubliais qu'il était le meilleur ami de Ken et que moi j'étais la sœur de Ken. Après « avoir pris la température », notre baiser s'intensifia. Nos lèvres se mirent à bouger et on aurait dit une symbiose. Elles s'accordaient à la perfection, comme si elles étaient faites pour être ensemble.
Mon cœur battait la chamade.
Ma respiration s'était intensifiée.
Mon ventre était envahit de papillons.
Mon cerveau était envahit de cœur.
Finalement, ce fut l'ouverture des portes de l'ascenseur qui nous sépara. Je rompis notre baiser intense et sortit aussitôt de la machine.
Une fois dans la rue, mon cœur reprenait doucement sa vitesse et moi, moi, j'avais envie de me frapper pour être partie comme ça. J'étais qu'une sombre idiote. Je ne voulais qu'il pense que je regrettais. Parce que non, je ne regrettais pas. Si c'était à refaire, je le referai sans hésiter.
Quand j'arrivais au lycée, j'avais reprit une respiration correcte mais je savais d'emblée que je ne serai pas attentive de la journée. Je sentais encore que mes joues étaient chaudes et je n'avais qu'Idriss en tête. J'avais presque envie de lui envoyer un message mais je me ravisais quand je franchis le portail du lycée. Je me dirigeais vers le banc au fond de la cour. Banc qui constituait notre point de rendez-vous le matin. Samy, Ilyès et Mehdi étaient déjà là. Ils me firent tous un bisou sur la joue que je leur rendis puis je m'assis entre Samy et Mehdi. Je les écoutais parler de foot trop absorbé par mes pensées. Au bout d'un moment, Mehdi me secoua l'épaule.
-Wesh meuf ! Il t'arrive quoi ?
Je dus mettre plusieurs secondes à quitter mes pensées et à me réacclimater à la réalité. Les gars se moquèrent de moi.
-Rien, c'est rien, dis-je comme pour moi-même.
Ils durent voir que je ne voulais pas en parler puisqu'ils changèrent aussitôt de sujet.
La sonnerie retentit et nous nous rendîmes dans le cours que je détestais probablement le plus : mathématiques.
Samy et moi nous ruâmes au fond de la classe. Je pris la place du côté de la fenêtre et commençais déjà à dessiner sur mon cahier. Aujourd'hui mes dessins étaient plus beaux. Sûrement grâce à Idriss. Putain, je devenais niaise. Je savais déjà que je m'emballais alors que ça se trouve il voulait juste m'embrasser pour savoir ce que ça faisait d'embrasser la sœur de son pote. Peut-être même qu'il va le dire à Ken. Peut-être aussi qu'il va carrément dire que c'est moi qui l'ai embrassé la première et qu'il a dû me repousser.
Arrête Iris.
Peut-être que je suis juste une fille de plus.
Peut-être que...
-Mlle Samaras ? Pouvez-vous faire part à la classe de ce qui semble plus important à vos yeux que la trigonométrie ?
Je relevais la tête vers le prof qui me fixait avec un air sévère. J'haussais les épaules. Je ne répondis pas et il se retourna vers le tableau.
~
Le soir en rentrant, j'hésitais presque à m'arrêter chez mes parents. Juste pour ne pas aller chez mon frère au cas où Idriss serait là-bas.
Tu ne pourras pas l'éviter à vie. C'est un des meilleurs amis de ton frère.
Merde.
Puis alors que j'avais décidé de finalement rentrer chez mes parents pour faire acte de présence, un détail me frappa.
Un détail de taille.
Un détail de grande importance.
Un détail qui ne m'avait pas traversé l'esprit avant.
Un détail auquel je n'avais pas pensé jusqu'ici et encore moins pendant notre baiser.
J'avais 16 ans. Bon ok, bientôt 17 ans.
A ce stade-là, le mois qui me séparait de mes 17 ans, n'avait plus d'importance.
Idriss avait 22 ans.
J'avais beau être une quiche en mathématiques, il ne me fallut pas trois heures pour compter que nous avions six ans d'écart.
Ces six années suffirent à briser un petit morceau de mon cœur.
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La sœur de mon frère, c'est ma sœur // FRAMAL [TOME 1]
FanfictionIris Samaras est la sœur du célèbre rappeur Nekfeu. En 2013, à la suite d'un drame, elle décide de partir se ressourcer et se retrouver en Grèce, son pays natal, le pays de son cœur. Mais lorsqu'elle revient sur Paris, deux ans plus tard, elle ne s'...