5.

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Aria

Wesley m'entraîne vers sa voiture... la même que celle de mon père, mais en rouge, bien évidemment.

— C'est une Ford Mustang de... commence-t-il avant que je ne l'interrompe.

— De 1970, ouais, je sais.

Il me regarde surpris, et la pluie se met soudainement à tomber plus fort, des cris s'élèvent au loin. Les premières gouttes s'écrasent sur le capot de la voiture, créant une mélodie légèrement chaotique. Il déverrouille les portières, je me précipite à l'intérieur en essuyant l'eau qui coule de mes cuisses. Mes vêtements sont déjà légèrement trempés, et je frissonne malgré moi. Il règne une odeur agréable de vanille dans sa voiture, un parfum qui contraste avec la pluie froide. Finalement, il démarre le moteur avec et quitte la place, nous laissant derrière l'averse qui s'intensifie.

— Alors, tu t'y connais en voitures de collection.

— Mon père a la même en blanc.

— Non sérieux ? Demande-t-il étonné.

Je hoche la tête, un frisson me parcourt le corps, il le remarque et met en route le chauffage. La chaleur se répand doucement dans l'habitacle, me réconfortant et dissipant les frissons qui m'avaient envahie.

— Merci.

— Et sinon, j'adore tes lentilles.

— Oh, je les ach...

Je m'interromps... ce salaud ! J'ouvre la bouche pour le contredire, mais il est plus rapide :

— Donc tu mentais, je le savais, dit-il avec un sourire en coin.

— Je... c'est vrai, j'emporte, et de toute façon, qu'est-ce que ça peut te faire ?

— Rien, mais je me demandais, pourquoi caches-tu la couleur de tes yeux ?

— Je ne les cache pas.

J'ai droit à un regard signifiant « vraiment ? ». Son regard pénètre le mien avec une intensité qui me fait légèrement frissonner. C'est comme s'il essayait de lire en moi, de comprendre le sens caché derrière mes mots. Cependant, je soutiens son regard, ne voulant pas détourner les yeux en signe de faiblesse.

— C'est juste qu'avec ma couleur de peau, ça fait bizarre, et puis si mon père savait que j'en porte, il me tuerait.

Je ne sais même pas pourquoi je lui raconte ça, je sens son regard sur moi, mais il se concentre de nouveau sur la route. Les essuie-glaces balayent la pluie qui frappe le pare-brise, créant un rythme régulier. On traverse les rues mouillées du campus, l'ambiance devient presque apaisante malgré l'averse. On arrive enfin sur le campus, il gare la voiture à un endroit abrité.

— Nous y voilà, dit-il en coupant le moteur. J'imagine qu'on se recroisera.

— À ta place, je n'espérerais pas trop, je commente en claquant la portière.

Il éclate de rire en secouant la tête avant de faire ronfler son moteur et de s'éloigner.

***

— Alors, comment c'était ? Demande Sacha en sirotant son jus.

— De quoi tu parles ?

— Je n'en reviens pas, Aria, je parle de hier soir ! Wesley Scott qui te ramène dans sa Mustang, tel un prince charmant ! S'exclame-t-elle.

Quelques têtes se tournent immédiatement vers nous ; je plaque ma main sur sa bouche pour étouffer son enthousiasme.

— Mais tu es folle de crier comme ça.

The (Im)Perfect PactOù les histoires vivent. Découvrez maintenant