16.

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Wesley

Le reste de la semaine, Aria et moi avons fait ce qu'elle « déteste » ; du shopping. Et je lui ai appris deux, trois choses à savoir pour plaire. Nous voilà samedi, le jour J pour elle et... Taylor. Il a prévu de l'emmener au Flocon du Luxe - il en parlait jeudi avec ses potes sans savoir que j'écoutais - c''st un restaurant quatre étoiles, il vise haut. Moi, si j'étais à sa place, je l'aurais sûrement emmenée sur la plage, juste avant le coucher du soleil, avec des pizzas. Mais je ne suis pas à sa place, et il est peu probable qu'elle accepte ou même envisage de sortir un jour avec moi.

Il y a dix minutes, elle m'a envoyé un message disant qu'elle ne savait pas comment s'habiller. J'ai attrapé mes clés et roulé jusqu'au campus. Je frappe à la porte, elle s'ouvre sur Aria. Elle m'agrippe le bras et me tire à l'intérieur. Elle porte un peignoir rouge avec son prénom marqué derrière. Ses cheveux sont séparés en deux pour former deux tresses de chaque côté. on visage s'illumine lorsqu'elle me voit, et je ne peux m'empêcher de remarquer à quel point elle est belle, même dans cette tenue décontractée

— Il vient me chercher dans quelques minutes, et je ne sais toujours pas quoi mettre.

— Pourquoi tu n'as pas demandé à Sacha de t'aider ?

— Elle est partie très tôt ce matin pour faire, je ne sais quoi, et elle a laissé son téléphone, me dit-elle en désignant un portable posé sur un lit.

— Mais on avait acheté exprès une tenue, non ?

— Oui, mais je crains que ça ne convienne pas. Tu veux bien m'aider à choisir ?

— Je... oui, pas de problème.

Pas de problème ? Bien sûr que si, il y a un problème ! Je ne veux pas l'aider à se faire belle pour un imbécile qui ne la mérite même pas. Elle me sourit puis sort quelques tenues de son armoire. Aria s'empare d'une robe bleue simple, et de l'autre main, d'une violette avec des motifs à fleurs. Ce sont deux robes que j'ai achetées pour elle, d'ailleurs, elle m'avait fait toute une scène ce jour-là, prétendant que je devais arrêter de payer ses vêtements. Je lui ai dit que c'est moi qui l'avais entraînée là-dedans et que la moindre des choses était que je paie.

— Wesley ? Je t'ai posé une question, tu préfères laquelle ?

Je me recentre sur elle.

— Tu ne sais pas où il t'emmène ?

— Non... il m'a dit que c'était une surprise.

À cet instant précis, j'avais juste une chose à lui dire : « annule ton rendez-vous ». Mais qui étais-je pour lui demander ça ? Personne. Pourtant, je ressens une boule d'anxiété dans ma poitrine en imaginant qu'elle pourrait passer une soirée avec ce crétin prétentieux.

— Je pense que la robe bleue serait la meilleure option.

— D'accord, tu peux te retourner s'il te plaît.

— Attends quoi ?! Tu ne veux pas plutôt aller dans les douches communes ? À cette heure-ci, il n'y a personne.

Elle ne va quand même pas se déshabiller devant moi, n'est-ce pas ? Elle plisse les yeux en me lançant un sourire taquin, comme si elle savait très bien comment sa suggestion pouvait me mettre mal à l'aise. Ma gorge se serre légèrement alors que je secoue la tête avec un mélange de gêne et d'amusement.

— Je ne vais pas marcher jusqu'aux douches pour me changer, alors que je peux le faire ici, retourne-toi, et ne regarde pas, surtout si tu veux encore pouvoir mettre ta nouille quelque part.

Elle est indéniablement à l'aise avec moi, mais moi, je me sens comme un adolescent. J'éclate de rire et me retourne, j'entends un tissu tomber au sol. Ne te retourne pas, ne te retourne pas, ne te retourne pas. J'attends encore quelques minutes, le cœur battant dans ma poitrine alors que je fixe le mur en face de moi, essayant de ne pas laisser mon imagination divaguer. Mon esprit est en ébullition, et chaque seconde semble interminable.

— C'est bon, tu peux regarder.

Je me tourne vers elle. Elle est magnifique. La robe tombe juste au-dessus des genoux, mettant en valeur ses courbes gracieuses. Il y a même de la dentelle noire au niveau de la poitrine, ajoutant une touche sensuelle à l'ensemble.

— Alors, qu'est-ce que tu en dis ?

— Tu es... incroyablement belle, balbutié-je, presque hypnotisé par sa présence.

Elle me regarde dans les yeux et et esquisse un sourire timide.

— Merci, Wesley.

Mon cœur bat encore plus fort dans ma poitrine, et je réalise soudainement à quel point je suis proche d'elle. J'ai l'impression que l'air a été aspiré de la pièce, laissant place à une tension palpable entre nous.

Elle s'éloigne et enfile une paire de talons aiguille blanche, qui, j'imagine, ne sont pas à elle. Dire qu'elle se fait aussi belle pour ce crétin. Mon sourire s'estompe légèrement à cette pensée, c'est son choix, après tout, même si je ne peux m'empêcher de souhaiter qu'elle puisse trouver mieux que ce type, même si ça me déchire un peu de la voir se préparer pour lui. Je n'ai pas le droit d'interférer dans sa vie de cette manière. Son téléphone vibre, brisant momentanément le silence de la pièce. J'y jette un coup d'œil rapide et le nom de Taylor s'affiche sur l'écran. Il est en bas. 

— Bon, je crois que c'est l'heure.

— Je... fais attention, appelle-moi au moindre problème.

— Je croirais entendre mes frères, dit-elle en récupérant une pochette rangée dans un tiroir, ne t'inquiète pas pour moi, je gère.

Je l'accompagne en bas et remarque la voiture de l'autre garée non loin de la mienne. Mon regard passe rapidement de sa silhouette à la voiture, puis je lui adresse un sourire sincère.

— Amuse-toi bien, mais pas trop.

Elle lève les yeux au ciel, esquissant un petit sourire amusé.

— Passe une bonne soirée, Wes.

Oh, mais pour ça, je ne me fais aucun souci. Je reste planté là un moment, observant la voiture s'éloigner dans l'obscurité de la nuit, avant de finalement retourner vers ma propre voiture.

— Toi aussi, ma Sainte-Rose.

Je me retrouve à errer dans mon appartement, incapable de me concentrer sur quoi que ce soit. Je m'allonge sur mon lit, les mains derrière la tête, fixant le plafond d'un regard absent. Pourquoi est-ce que je me soucie autant de sa soirée ?

Je secoue la tête, essayant de me libérer de ces pensées qui ne mènent nulle part. J'allume la télévision, mais les images qui défilent n'ont aucun sens pour moi. Mon téléphone vibre sur la table de nuit, me tirant de ma torpeur. C'est un message d'Aden. Je saisis mon téléphone, curieux de voir ce que Aden veut me dire. Son message s'affiche à l'écran.

Tu ne viens pas à la fête ?

Pas ce soir, besoin de repos.

Quelques secondes plus tard, mon téléphone vibre à nouveau, indiquant un nouveau message d'Aden.

Tant pis pour toi, les filles sont cannons.

Je souris en lisant son message. Nous continuons à discuter pendant un moment, puis je repose mon téléphone et me lève du lit. Il est l'heure d'y aller. 

The (Im)Perfect PactOù les histoires vivent. Découvrez maintenant