34.

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Wesley

Deux semaines se sont écoulées depuis l'incident avec Tony au circuit. Aria veut toujours me faire rencontrer Mario, mais à chaque fois, je lui sors une excuse. Je pense qu'elle commence à me croire de moins en moins, ce qui est compréhensible. Si j'étais à sa place, j'aurais certainement pensé que mon copain ne veut pas rencontrer un membre de ma famille. « Mon copain », je souris bêtement. Moi, Wesley Scott, j'ai une copine. Qui aurait cru ça possible un jour.

— Ma sœur veut me faire rencontrer son gigolo de copain, mais à chaque fois elle me dit qu'il ne peut pas, lance Mario.

Pendant ce temps, je me perds dans mes pensées, réfléchissant à la façon dont je vais gérer cette situation délicate avec Aria.

— Peut-être qu'il a de bonnes raisons, lui dit Devon.

— Ou alors c'est un lâche, réplique Mario.

Je bois de travers.

— Qu'est-ce qui t'arrive ? s'exclame Mario, tu ne sais plus boire ?

— Non, j'ai avalé de travers.

— Tu es bizarre depuis quelques jours, tu es sûr que tu vas bien ? demande Mario.

— Oui, parfaitement bien.

Je tente de masquer le trouble dans ma voix, mais je sens son regard inquiets sur moi. La vérité, c'est que rien n'est vraiment bien en ce moment. Je me demande combien de temps je pourrai encore maintenir cette façade avant que tout ne s'effondre.

— Cool, parce que je voudrais voir la fille qui t'a fait craquer.

Je tourne ma tête brusquement dans sa direction.

— Quoi !

— Tu m'as dit que tu as rencontré une fille, quand est-ce que tu me la présentes ?

— Je... je vais voir ça, elle est timide.

Vraiment, Wesley ? Timide ? Je sens les yeux de Mario sur moi, scrutant chaque expression de mon visage. Mon cœur bat la chamade, sachant que je ne peux pas échapper à cette situation indéfiniment. La vérité finira par éclater, et je ne sais pas si notre relation pourra résister à la tempête qui s'annonce.

— On pourra garder le secret de mon emprisonnement. Amène-la à la fête demain soir.

Je crois que c'est le moment de lui dire que je sors avec sa sœur. Mais rien, aucun son ne sort de ma bouche.

— D'accord.

Les mots sortent de ma bouche presque mécaniquement, comme si quelqu'un d'autre les avait prononcés à ma place. Mario me regarde un instant, puis esquisse un sourire approbateur.

— Parfait, alors. À demain soir, mon pote. Et ramène ta mystérieuse petite amie.

Je hoche la tête, essayant de cacher l'angoisse qui monte en moi. Demain soir, la vérité éclatera, et je ne peux plus reculer.

* * *

— Demain soir, mon frère m'a invité à une fête, c'est le bon moment pour le voir, me dit Aria.

— Je pense que je ne pourrais pas.

— Pourquoi ?! commence-t-elle à s'énerver. Cela fait plusieurs jours que j'essaye de vous faire rencontrer, mais tu me balances toujours une excuse. J'en ai marre, dis plutôt que tu ne veux pas faire sa connaissance.

Son regard est empreint de frustration et de déception. Je sais que je ne peux plus échapper à cette rencontre, que les mensonges ont leurs limites. Je prends une profonde inspiration, prêt à lui révéler la vérité.

— Qu'est-ce que tu vas chercher là, bien sûr que je le veux, c'est juste que...

— S'il te plaît, ne me pose pas de lapin, viens demain, me dit-elle avec une tête de chien battu.

— Non, ne me fais pas cette tête-là ! Tu sais que je ne pourrais pas refuser.

Elle continue malgré tout, alors je cède. Mais au fond de moi, je sens que cette rencontre avec Mario va tout changer.

— Ok, tu as gagné, je viendrai.

Elle me saute au cou en me remerciant. Je sens que tout va exploser, au sens propre comme au figuré. Sacha lui a envoyé un message pour lui dire qu'elle dormait avec Devon ce soir, alors je lui ai proposé de rester avec elle. On tient à peine sur son lit, alors Aria a collé son lit avec celui de Sacha. Elle dort à poing fermé sur moi.

Dans l'obscurité tamisée de la chambre, je reste éveillé, mes pensées tourbillonnant dans ma tête. Les événements à venir me rendent nerveux. Je serre doucement sa main dans la mienne, cherchant un réconfort dans sa présence apaisante.

— Tu es tellement belle, chuchotais-je en caressant son dos.

Plus tard, je me réveille en sursaut par un cri. Il provient d'Aria, allongée à côté de moi. Je tends le bras pour allumer la petite lampe posée sur la table de chevet. Son visage est tordu de douleur à cause d'un terrible cauchemar. J'essaie tant bien que mal de la réveiller.

— Aria, réveille-toi, chuchoté-je doucement en caressant son visage.

Ses yeux s'ouvrent brusquement, la terreur reflétée dedans. Elle cherche à reprendre sa respiration, essayant de se calmer après son cauchemar. Je l'entoure de mes bras, lui offrant un soutien silencieux. Je lui attrape le visage et le tourne vers moi.

— Respire, Aria, respire.

Elle prend de grandes respirations.

— Désolée de t'avoir réveillé.

— Ne t'excuse pas, est-ce que ça va ?

Elle hoche la tête, les yeux encore emplis de terreur. Je lui caresse doucement les cheveux, essayant de lui apporter un peu de réconfort.

— C'était... c'était juste un cauchemar, dit-elle d'une voix tremblante.

Elle essuie une goutte de sueur qui perlait sur son front.

— Tu veux m'en parler.

Elle détourne le regard, et je pense que c'est un non. Mais juste au moment où j'allais lui dire de laisser tomber, elle me regarde dans les yeux et elle se lance :

— C'était il y a trois ans, moi et mes autres frères, nous étions en vacances chez Mario. Il faut savoir que mes frères me surprotégeaient beaucoup. J'ai fait l'école à la maison pendant quelque temps, ils m'interdisaient les fêtes, l'alcool et les garçons. Je n'avais pas droit aux jupes trop courtes ou même aux robes. Un soir, Mario a invité des amis à lui, j'ai fait connaissance avec eux. Ils m'ont tous trouvée super sympa, alors ils ont voulu m'intégrer à leur bande. Mais mon frère ne voulait pas trop que je traîne avec ses potes et je le comprends, qui voudrait voir sa petite sœur fréquenter son groupe d'amis.

Elle sourit, mais sans joie.

— Il y avait cette fille, Liya, on a commencé à sympathiser. Elle me parlait souvent des soirées qu'ils organisaient... il y a eu cette fête à laquelle elle m'a invitée, j'étais très excitée. C'était la première fois qu'on m'invitait, mais mon frère écoutait notre conversation et il m'a interdit d'y aller.

— Tu n'es pas obligée de continuer.

— Je le veux... Tu dois savoir.

— Quand une personne t'interdit depuis des années, c'est plus fort que toi, tu as envie de désobéir. J'y suis allée à cette fête, oh oui j'y suis allée, mais pour m'amuser. Elle se passait juste à quelques maisons de celle de mon frère, je n'avais pas l'intention de briser les règles. Mais en y allant, j'avais déjà enfreint la première. Pas de fête. Je m'amusais comme une folle, Mario ne m'avait pas vue, mais Liya m'a proposé à boire. S'il me voyait, il allait faire une crise, alors s'il me chopait avec un verre d'alcool dans les mains, je serais morte.

Elle me regarde.

— Pourquoi ? Pourquoi est-ce que j'ai accepté... J'ai enfreint la deuxième règle. Pas d'alcool. J'ai bu... énormément. J'étais saoule, je dansais, et puis un garçon s'est approché de moi, Lucas.

The (Im)Perfect PactOù les histoires vivent. Découvrez maintenant