35.

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Aria

— Il était plutôt mignon, grand et mince. Des yeux à tomber.

Wesley ne parle pas, il m'écoute, attentif à chacun de mes mots ; il me tient la main, je la serre. Sa présence silencieuse est apaisante,

— Pendant qu'on dansait, Lucas devenait un peu trop insistant, et c'est à ce moment que j'ai vu Mario débarquer, il était en colère, très en colère.

Pas de garçons. C'était la règle.

— Mario a foncé sur lui, je ne tenais même plus debout, plusieurs de ses amis ont essayé de les séparer. Quand ils ont enfin réussi, Mario m'a soulevée et m'a emmenée dehors, le vent sur mon visage m'a fait un bien fou, il m'a dit de ne pas bouger qu'il reviendrait tout de suite. Je suis partie, j'ai commencé à marcher vers la maison, je sentais qu'on me suivait, mais je me suis dit que ça devait être Mario. J'ai entré la clé dans la serrure et d'un coup, une main m'a recouvert la bouche, il a refermé la porte, il m'a dit que si je criais, il me tuerait, j'étais paniquée, mais avec l'adrénaline, j'ai balancé ma tête en arrière, l'inconnu a lâché sa pression et j'ai commencé à courir vers ma chambre. Mais il s'est jeté sur moi, il m'a giflée une fois puis deux, il tentait de me déshabiller, je me débattais comme je pouvais, aucun de mes frères n'était à la maison, ce soir-là.

J'inspire profondément, sentant le poids de ce terrible souvenir peser sur mes épaules.

— Mon père m'a toujours dit : si un garçon t'embête, tu lui balances ton genou dans l'entre-jambe et il se calmera tout de suite. C'est ce que j'ai fait, l'homme a gémi de douleur, j'ai réussi à m'échapper, je me suis dirigée vers la cuisine et j'ai attrapé un couteau, que j'ai caché dans mon dos. Quand il a surgi... Je l'ai poignardé.

Les mots résonnent dans le silence de la pièce. Je sens des larmes couler le long de mes joues. Le poids de cette histoire semble s'alléger un peu, libérant une partie du fardeau que je portais depuis si longtemps.

— C'est là que Mario est arrivé. Il y avait tout ce sang sur mes mains, je venais de... tuer quelqu'un. Mario s'est précipité sur moi, je lui ai raconté ce que cet homme avait essayé de faire, il me berçait doucement dans ses bras. Mes frères sont rentrés directement après que Mario ait passé un appel. Quand la police est arrivée... Mario a dit que c'était lui qui avait poignardé l'homme, j'ai regardé mon frère se faire menotter !

Ma voix se brise, submergée par l'émotion.

— J'ai couru vers la voiture de police avant qu'il ne l'embarque, j'ai hurlé que c'était moi et que c'était de la légitime défense, mais aucun policier ne m'a cru, mon frère est costaud et moi, je suis toute petite et frêle. Mario m'a regardée et m'a dit de ne pas m'en faire, que tout irait bien. Il est allé en prison par ma faute ! Parce que j'ai voulu aller à cette foutue fête ! Par ma faute ! Il m'a passé un seul appel, pour me dire de ne pas payer la caution et de ne pas venir le voir, et de ne surtout pas m'en vouloir, que rien n'était ma faute...

Les souvenirs de cette nuit tragique ressurgissent avec une force déchirante, me laissant vulnérable et en colère contre moi-même pour avoir laissé cette situation se produire.

— Je voudrais te serrer dans mes bras. Tu veux bien ?

Je hoche la tête, il plonge sur moi et m'écrase contre lui, je frissonne. Il a tenu sa promesse.

— Ce n'est pas ta faute... tu as été très courageuse, tu n'as pas baissé les bras.

— Je ne suis pas si forte...

Il essuie doucement mes larmes avec son pouce, ses yeux empreints de tendresse.

— Tu es plus forte que tu ne le penses, Aria. Tu as survécu à quelque chose d'horrible et tu es encore là, debout. Cela fait de toi une personne incroyablement forte.

The (Im)Perfect PactOù les histoires vivent. Découvrez maintenant