Chapitre 8

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– Allez réveille-toi ! C'est l'heure de ta bouffe !

Je me redresse, toujours avec cette même douleur de dos insupportable. Voilà ce que ça fait de se faire frapper souvent, et de dormir par terre. Je me dirige avec peine vers le garde qui m'a appelé. Celui-ci me tend mon assiette, contenant le même bouillon, que j'ingurgite depuis des années. Le soldat s'en va, et me laisse de nouveau seul...dans le noir.

Cela fait longtemps que je suis enfermé ici, et pourtant, je n'arrive pas à m'habituer à cette nouvelle vie. Peut-être que j'y parviendrai, même si cela m'étonnerait fortement.

Je me rapproche de la petite ouverture, qui me sert de fenêtre, et me mets à réfléchir. Après tout, c'est la seule occupation que je puisse avoir ici, en plus des visites de celui qui m'a « sauvé ». D'ailleurs, il ne devrait pas tarder à arriver. Il vient me voir une fois par semaines, pour s'assurer de ma survie. Les pas de mon « sauveur » résonnent avec les couinements des rats, et les gouttes d'eau tombant sur le sol humide et glacial.

– Ouvrez la porte, ordonna mon visiteur à ses gardes.

Je me relève alors, et l'observe, de mes yeux emplis de haine, et de désir de vengeance. J'ai peut-être échappé de la mort grâce à lui, mais sans doute aurait-il mieux valu qu'il me tue. Mon visiteur s'approche de moi, les sourcils froncés, et m'observe avec attention.

– Tu m'as l'air toujours aussi bien éveillé, déclara-t-il.

– Je préfèrerai être mort.

– Allons. Tu veux vraiment qu'elle te retrouve un jour dans cet état ? Imagine la douleur qu'elle ressentira...

– ...ne parle pas d'elle comme ça ! m'énervai-je.

– D'accord, très bien. Mais souviens-toi pour qui tu restes en vie. Je reviendrai te voir la semaine prochaine, en espérant que tu sois de meilleure humeur.

Mon poing s'écrase contre le mur, et ma rage avec. Certes, j'aurais préféré mourir, mais je garde espoir. L'espoir de la revoir un jour. Elle me manque terriblement, plus que n'importe quoi sur cette Terre. Je donnerais tout pour la revoir, lui dire que je suis vivant, la serrer dans mes bras, l'embrasser... Pourquoi les dieux m'ont-ils destiné un tel fardeau ? Tout ce que je voulais, c'était la rendre heureuse, lui faire oublier son passé douloureux, la garder près de moi.

Le soleil se couche à présent. Cet astre, je le hais depuis que j'ai été séparé de la femme que j'aime, et que je chérirai toujours. Mon amour, je ne t'oublie pas. 

Akenna-TOME 2- Le retour du serpentOù les histoires vivent. Découvrez maintenant