Akenna-TOME 2- Le retour du serpent

Chapitre 36

Mes pieds frappent violemment la terre, tandis que je monte jusqu'à l'Acropole. L'adrénaline monte en moi, ce qui me fait mettre ma peur de côté. Il est temps pour moi de prendre ma place, et d'accomplir mon destin. Même si je dois mourir durant cet affrontement, au moins j'aurais fait de mon mieux. La rage monte en moi. Je repense à tous les innocents que le dieu du soleil a tués, dans sa folie meurtrière. Une fois au sommet de l'Acropole, je prends une grande inspiration, et me mets à crier de toutes mes forces :

– Hélios !! Viens, je t'attends !

La terre tremble, mais elle est bien la seule, car je ne frémis pas une seule seconde. Le serpent apparaît, plus grand, et plus impressionnant que jamais. Un grand sourire mauvais flotte sur son visage, tandis que le ciel s'obscurcie.

– Akenna, prononça-t-il. Nous voilà enfin face à face.

– Ennemi contre ennemi.

– Oh, je suis terriblement offensé par tes paroles.

– Je vais te tuer, pour toutes les personnes que tu as malmenées et assassinées.

– Toi ? Me tuer ?

Un rire moqueur se propage sur toute la surface de la Terre. Hélios me jette ensuite un regard mauvais, comme si je n'étais qu'un insecte à ses yeux, et cela est malheureusement vrai...

– Rappelle-toi que je suis éternel. Personne ne peut me tuer. Je dis bien, aucun être vivant, sur cette maudite planète.

– C'est ce qu'on verra.

– Ma pauvre, tu te crois capable de tout seulement parce que tu détiens les armes des dieux. Mais sache que même avec ces atouts, tu n'es rien. Tu n'es vouée qu'à être reniée de tous.

– Ah oui ? Même si j'accepte de revenir avec toi ?

– Je sais pertinemment que tu ne le feras pas. Et puis, j'ai renoncé à toi au moment même où tu m'as planté ce couteau dans l'œil.

– Dommage que tu l'es enlevé, il t'aurait tenu compagnie dans ta solitude.

– Je préfère rester seul, plutôt que de te voir aimer un autre que moi.

– Et bien finissons-en maintenant. Je vais te régler ton compte, une bonne fois pour toute !

– Tu as l'air si sûr de pouvoir me battre.

– Je le suis autant que je suis certaine de ma haine contre toi.

– Et bien soit, puisque tu l'as choisi. Mais d'abord, j'ai envie de m'amuser un peu, et de voir comment tu te bats.

D'un geste de la main, une dizaine de soldats vêtus d'une armure d'or, apparaissent devant moi. Ils m'encerclent, leurs glaives pointés en ma direction. Le dieu du soleil m'observe, toujours avec son sourire immonde.

– Que la démonstration commence, ordonna-t-il.

Je me concentre, afin de ressentir toute l'aide des dieux. Car je sais qu'ils sont là. Je ne les vois pas, mais je peux éprouver leur présence. Une force, aussi puissante que mes anciens pouvoirs, naît en moi. Je ne suis plus la déesse de la pensée, de la réflexion, ni du choix, mais une sang-mêlé. C'est ce qui fait que je me sens deux fois plus vivante, et que personne ne peut m'arrêter.

L'un des soldats d'or s'avance vers moi, brandissant son glaive, que je stoppe net avec le mien. Je lui donne alors un violent coup de genou au niveau de son estomac. Le soldat, qui n'est rien d'autre qu'un homme, pousse une plainte, et j'en profite pour prendre les devants. Je laisse tomber mon glaive, mais retiens celui de mon adversaire, grâce au bouclier que m'a donnée Athéna. Mon arme vient alors frapper le soldat, qui tombe à terre, grièvement blessé.

Un nouveau combattant s'avance, mais je le devance en courant, et en me laisse glisser sur le sol pour passer entre ses jambes, et lui asséner le coup fatal. Cette fois-ci, deux autres soldats dorés me menacent. Je choisis de prendre une position offensive. J'ai préparé mon combat contre Hélios depuis des années. Ce ne sont pas ces pantins qui vont m'enlever mon heure de gloire.

Dans un cri féroce, l'un des guerriers se jette sur moi, mais je le repousse à l'aide de mon bouclier, et le frappe par-dessous. Quant à l'autre, qui arrive de derrière moi, il me suffit de me retourner rapidement, et de le frapper en plein cœur. Mais je n'ai pas le temps de réfléchir, qu'un autre adversaire s'offre à moi. Celui-ci, je ne le vois que trop tard. Le coup qu'il m'envoie me fait tomber au sol. Vulnérable, je place mon bouclier au-dessus de moi, tandis que l'homme me harcèle de coups de glaive. Je lève alors ma protection, et le frappe avec. Une fois déstabilisé, je me relève rapidement en poussant sur mes mains, et le tue d'un coup sec.

Lorsque je regarde autour de moi, je vois que tous les soldats d'Hélios sont morts. Essoufflée, je m'appuie contre mon bouclier, et regarde le dieu du soleil tout en souriant, pour le moment victorieuse.

– Te lasseras-tu un jour de retirer des vies inutilement ? lui demandai-je.

– La tienne, et celles de tous ceux que tu aimes seront les dernières.

– Même si tu as l'air sincère, je n'arrive pas à te croire.

– Tu as bien raison. Je ne cesserai jamais de tuer tous ceux qui se mettent en travers de mon chemin.

– Et bien moi je t'assure, que je tuerai toutes les créatures qui menaceront ma famille. Contrairement à moi, tu n'en as aucune.

– L'amour, ne sert à rien. C'est une illusion, un mensonge, qui ne sert qu'à nous rendre faible. J'ai failli le devenir à cause de toi.

– Tu te trompes. C'est un sentiment qui fait vivre, et nous encourage à nous battre.

– Finalement, nous ne sommes pas faits l'un pour l'autre. Nous ne voyons pas la vie du même angle.

– Pour une fois, je suis d'accord avec toi.

– Alors, tu veux toujours essayer de me tuer ?

– C'est ma dernière quête.

– Pauvre idiote. Innocente enfant que tu es, tu penses encore pouvoir me battre.

– La vie est bien plus dure à affronter que toi.

– Et bien, c'est ce que nous allons voir.

– Assez parlé, serpent !

– Ah, tu veux affronter le reptile ? Et bien, si c'est cela que tu souhaite, tu vas voir le serpent.

Hélios ferme les yeux, écarte les bras, et se métamorphose en un gigantesque serpent, écrasant toutes les maisons situées juste en-dessous de lui. Ses crocs acérés, ses yeux jaunes effrayants, et sa rage, me menacent. Le combat peut maintenant commencer.