Les souffles étouffés. Le bourdonnement des caméras. Des spots. Et mon cœur qui bat à la chamade.
Le monde ne se résume plus qu'à ça.Je... je l'ai dit.
Devant sa famille, les rebelles, les conseillers. Devant le pays tout entier.
Merde, je l'ai dit !
Et comme si une bombe menaçait d'exploser, toute la salle retient son souffle.
Il règne un silence lourd, un silence bruyant. Un silence chargé d'électricité qui n'attend qu'une petite étincelle pour tout embraser. Comme des soldats sur un champ de bataille, chacun retient son souffle avant que tout explose pour de bon.
Alors, Eliam finit par se lever. Puis il se tourne vers le public, les yeux aussi plissés que son sourire nonchalant est étiré. Et il fait taire toutes les interrogations qui doivent les agiter en trois mots :
— C'est vrai.
Sa déclaration souffle une seconde fois l'assistance. Même moi, j'en reste bouche bée.
Il l'admet ? Sans même se défendre, il le reconnait ?
... il ne se bat même pas ?
— J'ai tenté de tuer la voleuse qui nous menaçait, complète-t-il en se retournant vers moi, les yeux plus brillants que jamais. Et dieu sait que j'aurais dû aller jusqu'au bout...
Sa voix est devenue chuchotement. Pourtant, elle fait vibrer mes tympans plus fort que le tonnerre.
Il m'accuse. Oui, il m'accuse d'avoir menacé la compétition ! Il dit que tout est de ma faute !
Non mais vraiment !!
Et avant que je ne puisse répliquer, une vague d'agitation parcourt la salle. Surprise, je me tourne de suite vers le public pour m'enquérir de son motif.
Oh merde...
Les poils dressés sur tout le long de ma peau, je vois une bonne dizaine de gardes aux armes dégainées, pointant tous leurs pistolets sur la famille royale et sur les conseillers.
Je vois la mine sombre du roi, les yeux écarquillés de la reine, les traits tombants d'Hydena, le regard résigné d'Athelios... Tous dans le viseur des rebelles. Et les rebelles eux-même dans le viseur des autres gardes, prêts à tirer.
Il y a l'ours appuyant le canon de son arme sur la tempe de Théo. Il y a Kav, debout, un pistolet braqué sur le public sans que je ne sache exactement qui il peut viser.
Le moindre coup de feu et on est tous finis.
Trois secondes, c'est le temps que je passe à détaille la scène avant de me retourner vers Eliam.
Oui, c'est avec lui que tout se joue désormais.— Arrête-ça ! exigé-je fermement.
Qu'il les ramène à la raison !
Le garçon laisse rouler sa tête vers moi, les yeux plissés et le sourire toujours plus étendu sur ses lèvres.
— Je crois que je n'en ai pas le pouvoir cette fois, remarque-t-il nonchalamment. Discutons plutôt, tu veux ?
Et dans ce climat aussi glacial que brûlant, le garçon fait crisser ses chaussures pour se placer face au public.
Il rajuste ses manches, fait tourner ses épaules comme pour s'étirer et relève la tête, regardant droit vers cette assemblée à deux doigts d'exploser.
Droit devant Marath tout entier.
— Gabrielle a tué des citoyens, dit-il sur un ton bien trop léger pour la gravité de sa déclaration. Plus que d'être une simple employée à l'usine, c'était une experte dans le domaine de la trahison, du vol et du meurtre. Elle était pire qu'une machine.
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Best's game
Novela JuvenilÇa n'aurait dû être qu'un défi avec son frère. Un nom inoffensif, un sourire faux, des couettes dressées sur sa tête... comme si Gabrielle se faisait des couettes ! Sauf que c'est son nom qui a été sélectionné. Alors elle doit y aller. Passer des...