56~ Trahison

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Eeeet voilà ce chapitre tant attendu !

Mais d'avance... excusez-moi...

ღ ღ ღ

Tout se brouille.
Ma vision, mes pensées, mes mouvements.
Tout.

Je glisse sur le coté avant que l'assassin ne m'atteigne et essaie de me relever. Peine perdu, les draps m'encombrent et me maintiennent au sol.

Je glisse, me débattant furieusement pour essayer de me dégager. Comme un poison qui patauge dans une flaque d'eau, je me débat pour survivre.
Ridicule.
Et l'autre vient se planter au dessus de moi.

Il rit.

Il rit !

Putain, il doit me tuer ! Pas rire !

Et je ne connais que trop bien ce rire...

Extraite de mes draps, en pyjama sur le parquet froid, je lève les yeux vers l'assassin.
La lumière de la lune traverse les carreaux de la fenêtre, elle vient s'écraser sur le profil délicat de son visage.

Et je le reconnais.

Oh non...

... non...

... non !

NON !

PAS LUI !
Qui vous voulez, n'importe qui ! MAIS PAS LUI !

Pas Eliam...

— Surprise ! s'exclame le garçon en s'aprochant.

Recroquevillée à ses pieds, je reste abasourdie. 

Un éclaire cruel anime ses yeux. La lumière de la lune se reflète dans leur bleu, elle y fait danser une éteincelle de démence.
Ses boucles de charbon brillent, on dirait que sa tête est surplombée d'une couronne d'argent.
... c'est un démon.

La nausée me tord les entrailles.

Non, ça n'a pas de sens !
C'est impossible ! IMPOSSIBLE !

Je vais me réveiller... je dois me réveiller...

— Souris un peu ! ricane le garçon en bombant le torse. Voyons, t'as de la chance ! Si tu t'attendais à voir Corentin, t'as de quoi être ravie !

Je secoue la tête de toute mes forces, les mains cramponnées au parquet.
Je suis prête à tout pour faire disparaître ce que j'ai devant les yeux. À tout !

Mais rien n'y fait, rien n'y fait. Et ce prince... ce traître ! Il ne disparaîtra jamais.

Eliam s'agenouille devant moi, sourire carnassier aux lèvres. Il approche la main de mon visage, la laisse glisser le long de ma joue et finit par m'enserrer le cou.

— Pourquoi lui d'ailleurs ? s'interroge-t-il en inspectant mon visage. C'est pas comme si il avait quelque chose de suspect ce gros nounours...

Il lève la tête, se détournant vers la fenêtre pour réfléchir. Et malgré son air détaché, je sens l'étau de ses mains se resserrer autour de mon cou.

Je ne dit rien. Je... je ne peux plus rien dire.

Autant de frissons qui parcourent ma peau que de craquelures qui zèbrent ce qu'il me reste de raison. Que de poignards qui se plantent dans mon cœur ensanglanté.

Non... non... non...

— Ah mais si, je comprends ! s'exclame victorieusement mon boureau en se retournant vers moi. C ! J'y avais même pas pensé, tu vois...

Les larmes me brûlent les yeux.
Oh, moi aussi je comprends maintenant.

C, ce n'était pas pour Corentin. 

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