53~ C'est reparti !

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— Pourquoi vous l'avez chassée ?

C'est la première question qui me vient à l'esprit quand Athelios s'installe en face de moi.

La salle qui est réservée à notre entrevue n'accueille —en plus de nous deux— qu'un garde dressé près de la porte. Le même que la dernière fois. Je n'ai donc rien à craindre à prendre quelques libertés.

Le prince m'a convoquée dans l'après-midi. Je n'ai pas été surprise, il a encore des ordres à me donner. C'est devenue une habitude de comploter avec lui. Sauf que là, l'enquête m'est bien sortie de la tête !

— De qui voulez-vous parler ? De mademoiselle Juliette ? s'enquit-il en haussant les sourcils.

— Ben oui ! Pourquoi ? Vous en avez virés d'autres, des innocentes !

Le prince se pince les lèvres.

— Elle était impliquée dans l'incident...

— Eliam et moi aussi ! Sauf que vous ne nous demandez pas de partir, à nous !

— À vrai dire, j'ai demandé à Eliam de rentrer, laisse échapper Athelios en baissant les yeux.

Sa confidence me laisse muette.

Oh, je n'aurais jamais pensé que la famille d'Eliam puisse le rappeler, même après l'accident. Pour moi, il a toujours été question qu'il reste jusqu'au bout. Ce n'était que l'instrument de la famille royale destiné à pimenter un peu la compétition. Mais là, en cet instant, j'ai l'impression de n'avoir devant moi plus qu'un garçon inquiet pour son petit frère.
L'accident ne le laisse pas de marbre. Il veut garder Eliam en sécurité.

— Il n'a pas accepté, regrette-t-il en fronçant les sourcils. Je dois donc vous demander de redoubler de prudence à l'avenir, il ne doit pas être touché.

Ça y est, je suis employée comme garde du corps ! Bon après, il serait faux de dire que ce rôle me révulse. C'est pas comme si je m'employais pas déjà à le protéger depuis le début de mon enquête !
Je passe donc ce détail sous silence, me concentrant plutôt sur ce que son avertissement signifie.

Je crois que ce prince en sait plus que je ne le pensais. Pour qu'il dise qu'Eliam est encore en danger, c'est qu'il sait que tout n'est pas réglé.

Oh mais c'est vrai, il a interrogé Henry-Louis ! Il doit donc savoir aussi bien que moi que ses motivations n'étaient que personnelles.
... et ça l'inquiète.

— Il ne lui arrivera rien, affirmé-je.

Le prince hoche la tête, reconnaissant.
Je sais qu'il me croit, qu'il a confiance en moi au moins pour ça.

Je ne laisserai rien arriver à Eliam. Mon objectif a toujours été de le protéger. C'est d'autant plus vrai maintenant que l'étau se ressert, que le danger se fait plus réel. Et puis je dois dire qu'il revêt une importance toute particulière pour moi depuis quelques jours...

Personne d'autre que moi n'a le droit de le toucher.
C'est MON prince !

— Henry-Louis n'était pas un résistant, énoncé-je finallement.

Je ne lui apprends rien.

— Je l'ai compris, admet le prince à regret. Excusez-moi de vous avoir mêlée à cette histoire, je ne pensais pas que les Vitoriam pouvaient être si tournés vers le pouvoir. Vous n'aviez pas à être mêlée à cette affaire.

— Ce n'est pas ce que je voulais dire, remarqué-je. Enfin, ça aurait été sympa de me mettre au courant de ça. Mais le plus important, c'est que...

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