Un voile, un voile bleu qui s'étend tout le long de l'horizon. Voilà le spectacle surréaliste qui se joue devant mes yeux.
Disparus les pics des montagnes, les ombres des grands immeubles et les larges silhouettes des arbres. Il n'y a même pas un nuage de fumé dans ce ciel dégagé.
Il n'y a que de l'eau, de l'eau à perte de vue. Tellement d'eau que si je ne savais pas que c'en était, je croirais voir du béton.... non, on n'est même pas capable de couler autant de béton.
Je soupire en m'avançant vers la plage. Je sens le vent qui agite mes cheveux, qui apporte les embruns piquants de la mer à mes narines et le goût du sel sur mes lèvres. J'entends les cris des mouettes, les relents des vagues qui s'écrasent sur le sable et savoure la chaleur du soleil sur ma peau. On dirait un rêve.
- Alors c'est ça, la mer ?
La voix de Corentin s'accorde bien avec l'ambiance.
Je tourne les yeux vers lui, il est totalement absorbé par le paysage. Ses yeux reflètent l'étendue bleue devant lui, c'est joli.- Eh oui ! Impressionnant, non ? s'amuse Juliette en agrippant la barrière à côté de moi.
- Pourquoi ne peignez-vous pas ça toute votre vie ?
- Parce que ça devient vite lassant, affirme l'artiste et se faufilant sous les barres de métal. Allez venez, j'espère qu'on trouvera ce qu'il nous faut !
Ses paroles me rappellent à l'ordre. Nous ne sommes pas ici pour regarder le paysage, nous avons du boulot !
Notre projet avance bien, les matériaux que nous nous sommes affairés à récolter hier à Gnass devraient nous permettre de faire tout ce que nous envisageons. Mais Juliette tient à rajouter à notre oeuvre un maximum d'éléments naturels, alors après les branches d'arbre et les pommes de pains qu'elle a récoltées hier en forêt, elle a décidé de se concentrer sur les ressources de la mer.
C'est une bonne idée, l'œuvre aura de la gueule avec tout ça !Je regarde la jeune fille partir à l'assaut de la plage, se penchant de temps à autre pour ramasser des coquillages.
D'autres participants sont dispersés sur le sable un peu plus loin. Le travail qu'ils ont fournit hier doit leur suffire, ils lézardent au soleil sans se soucier de récolter quoique ce soit.Il y a le groupe d'Eliam avec Elya et Hyacinthe d'un coté, le groupe de Capucine d'un autre. Ils ont tous l'air de bien s'amuser, et ils ont raison d'en profiter, songé-je en comparant le paysage avec celui du Palais. Nous avons bien une piscine, mais ça n'a rien à voir avec le mer.
La mer... si je pensais voir ça un jour !
- On devrait y aller, proposé-je à Corentin.
- Oui... répondit-il vaguement, pas le moins du monde décidé à bouger.
Je passe les bras par dessus la barrière et baisse les yeux sur le sable, il n'attend qu'à ce que j'y pose les pieds.
- À ton avis, c'est comme la neige ? demandé-je en souriant.
- Bien-sûr que non, vas pas me faire croire que t'as jamais vu de sable de ta vie ! s'offense-t-il en roulant les yeux vers moi.
- Pas du sable de plage voyons ! rigolé-je en sautant de l'autre coté de la rembarre. Et pas autant !
Mes pieds s'enfoncent dans le sable. C'est amusant... jusqu'à ce que les grains roulent dans mes chaussures. Ils piquent et collent à mes chaussettes, la sensation est désagréable. Mais ça ne m'empêche pas de laisser un grand sourire s'épanouir sur mon visage.
Corentin me regarde faire quelques pas. Inspirée, je me retourne vers lui, tends les bras devant moi pour faire semblant de devoir garder mon équilibre et me penche brutalement en avant, plongeant mes doigts dans le sable chaud.
Le garçon me regarde me relever en ricanant, mais il perd vite de sa superbe quand j'envoie la poignée de sable que j'ai ramassée en plein dans sa figure.
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Best's game
Novela JuvenilÇa n'aurait dû être qu'un défi avec son frère. Un nom inoffensif, un sourire faux, des couettes dressées sur sa tête... comme si Gabrielle se faisait des couettes ! Sauf que c'est son nom qui a été sélectionné. Alors elle doit y aller. Passer des...