Chasseuse de primes (Law x OC)

Chapitre 15: Dressrosa.

MYRA

(Deux semaines plus tard.)

    Dressrosa. J'y suis enfin. Après tant de jours à lutter pour y parvenir, j'ai finalement réussi à mettre le pied sur cette île dont le roi n'est autre que Doflamingo.

    Dire des derniers jours qu'ils étaient compliqués serait un euphémisme. En effet, peu de temps après mon départ du navire des Heart Pirates, j'ai remarqué que de nombreux regards se déposaient sur moi, bien trop accusateurs pour qu'ils ne soient que curieux. Et puis, tout s'est très facilement expliqué.

    Mes retrouvailles avec Kidd n'ont fait qu'empirer mon statut déjà bancal. La marine, cette organisation complètement stupide et bornée, s'est mise en tête que, sous prétexte que Kidd et moi nous soyons revus, je suis soudainement devenue pirate.

    Premièrement, ça a eu le don de me mettre hors de moi. Je hais les pirates, je me suis toute ma vie battue contre eux, sans oublier mon propre frère, et ce satané gouvernement ose me considérer comme l'un d'eux ?

    De plus, parlons un peu de ma prime. Cent vingt millions de Berrys, sous prétexte que je porte le nom de mon abruti de frère et supernova. C'est absurde. Ils craignent sans doute que je mette mes talents d'assassin au service de la piraterie, et que je fasse par la même occasion du tort à la marine.

    En bref, j'en ai clairement chié. Ma tête était affichée partout, comme une nouvelle bête de foire faisant l'événement dans un village. Alors, au bout d'un certain temps, j'ai commencé à perdre ma réputation. Impossible pour moi de me procurer de l'argent, puisque, n'étant plus une chasseuse de primes aux yeux du gouvernement, il m'était également impossible de livrer les têtes de pirates. J'ai donc rapidement du me rendre à l'évidence : je ne pouvais pas accepter la situation. Etre considérée comme pirate, à la limite, oui. Mais devoir renoncer à mes plans pour la simple et unique raison que j'aie été aperçue en compagnie de mon débile de frère, non. Alors j'ai commencé à voler.

    La majorité de mon enfance s'étant résumée à cette activité pour ne pas mourir de faim, ça n'a pas été très compliqué. Koba m'avait même appris quelques astuces pour berner les pirates et commerçants les plus stupides, ce que je n'ai pas oublié d'utiliser en ma faveur.

    En deux semaines, j'ai ainsi du échapper à de nombreux autres chasseurs de primes, marines et j'en passe... J'ai commencé par m'échapper de l'île sur laquelle m'avaient déposée les Hearts, aussi vite que j'y étais arrivée, en m'immisçant à bord d'un équipage de fortune. Ces types étaient complètement stupides et pensaient pouvoir faire de moi leur jouet, leur compagne... Je me suis donc débarrassée d'eux. Non, je ne les ai pas tués, du moins pas volontairement. J'ai simplement attendu qu'ils soient saouls pour les balancer hors du pont, direction la mer. Et, j'imagine leur avoir rendu un sacré service. D'un manière ou d'une autre, ils n'auraient sans aucun doute pas tenu très longtemps sur Grand Line, vu comme ils s'étaient montrés incompétents. Encore de stupides rêveurs se croyant capables de dépasser les plus grands.

    Alors, après avoir fait de moi la seule résidente de leur navire, j'ai repris la route direction Dressrosa. Le voyage fut périlleux et long. A vrai dire, être seule pour diriger un navire au cœur d'un tel océan, c'est comme tenter de contrôler un monstre marin avec une simple canne à pêche. Pour autant, j'y suis parvenue, évitant au maximum les courants marins et tempêtes les plus fortes. Je n'ai jamais été très douée en navigation, mais Koba m'avait appris les bases, prétextant que ce savoir s'avérait toujours utile dans une vie. Et, il n'avait visiblement pas tort.

    Je suis donc sur la terre ferme de Dressrosa, ses grands bâtiments et ses interminables rues à perte de vue. Pour une île dont le roi n'est autre que Don Quichotte Doflamingo lui-même, je m'attendais à ce que ses habitants soient un minimum malheureux. Mais il n'en est rien. Tous semblent s'extasier devant chaque détail leur faisant face, allant d'une simple échoppe jusqu'à quelques fleurs. Le plus étonnant toutefois, reste la présence de ces innombrables jouets, dont chaque humain semble être le propriétaire. En apparence, cette île semble être tout sauf la propriété d'un grand corsaire tyran et avide de pouvoir... Mais j'imagine que les apparences sont trompeuses. Je dois rester sur mes gardes.