Chapitre 12: Étreinte fatale.

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LAW

-Lâche...,me murmure-t-il de loin.

Je suis entouré de neige, le vent fait rage, mais c'est comme si je ne ressentais rien, obnubilé par ce qui se tient devant moi. Il approche peu à peu, sa silhouette se dessinant plus précisément à mesure qu'il franchit le mur de blizzard. Son long manteau noir traîne sur le sol glacé, ses bras pendent le long de son corps, et son sourire si spécial n'illumine plus son visage recouvert de sang...

Corazon.

Il a l'air si...réel, si dépité. Je ne peux pas le laisser croire une chose pareille, je dois le convaincre du contraire. Mais alors que je m'apprête à le rejoindre à grandes enjambées, je suis comme bloqué par une paroi de glace, nous séparant l'un de l'autre, impossible à briser. Je hurle, je sais bien ce qu'il va se passer. Corazon, lui, ne cesse de me regarder d'un air accusateur.

-Je suis mort par ta faute ! me dit-il avec rage.

-Non ! je crie en m'acharnant sur la vitre de glace. Je ne te laisserais pas, pas encore.

Je cherche quelque chose du regard, n'importe quoi qui pourrait me permettre de passer de l'autre côté, de son côté. Mais rien n'y fait, je suis entouré de neige et de blizzard, et mes forces s'échappent peu à peu de mon corps. Épuisé par mes efforts incessants, je suis comme immobilisé dans la neige. Le froid est glacial, je le ressens désormais. Impossible de me défaire de cette horrible sensation. Une fois encore, je me sens impuissant.

Corazon non plus ne bouge plus, mais son immmobilité ne semble pas due au froid. Non, au contraire, c'est comme s'il attendait quelque chose, que, quelque part, il acceptait son sort, comme il l'avait fait des années auparavant face à son frère.

Soudain, une grande silhouette surgit derrière lui, reconnaissable entre mille. Doflamingo. Il tient un pistolet, et le braque sur le dos de Corazon. Je hurle, et je sens la rage monter en moi, ce qui semble amuser le Joker.

Et, dans un ultime soupir, Corazon me lance une dernière complainte :

-Lâche !

Des coups de feu retentissent, un, puis deux, puis trois.

Et j'ouvre les yeux, recouvert de sueur. Je suis dans le lit de ma cabine, encore habillé de mes vêtements de la veille.

Un cauchemar. Encore et toujours le même, se répétant inlassablement. La seule chose face à laquelle je ne trouve aucune solution, celle qui me fait redouter, chaque soir, de fermer les paupières et de sombrer dans le sommeil.

Essuyant la sueur de mon front de la main, je me redresse et me penche sur le bord de mon lit, les pieds au sol. Ce contact glacé me surprend, mais il me réveille, et c'est sans doute le mieux qui puisse m'arriver en ce moment. Je connais ces nuits, elles ne sont que trop répétitives, et je sais bien que, comme d'habitude, il me sera impossible de me rendormir.

Alors, décidé à rendre ces heures d'insomnie productives, je me lève et, après avoir troqué mon pull sale contre une chemise noire et m'être rincé le visage à l'eau froide, je me dirige vers le bureau de ma cabine, débordant de plans et de livres de médecine en tous genres. Seule la faible flamme de la bougie allumée la veille éclaire encore l'espace, donnant à la pièce un aspect d'autant plus lugubre.

Je soupire. Un mal de crâne atroce me saisit le crâne, et je dois m'appuyer contre une chaise pour ne pas faillir. C'est à peine supportable. Ces migraines se font de plus en plus présentes à mesure que j'approche de mon objectif. Le trac, sans doute. Pourtant, je ne devrais avoir aucune raison de ressentir telle émotion; mon plan est calculé, réfléchi, parfait. Je ne peux pas me permettre de douter face à ce qui m'attend. Doflamingo est un ennemi redoutable, et la moindre faille pourrait m'être fatale. Je dois me faire confiance.

Chasseuse de primes (Law x OC)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant