Chapitre 47: Larmes.

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(lancement média)

LAW

    J'ai mal, mon cœur se brise, je hurle, et tout autour de moi s'effondre, sans que je ne puisse y faire quoi que ce soit. Car Myra est morte, dans mes bras, réveillant cette douleur que plus jamais je n'aurais pensé connaître. Cette douleur déchirante, accablante, contre laquelle je ne peux lutter.

    Elle est morte, comme tant d'autres avant elle, réveillant ces cris de désespoir émanant du fond de mon être, et résonnant au milieu de ce champ de bataille, dans lequel le corps de celle que j'aime vient de s'ajouter à ceux des autres victimes. Et je hurle, incapable de contenir davantage de douleur face à sa perte. Car elle était tout ce qu'il me restait, mon ultime espoir, mon ultime pilier.

    Avec elle, tout était si facile, si beau. Elle m'a rendu heureux, par le moindre de ses gestes, la moindre de ses actions maladroites et irréfléchies, et bordel, je l'aime tellement. Mais désormais, alors que son corps frêle et sans vie repose dans mes bras, ma tristesse surpasse tout autres sentiments, réalisant, à mesure que les minutes passent au cœur de cette plaine sanglante et froide, l'ampleur de mon désespoir.

    Je suis perdu, anéanti, pleurant mon malheur contre le visage paisible de Myra, l'air heureux, endormi. Et j'aimerais tant que ce soit le cas. Je voudrais m'allonger à côté d'elle, et passer les prochaines heures à l'observer dormir, puis m'endormir à mon tour, comme j'ai tant aimé le faire lors de mes nuits pourtant rares à ses côtés. Mais cette fois, je le sais. Contrairement à moi, elle ne se réveillera pas. Jamais.

    Car cette nuit était la dernière où il m'était donné de la voir sourire, de la voir vivre. Les mains entourant son corps relevé contre le mien, je fixe le ciel, laissant mes larmes couler à mesure que mes cris s'échappent, et me remémorant sa voix, son rire...désormais d'uniques souvenirs du passé.

    De longues minutes s'écoulent, sans que je ne fasse quoi que ce soit, restant ainsi, auprès d'elle, incapable de bouger. Car au fond, c'est sans doute ce que je désire; ne plus jamais la quitter, et la joindre dans ce sommeil éternel.

    Et je crois bien que, quelque part, enfouie en moi, la conviction de l'impossibilité de sa mort m'a toujours occupé. Sans doute parce-que je refusais d'imaginer pouvoir la perdre, et que, durant tout ce temps passé à la connaître, la haïr, mais par dessus tout l'aimer, Myra m'a toujours parue merveilleuse, invincible.     Et, désormais, alors que son corps sans vie réside au creux de mes bras, mes larmes perlant sur sa peau meurtrie, j'ai l'impression que plus rien ne peut me retenir ici. J'ai déjà tant souffert, tant perdu, que jamais la pensée de pouvoir encore ressentir cette atroce souffrance, cette insoutenable douleur face à la perte d'une être aimé, ne m'avait, après la mort de Cora, traversé l'esprit.

    Et j'ai mal, j'ai tellement mal. Mon cœur brûle, ma gorge brûle, tout comme le reste de mon corps, consumé par cette peine face à laquelle je ne peux tenir davantage, et qui ne peut plus durer.

    Maintenant, je peux mourir, je veux mourir, mettre fin à cette existence vide de sens, et cesser d'avoir à supporter cette souffrance interminable, cette souffrance dont jamais plus je ne pourrais me défaire.

    Mais Myra ne le voudrait pas, jamais. Car, même si à mes yeux, tout m'a longtemps paru flou, désormais, je le sais. Elle m'a aimé, comme personne d'autre ne l'avait fait avant elle. Elle m'a aimé, au-delà de toutes mes attentes, et par dessus tout, elle s'est battue, pour elle, pour moi, pour tous ceux qu'elle chérissait. Et sa mort, aussi déchirante soit-elle, n'a pas été vaine. Rien n'a jamais été vain avec elle. Tout était parfait. Elle était parfaite.

Chasseuse de primes (Law x OC)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant