MYRAL'ambiance de cette infirmerie est décidément glauque. Entourée de murs métalliques, chaque son semble y retentir à l'extrême, et les néons ne cessant de grésiller ont rapidement fini par me donner la migraine.
Après que le capitaine des Hearts soit reparti, j'ai fini mon repas et un des membres de l'équipage est venu débarrasser quasi instantanément, à croire que cette pièce est sous vidéo-surveillance. J'ai rapidement remarqué qu'il s'agissait du type à la casquette qui avait fait les frais de mon évasion foireuse. Son regard était fuyant, comme s'il craignait que je lui saute à nouveau dessus. Ok, il a presque failli me faire de la peine, mais je n'ai jamais joué les sentimentales, et je n'allais pas commencer avec lui. Donc je n'ai rien dit. Il s'est contenté de me poser des questions sur mon état, et m'a indiqué que j'avais besoin d'encore un peu de repos avant de pouvoir bouger d'ici. D'après lui, je devais rester alitée jusqu'au lendemain. Alors j'ai attendu, et la nuit fut horriblement longue, avec toutes les lumières allumées et ces bruits de canalisations.
J'imagine que le jour s'est déjà levé, cela fait une bonne vingtaine de minutes que j'entends des pas venant du couloir, comme si quelqu'un patrouillait autour de l'infirmerie. Quoi, ils ont peur que je m'enfuie ? J'ai beau avoir envie de trucider le chirurgien, il n'en a pas moins raison sur un certain point : ici, je suis bloquée jusqu'à nouvel ordre. Mieux vaut rende les choses plus faciles pour chacun d'entre-nous. Me rebeller n'arrangerait rien, d'autant plus que ma condition minoritaire me paraît évidente : je suis seule face à tout un équipage. Autant faire profil bas. Et tant qu'il n'apprennent rien sur mon boulot, ni sur mon identité, tout devrait bien se passer.
Soudain, la porte de l'infirmerie s'ouvre lentement, laissant apparaître un homme. Attendez, non ce n'est pas un homme. Un ours ? Il est pourtant fringué comme un des leurs. Mais qu'est ce qui tourne pas rond chez eux ?
Il s'approche, et j'éprouve instinctivement un mouvement de recul. Je vois bien que l'ours -ou l'homme- semble touché par ma réaction, il en devient presque gêné, baissant les yeux et évitant mon regard.
-Mademoiselle..., bégaye-t-il en se triturant les doigts, sûrement sous l'effet du stress. Je suis désolé...je suis Bepo.
-Désolé de quoi? fais-je sans contrôler le ton sévère de ma voix.
-Je n'ai pas pour habitude de me montrer aux gens de la sorte mais le capitaine il... je suis désolé...
-Arrête de t'excuser...Bepo.
-Oui...pardon.
Mais qu'est-ce que je dois faire ? Je ne vais quand même pas le prendre dans mes bras. Il a l'air tout affolé, maladroit dans ses gestes. Il me fait presque de la peine. Je n'ai pas envie qu'il me craigne, je ne suis pas un monstre non plus. Et pour tout dire, loin de moi l'idée de faire quelconque distinction raciale, mais c'est un ours bordel. C'est lui qui devrait m'effrayer, pas l'inverse.
-C'est bon Bepo, je me décide finalement à lui dire, m'efforçant de lâcher un sourire. J'ai pas peur de toi tu sais.
Soudain, sa bouche s'étend, laissant apparaître une rangée de dents immenses et pointues. Tout va bien Myra, il ne va quand même pas te bouffer.
-C'est vrai ? me répond-il sans cesser de sourire. Alors je suis content, très content ! Euh...désolé si je parais déplacé, mais comment vous appelez-vous ?
-Je t'ai dit de t'arrêter de t'excuser !
Les mots sont sortis de ma bouche comme par automatisme. Je ne veux pas l'intimider, mais cette manie de s'excuser à tout bout de champ commence à me taper sur les nerfs. Pour autant, j'aimerais éviter de me le mettre à dos. Il pourrait être un allié de taille, et puis, il a l'air assez crédule pour devenir mon "ami". Si je veux sortir d'ici, autant mettre toutes les chances de mon côté.
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Chasseuse de primes (Law x OC)
Fanfiction"Dix ans. Dix années que j'essaie de le retrouver. Celui qui m'a volé ma liberté, mon innocence, mon humanité. Doflamingo... Je suis un monstre désormais. Mais si être un monstre me permet de le tuer, alors j'accepte d'être ce qu'il a fait de moi" ...