MYRACela fait maintenant une bonne heure que les hommes en combinaison orange m'ont ramenée à ce qu'ils appellent "l'infirmerie", une pièce froide et remplie de matériel médical en tous genres : on remarque principalement des lits blancs entourés de portants à rideaux, sûrement pour préserver l'intimité de chacun. Des tables et chariots en fer traînent de ça et là, supportant toutes sortes d'ustensiles. L'un d'entre eux se trouve juste à côté de mon lit, à quelques mètres de l'entrée. Les seringues qu'il comporte sont comme illuminées par la lumière des néons qui ne cessent de grésiller, émettant ce bruit insupportable et permanent. Cette pièce est un véritable laboratoire, et je me demande combien de personne avant moi ont bien pu y passer. Au vu du nombre de lit, j'imagine que ça ne se limite qu'aux membres de l'équipage eux-même, et bien plus rarement à des inconnus comme moi. Mais alors, qu'est-ce qui les a poussés à me soigner et à me recueillir ici ?
Quoi qu'il en soit, les hommes qui m'ont ramenée ici ne se sont pas montrés brusques, bien au contraire: ils ont refait mes bandages, m'indiquant que quelqu'un viendrait refaire les points de suture plus tard, et m'ont fourni de quoi me nourrir. C'est vrai que je mourrais de faim. J'ignore depuis combien de temps je suis dans ce sous-marin, mais mon estomac m'indique que j'ai dû le faire patienter un bon bout de temps. Après s'être occupés de moi, me lâchant quelques sourires fuyards de temps à autres, les sbires du capitaine du Heart sont repartis, me laissant seule en tête à tête avec mon plateau repas richement fourni : du pain, des tranches de viande, une pomme, et ce qui ressemble à de la soupe, sont disposés de manière à ce que chaque chose soit à sa place. Celui qui a fait ce plateau devait avoir un sacré sens du détail.
Alors que je saisis un énorme bout de pain entre mes dents, mon repas semble interrompu par l'arrivée d'une autre personne. Décidément, impossible d'avoir une minute de répit sur ce navire... J'avale rapidement ma bouchée, et manque de m'étouffer avec. Un toussotement m'échappe, alors que se dresse devant moi le capitaine de cet équipage. Il porte toujours sa blouse blanche. Sans daigner m'adresser la parole, il me lance un regard empli de dédain, et dépose une pile de vêtement sur le bord du lit, avant de se diriger vers le chariot plein de seringues et de compresses.
-Qu'est-ce que je suis censée faire de ça ? lui dis-je tout en désignant la pile de tissus sombres.
Aucune réponse. Ses doigts parcourent les produits chimiques, parmi lesquels il en choisit un afin d'en remplir sa seringue. Puis, sans même me prévenir, il s'approche et saisit mon bras pour l'y enfoncer.
-Hors de question, je le menace, le repoussant de ma main.
-C'est un anesthésiant, soupire-t-il sans me lâcher.
Un "anesthésiant" donc. Le liquide est identique à celui que se trouvait dans la seringue que j'ai utilisée contre le type à la casquette lors de ma tentative d'évasion. Et au vu de ce que ce truc lui a fait, j'aime autant éviter de le laisser pénétrer dans mes veines.
-Rien à cirer, je réponds immédiatement. Garde tes potions magiques pour les autres.
Ce type est impossible à analyser, il ne laisse transparaître aucune émotion. Et que j'accepte son produit ou non, il a l'air de s'en contre foutre. Comment est-ce possible d'être à ce point antipathique ?
L'air toujours aussi désintéressé, il repose son outil sur le côté et en saisit un autre: une aiguille rattachée à du fil noir.
-Très bien, dit il en enfilant des gants de latex bleus. Montre-moi ta plaie
Je ne sais pas ce qui me prend, mais je sens que je ne peux lui faire confiance. Ce type est étrange, et tout en lui me dit de le fuir, de ne pas le laisser poser ses mains sur moi. Qui sait ce dont il est capable ? Je ne doute en aucun cas de ses capacités de médecin, en revanche, son regard sombre associé à l'énorme aiguille qu'il tient ne me dit rien qui vaille.
VOUS LISEZ
Chasseuse de primes (Law x OC)
Hayran Kurgu"Dix ans. Dix années que j'essaie de le retrouver. Celui qui m'a volé ma liberté, mon innocence, mon humanité. Doflamingo... Je suis un monstre désormais. Mais si être un monstre me permet de le tuer, alors j'accepte d'être ce qu'il a fait de moi" ...