MYRA
Mes yeux s'ouvrent progressivement, peu à peu éveillés par une lumière à proximité, celle du bureau de Law. Un bruit d'écoulement d'eau résonne, tout près, comme celui d'une douche qui ne cesse de fonctionner. Les muscles encore sensiblement endormis, je regroupe mes forces pour me redresser, appuyée sur mes avant-bras, et découvre alors la chambre vide, dont le bureau semble déborder de feuilles et de livres, comme si quelqu'un avait passé la nuit au-dessus. Seule une porte que j'avais jusqu'alors ignorée semble entrebâillée, laissant apparaître par sa fente une légère lumière, et dont s'échappent vraisemblablement les bruits d'eau. Et, face à cette scène, je ne peux que deviner que la nuit de Law a du être bien plus courte que la mienne.
Je me lève, me dirigeant vers le secrétaire encore faiblement éclairé par une bougie, et parcours des yeux ce qui le recouvre. Des schémas anatomiques, des croquis, dont les traits sont fins, parfaitement maîtrisés, des livres médicaux en tous genres, mais par dessus tout, des dizaines de feuilles griffonnées au crayon, résidant aléatoirement de part et d'autre du meuble, finissant leur course au sol, et dont les inscriptions semblent de toute évidence brouillonnes.
Surpuissance. Effet de destruction intérieure. Canalisation impossible. Mort ?
Aucun doute, ces recherches me concernent, et il faudrait être sacrément stupide pour ne pas deviner ce qu'il en retourne : Law a passé la nuit à étudier mon cas, passant en revue toutes les possibilités médicales pour y remédier, et je me sens comme dépassée par ce qui se trouve devant moi. Il ne devrait pas tant s'en faire, cela me regarde après tout, et je refuse que qui que ce soit puisse perdre un temps précieux à étudier un problème me concernant. Mais c'est Law, et tout ce qui s'est passé entre nous ne justifie en rien ses actions. Il est médecin avant tout, et a toujours été intrigué par les mystères impossibles à résoudre, déjà même alors que nous nous connaissions à peine. Alors j'imagine que, quoi que je lui dise, ça ne changera rien.
Étirant à nouveau mes bras, je parcours de nouveau la pièce du regard, et nul doute que Law n'a de nouveau pas fermé l'œil de la nuit. Il semble de toute évidence avoir lutté contre le sommeil, laissant plusieurs tasses de café vides traîner de part et d'autres de sa chambre. Et j'ignore l'heure qu'il est, mais les quelques pas résonnant au-delà des couloirs ainsi que l'odeur de pain chaud parvenant jusqu'à moi m'indiquent de toute évidence le moment de la journée. Et je me sens mieux, capable de retourner remplir les tâches m'étant attribuées. C'est plutôt simple à vrai dire, maintenant que je sais en quoi réside le danger de mes pouvoirs, je n'ai qu'à augmenter ma force physique, ainsi qu'à laisser échapper le trop d'énergie résidant en moi lorsque celui-ci se manifestera.
Mais, après tout, si je dois retenir ne serait-ce qu'un aspect positif de tout ce merdier, c'est bel et bien que mes pouvoirs grandissent de jour en jour, que je deviens vraisemblablement plus forte et puissante à mesure que le temps passe, et que, le moment venu, je serais assez balèze pour botter le cul de cet idiot de Kidd qui n'a pas été fichu de m'envoyer ne serait-ce qu'une once de signe de vie depuis notre séparation. Et ça, c'est jouissif.
A cette pensée, un léger sourire se forme sur mon visage, imaginant déjà mes retrouvailles avec cet abruti, et je me rends compte que, malgré tous nos différends et ces années d'absence, Kidd me manque, bien plus que je n'aurais pu l'imaginer.
(lancement média)
Le bruit de l'eau continue, et je devine alors que, non, je ne suis pas seule. De toute évidence, Law se trouve derrière cette porte, renfermant sans doute une salle de bains, et malgré toute la réticence dont je devrais faire preuve, je ne peux m'empêcher de l'approcher. Mes pas, parcourant le bazar présent sur le sol, finissent par me guider à l'extrémité de l'ouverture, que je franchis sans plus réfléchir, m'amenant à une pièce emplie de buée dont émane une chaleur réconfortante. A côté de moi, éclairé par quelques leds et recouvert d'humidité, se trouve un fin miroir, supporté par un lavabo où reposent ce que je devine être les affaires de Law.
VOUS LISEZ
Chasseuse de primes (Law x OC)
Fanfiction"Dix ans. Dix années que j'essaie de le retrouver. Celui qui m'a volé ma liberté, mon innocence, mon humanité. Doflamingo... Je suis un monstre désormais. Mais si être un monstre me permet de le tuer, alors j'accepte d'être ce qu'il a fait de moi" ...