Chasseuse de primes (Law x OC)

Chapitre 42: Réunis.

MYRA

    Law. C'était lui, il était là. Et parmi toutes les émotions qui me sont données de ressentir, je ne peux lutter contre cette peur grandissante. Car je crains, non pas pour lui, mais pour la suite des événements. Ce qu'il se passera, où je vais, où il va.

    En attaquant Hawkins, mon but initial était d'obtenir le plus d'informations possibles quant à l'état de Kidd. Je l'ai bien observé ces dernières semaines, ce traître de supernova s'étant rallié à Kaido, et lorsque je l'ai vu, s'attaquant à celui que j'ai pris pour un simple habitant de Wano, l'occasion m'a parue parfaite. Profiter de la distraction offerte par leur combat déjà présent semblait de toute évidence le meilleur moyen d'arriver à mes fins, soit de faire chanter Hawkins et ses hommes.

    Et je l'ai sauvé, Law, sans même savoir qui il était. Mais lui le savait parfaitement. Et maintenant, je comprends. Ses gestes, ses actions, il a tout orchestré dans le but de me protéger, et ce, même lorsque j'ignorais encore son identité, ce qui nous a de toute évidence valu notre situation actuelle.

    Et puis, son visage m'est apparu. J'ignore pour quelle raison, et je me hais pour ne pas avoir été fichue de passer outre, mais lorsque je l'ai enfin vu, tout m'a semblé flou autour, comme une claque me percutant de plein fouet. Il faut dire que les chances pour que je recroise Law sur une telle île s'avéraient faibles, mais visiblement pas impossibles.

    J'ai voulu le haïr, bien plus que ce que la raison ne l'exige, mais il m'en a été impossible. Ces dernières semaines ont été si dures, après mon départ, cette soirée sur le pont du Polar Tang, ses mensonges, sa trahison...que revoir son visage m'a fait l'effet d'un électrochoc. Car malgré tout ce que je me suis obstinée à croire, il m'est de toute évidence impossible d'uniquement le détester, et ce, quoique je puisse y faire.

    Je le hais, bien trop pour ne pas repenser à sa lâcheté, et oublier ses actes. Mais putain, s'il lui était arrivé quelque chose, n'importe quoi face à Hawkins, je sais pertinemment que jamais je n'aurais pu me le pardonner. Parce-que je ne pourrais pas le permettre, et que j'ai beau tenter de mon convaincre du contraire depuis notre éloignement, je crois bien être incapable de l'oublier.

    J'espère simplement le retrouver en vie, car je compte bien m'occuper moi-même de son cas.

    -Avance la minette ! ordonne tout à coup l'un des types menant le cortège jusqu'à la prison. Je vais pas passer ma journée à t'escorter.

    Je rechigne à les suivre. Sans doute parce-que les menottes en granit me fatiguent, que la blessure infligée par cet enfoiré d'Hawkins me fait un mal de chien, et que j'ai tout sauf envie d'aller croupir derrière les barreaux, tandis que Kidd m'attend là, quelque part, sur cette île. Mais, avec un peu de chances, ce que disait le journal à son sujet était vrai : le dernier endroit où il a été aperçu étant la prison d'Udon, il y a sans doutes certaines chances, même infimes, pour que mon séjour me mène à lui, si toutefois il se déroule là-bas.

    Nous marchons depuis ce qui me semble une éternité déjà, suivis d'autres soldat s'étant joint à nous en cours de route, à travers des paysages désertiques, bien loin de ce que la campagne de Wano a pu montrer jusqu'alors. Il fait chaud, et la fatigue se fait ressentir, amplifiée par mon précédent combat et l'usage sans doute intensif de mes pouvoirs. Mais je pouvais encore me battre, je le sais, et c'est ce qui se serait passé si Hawkins n'était pas parvenu m'utiliser contre Law.

    Mais ce qui est fait est fait, et me voilà, entourée d'immenses soldats solides comme du roc, et ignorant tout de l'état du chirurgien, qui a pourtant voulu troquer sa vie contre la mienne...

    Chassant de mon esprit cette pensée pourtant persistante, j'observe ceux qui se dressent autour de moi. Ils doivent être une dizaine, armés jusqu'aux dents, et marchant fièrement pour ramener le trophée capturé à leur Kaido chéri, comme de bons chiens le feraient à leur maître. Et je trouve ça pathétique, tant de types regroupés en un seul et même cortège, et tout ça, pour une seule nana. Ce qui me laisse croire que, sous leurs airs apparents de gros durs au crâne vide, ils se méfient de moi, et c'est sans doute mieux ainsi.