Ténébris. C'est le surnom qu'ils m'ont donné. Ils ont entendu parler d'une femme qui avait pour habitude de tuer dans la nuit et tel un super-héros ou plutôt un super-vilain, une personne est née. Enfin, j'ai plutôt ressuscité à vrai dire.
La vengea...
Il me semble que je n'ai pas toujours été ainsi, sombre. Je le suis devenue à force d'échecs, de douleurs, d'erreurs, de sanglots. Le sang a coulé et maintenant, c'est à mon tour de teindre les terres de rouge. Je réclame du sang et j'ai une soif insatiable. J'aime sa texture, sa couleur, son odeur. Tout dans ce liquide m'attire.
En parlant de ça, il est l'heure pour moi d'accomplir ce pourquoi j'ai été créée. Je dois pourchasser ma proie pour la tuer dans un long et douloureux supplice.
Je me dirige vers mon armoire où des classeurs regroupant toutes les informations sur mes cibles sont entreposées. Je sors le gros document sur ma prochaine victime. Ça fait déjà longtemps que je le traque. Mais son poste important lui confère une protection, cependant, ce soir, c'est le moment où je peux enfin le tuer. Ce lycanthrope conspire contre la meute suprême depuis trop longtemps. Et moi je me suis chargée de l'arrêter avant qu'il ne soit trop tard.
Je regarde encore une fois les plans de sa maison et les photos que j'ai prises en repérage, puis je range enfin le classeur, fin prête.
Je sors ensuite mon petit carnet noir devant mon grand miroir. Puis je lis à voix haute le nom de celui que je dois tuer : Klynn Vaman.
Je quitte des yeux mon carnet mortel pour regarder droit devant moi, le reflet qui me fait face. Dès que je regarde cette femme étrangère, je ne ressens rien. Je ne ressens ni sa peine, ni sa colère. Je vois seulement son visage inexpressif à moitié caché par un masque noir qui ne laisse voir que ses yeux. Ses globes oculaires sont entourés par de longs cheveux noirs qui tirent sous la lumière de la lune, vers le bleu nuit. Ses formes sont recouvertes d'une combinaison noire moulante parée d'étuis cachant plusieurs armes et poisons en tout genre.
Je me plonge ensuite dans mon regard noir. Mon regard me dégoûte. Il ne reflète aucune couleur, aucun sentiment. Juste le vide, un gouffre de noirceur sans fin. Des yeux sans vie. La femme en face de moi est morte. Morte à jamais, depuis trop longtemps.
Je ne suis qu'un loup-garou vide avide de sang. Et le pire, c'est que cette réalité m'est réellement indifférente.
Quand je dois tuer quelqu'un, c'est ma part humaine qui le fait et non ma louve. Elle est pire que moi si je la laisse s'échapper dans un moment pareil les conséquences ne seront pas des plus sympathiques. Je pense que le lendemain tout le monde pourra voir aux informations :
« Une louve a tué toute la population de la ville de Frélême. Nous avons interrogé sa partie humaine et cette dernière a eu comme seule réponse : "Ma louve avait la dalle." »
Elle a toujours été comme ça, elle veut du sang et une vengeance et tant que cette dernière n'est pas faite elle restera sanguinaire, comme moi.
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PS /!\ : Ce livre est en réécriture, les chapitres marqués d'une lune ont été réécrits
