Chapitre 73

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-"Encore en plein centre. Tu as décidément ça dans le sang."

Je reste concentrée et positionne une autre flèche. Je tire la corde jusqu'à amener l'extrémité à mon visage. Je calme ma respiration et me concentre. Je vise. Je tire. Encore au centre. Je commence à m'ennuyer, c'est trop simple. Même les cibles en mouvements sont faciles à viser.

Sans plus de procédures, je remercie simplement Malon d'avoir été mon professeur durant une petite semaine. C'était long. Entre lui, qui ne m'a adressé que les plus simples consignes d'un ton froid et moi qui ne parlais pas plus qu'à mon habitude, je peux assurer que cette semaine n'était pas des plus amusantes. Mais c'est fini. Il est temps pour moi de partir.

J'avance vers l'endroit où le bébé est gardé. Avant de pénétrer dans la demeure, je perçois l'enfant tranquillement gazouiller au rythme de rire de l'elfe qui s'occupe d'elle. Ne voulant pas gâcher ce moment avec ma noirceur, je ne rentre pas.

Je tourne la tête fuyant cette scène heureuse qui me sera éternellement refusée.

J'avance vers ce qui était ma deuxième destination : la maison de Thaïs.

Après trois légers coups sur la porte, sa douce voix m'autorise à entrer. Nous discutons de tout et de rien comme deux éternelles amies. A un moment, je lui pose la question qui me trottait à l'esprit depuis quelque temps :

-« Pourquoi m'as-tu assigné Malon comme professeur alors que tu savais pertinemment qu'il voulait me tuer ?

-Malon est un bon professeur et il devait entendre la vérité de ta bouche pour tourner la page.

-J'aurais pu mourir.

-Je ne savais pas que tu doutais à ce point de tes capacités.

-Ne détourne pas la conversation.

-Tu sais très bien que tu n'allais pas mourir. Donc arrête de ronchonner et explique-moi l'autre raison de ta venue, parce que je l'ai oubliée.

-A vrai dire, je voudrais que tu me dises ce que tu penses de la piqûre que j'ai dans le cou.

-Ah oui, c'est vrai ! J'avais préparé le matériel il y a quelques jours pour t'examiner. »

Je la vois avec beaucoup d'agilité prendre ses outils. Elle revient s'asseoir à côté de moi et commence à regarder la piqûre. Sans aucune hésitation, elle affirme :

-« Cette piqûre n'a pas été faite par un animal.

-C'est bien ce que je me disais... Il n'y a aucun moyen que tu saches, quel était le produit injecté ?

-Non désolée je ne... Attends... »

Elle semble réfléchir à toute vitesse et dit :

-« Attends, attends, attends... il y a peut-être un moyen... »

Thaïs se déplace vers une étagère et part chercher quelque chose. J'essaye de comprendre ce qu'elle convoite et d'un coup, j'entends :

- « Eurêka ! »

Je la regarde tirer de son fouillis un pot cylindrique en terre. Elle s'approche et me dit :

- « De la poudre de rêve.

-Qu'est-ce que c'est ?

-C'est ce qui va te permettre de savoir qui t'a injecté ce produit. Cette poudre était utilisée pour connaître l'auteur d'un meurtre, mais dans ton cas, comme cela fait plus de 24 heures, il faut faire d'autres étapes que simplement mettre de la poudre dans l'air. Allonge-toi. »

Je m'exécute :

-« Maintenant, tu dois t'imaginer le soir où tu penses avoir été piquée. Revis le moment où tu allais t'endormir. Rêve de l'instant où tu étais allongée. »

Je m'exécute encore une fois. J'essaye de repenser à tous les détails. Mes sens étaient en alerte. Ma fenêtre, légèrement ouverte. Et un vent frais cognait mon visage.

Je suis plongée dans ma chambre à la demeure suprême quand je sens de la poudre tomber délicatement sur mon corps. Je continue de penser au soir en question lorsque j'entends Thaïs dire :

-« Cela n'a pas marché. Normalement, la poudre est censée former une silhouette humaine, mais rien ne s'est produit. Tu es sûre que c'était la bonne soirée à laquelle tu pensais ?

-Oui, j'en suis quasiment sûre.

-C'est plutôt étrange...

-Ce n'est pas grave, au moins, nous avons tenté. »

Je reste perplexe face à cet échec, mais je ne cherche pas à comprendre. J'ai un peu la tête dans le brouillard aujourd'hui. Une voix parle :

-« Tu devrais rentrer Ténébris. Je sens que quelqu'un t'attend avec impatience à la demeure de l'Alpha. » Me confie Thaïs avec un sourire en coin. 

J'acquiesce et me dirige vers la porte. Avant de partir, je remercie Thaïs de m'avoir assigné Malon comme professeur malgré tout.

Je me dirige et passe la barrière protectrice du peuple des elfes sylvains. Mais une sensation de déjà vu naît en moi. Il y a plusieurs elfes noirs qui m'attendent, armés...

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ME

mots : 812

Le chant de la Lune (Terminée)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant