Le chant de la Lune (Terminée)

Chapitre 75

J'ai l'impression de voir l'attaque de l'elfe arriver au ralenti. Ma louve épuisée, ne voit rien et moi spectatrice, je me décompose intérieurement.

Son coup est précis, net. Il sait où frapper pour me tuer. S'il touche sa cible, ma louve mourra en m'emportant avec elle.

Dans un ultime effort, je me transforme de nouveau en humaine. Mon gabarit ayant changé, le coup n'est plus mortel.

Je sens une lame froide s'enfoncer dans mon ventre.

J'ai mal, mais je suis vivante. Pour l'instant.

Je vois l'elfe constater qu'il a raté sa cible et dans un ultime soupir annoncer sa défaite pour s'endormir à jamais.

J'ai gagné ce combat, mais un autre vient de commencer. Je dois survivre maintenant.

Je suis nue, allongée sur le sol. Je n'ai plus aucune force.

Mais j'ai eu tellement d'épreuves qui ont testé ma volonté de vivre, que c'est hors de question que je meurs de cette manière. Je prends une grande respiration et commence à démontrer encore une fois, ma volonté de survivre.

Je ne lâche rien et arrache une partie de l'uniforme de l'elfe pour me créer un faux-semblant de pansement. Ce n'est qu'un sursis.

Je continue mon odyssée en rampant jusqu'à l'elfe aux cheveux noirs. Dans cette situation, le froid peut être destructeur. Je déshabille l'elfe et me couvre de son uniforme le plus rapidement possible. Légèrement plus mince que l'elfe, ces vêtements ne collent pas contre mes blessures et sont faciles à mettre.

Je dois continuer d'avancer.

Étant incapable de me tenir sur mes deux jambes après les deux attaques de l'elfe, je suis plus proche de l'escargot que du loup. À la différence que la trace de bave est remplacée dans ce cas par mon sang.

Après plusieurs efforts, j'arrive enfin à l'orée de la forêt. Je cherche malgré le sang et la sueur qui me brouillent ma vision, un bâton pour me soutenir.

J'en repère un rapidement et sans tarder mes forces semblent s'être décuplées. Je suis comme un homme dans le désert qui vient de voir une source d'eau.

Mais tout comme cet homme, la source d'eau peut être un mirage.

Je prends le bâton et m'appuie sur lui. Je ne fais même pas un pas que mon appui cède sous mon poids. Un mirage. Je m'écroule violemment me rendant compte que la marche dans le désert va continuer.

Je commence à perdre patience et la colère naît en moi. Elle me rend impatiente, énervée, irréfléchie, mais elle me rend surtout puissante. Cette rage me donne la force d'avancer et comme une forte dose d'adrénaline, j'ai de nouveau de la force en moi. Heureusement que je suis lycanthrope sinon je serais morte depuis longtemps.

En repensant à l'adrénaline, je me rappelle soudain que j'ai toujours une dose d'adrénaline sur moi. En même temps que j'y repense, des insultes à mon égard se mêlent à mes pensées.

Face au dilemme de continuer vers la forêt de Loren afin de trouver de l'aide où retourner dans la clairière, je ne sais pas quoi faire.

Pour compliquer mon dilemme, je remarque au loin un autre bâton que je pourrais utiliser.

Après quelques secondes de réflexion, je me jette vers le bâton et décide alors d'avance vers Thaïs. Ça a toujours été ma sauveuse, mon phare qui me guide dans la nuit, et encore une fois, j'ai besoin d'elle. La lumière de mes nuits.

Cette fois-ci le bâton arrive à me soutenir. J'avance beaucoup plus rapidement et je commence à voir le bout du désert. Tel l'homme dans le désert, j'ai toujours soif, mais l'espoir m'abreuve assez pour avancer.

Après avoir refait tout le chemin inverse, je passe enfin la barrière elfique. Je m'écroule ne pouvant plus lutter éternellement. J'entends un elfe me reconnaître et appeler tout de suite Thaïs. Elle accourt vers moi et se dit pour elle-même, agacée :

-« Pourquoi je ne l'ai pas vu dans ma vision ? »

Elle me chuchote ensuite de garder les yeux ouverts, mais à bout, je les ferme.

Sans savoir, si je les ouvrirais de nouveau. 

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C'est la fin de ce chapitre :) N'hésitez pas à commenter, à partager, à voter et à vous abonner si l'histoire vous plait

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ME

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