Chapitre 7 - 🌓

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Dès que je rentre, je suis subjuguée par l'escalier central, il est impressionnant. Ezequiel rigole légèrement devant mes yeux écarquillés. Pour lui, c'est une banalité, mais pour moi un tel luxe, c'est très loin de ma maisonnette dans les bois et heureusement d'ailleurs... C'est sympa, mais je préfère les endroits plus simples, les grands murs froids et les espaces vides m'oppressent.

Il commence à avancer. Nous prenons à droite, puis à gauche puis encore gauche tout ça durant plusieurs minutes. Nous arrivons à battre ce bâtiment ineffable lorsque nous arrivons devant une grande porte imposante, le boss final.

Ezequiel décide de m'encourager avec un grand sourire, puis il pousse l'ouverture. Nous passons le seuil côte à côte, face à une dizaine de regards dirigés vers moi.

Tout le monde essaye de rester de marbre, mais pour une fine observatrice, de nombreuses émotions sont visibles dans leurs billes rondes. Ils me déshabillent du regard, heureusement que je ne suis pas timide et encore moins pudique sinon j'aurais rougi sans aucun doute. Une des personnes que je ne connais pas, étonnamment, me scrute tout particulièrement, avec beaucoup d'insistance. Souhaite-t-elle un autographe ? Je sais que je suis connue, mais tout de même, il y a des limites. La groupie vient présider la table et prend la parole :

« Merci, de nous faire l'honneur de votre présence, nous ne vous attendions plus !

- Oh, mais de rien, vous savez, je suis une femme très demandée. »

Je réponds sur le même ton sarcastique. Elle me lance un regard noir accompagné de près par celui de deux loups que j'identifie facilement. Je sais déjà que ces trois-là ne seront pas mes amis. En attendant que l'Alpha de cette meute veuille se donner la peine de venir, je regarde ma future meilleure amie. Elle est maquillée simplement de quoi mettre parfaitement bien en valeur ses longs cheveux blonds qui tombent en cascade. Elle est sublime. Sa chevelure fait office d'une cascade d'or sublimée par deux diamants parfaits. Mais dans ses yeux bleus, je ne perçois que de la sournoiserie et de la méchanceté. On dirait une de ces sirènes qui gardent les lacs profonds. Ces créatures sont sublimes, mais c'est l'une des pires espèces en ce monde. Et tout comme ces dernières, je dois me méfier d'elle.

Tout en continuant de fixer ses deux diamants, je m'assois sur la chaise que m'indique Ezequiel. Il s'assoit à ma droite et à ma gauche, j'ai le droit à un charmant voisin : Idys. Même s'il ressemble trait pour trait à son frère, son regard de tueur ne laisse place à aucun doute quant à son identité. Tout le monde sait qu'il est beaucoup plus sanguinaire que son frangin et que dans ce duo de choc, il n'est clairement pas la tête pensante. Même si on ne peut pas vanter sa stratégie, il y a bien un point où toutes les personnes sensées peuvent s'accorder : il est magnifique. Il a les cheveux très sombres et un regard tout aussi foncé, mais ses traits du visage le colore d'un charme indéniable. Il en va par conséquent de même pour son frère.

Avec sa beauté, j'en oublie ma fan. Elle est toujours debout comme un lampadaire, à attendre, je ne sais quoi. Une lumière vient sans doute s'allumer dans son cerveau, puisqu'elle commence enfin à parler :

« Avec la surprenante apparition de Ténébris je vais donc devoir expliquer de nouveau ce que j'avais commencé. »

J'hésite à faire une réflexion, mais je décide finalement de ne pas me faire plus remarquer. Elle se tourne et me regarde maintenant droit dans mes yeux sombres :

« Donc, Idys et Erad sont arrivés avant-hier, au soir, à l'heure, insiste-t-elle, mais comme vous n'étiez pas là, nous n'avons pas commencé. »

C'est marrant, mais, je sens comme une touche de reproche. Elle reprend :

« Aujourd'hui, c'est la première réunion que nous avons tous ensemble. Cette dernière ayant seulement pour but d'expliquer un peu plus la situation actuelle. »

Elle se retourne vers l'ensemble des personnes présentes :

« Je suis Abby Savin, fille de l'Alpha de la meute du Nord. L'Alpha suprême n'étant pas là pour des raisons qui vous seront révélées quand il rentrera, je suis celle qui le remplace, car je suis la future femme d'Arden Duncan. »

Je regarde rapidement les loups et les vampires et remarque de la surprise sur la totalité des visages, plutôt étrange... Personne n'était au courant qu'ils allaient se marier, c'est bizarre. Normalement, les loups d'une meute sont assez soudés et ne cachent pas ce genre d'informations. Dans quelle meute suis-je tombée ? Abby reprend non pas sans un sourire ravi :

« Comme l'Alpha n'est pas là, nous allons attendre son retour pour commencer à faire des hypothèses et à échafauder un plan. Avant de nous quitter, je veux parler de la dernière information que notre meute a ramenée. Il y a eu une nouvelle attaque dans la ville de Sayronne, il y a quelques jours. L'attaque a été revendiquée et ce sont bien les dissidents qui en sont à l'origine. Il y a de nombreux blessés et quelques morts. Nous ne savons rien des motifs de cette attaque. Mais nous supposons que c'était une attaque ciblée puisque seulement une maison fut retrouvée vide et saccagée. Les voisins ne savent pas qui en était l'habitant ou l'habitante ; cette personne est décrite comme étant très discrète et portant toujours de longs habits cachant ainsi toutes formes. Réfléchissez-y, nous en reparlerons au retour de mon mari. »

Conclut-elle avec un ton solennel. J'ai envie de la reprendre sur "futur mari" et non pas "mari", mais je suis concentrée à feindre la surprise. Je savais que cette ville allait se faire attaquer, mais maintenant, je dois découvrir les motivations. Je vais pour me creuser les méninges lorsque je suis coupée par Brett ; le deuxième bêta de la meute suprême. Il me glisse à l'oreille :

-"Suis-moi, je vais te conduire à ta chambre."

Je grogne légèrement et remarque que Brett détruit le léger sourire qui venait de se former au coin de ses lèvres.

Nous partons donc, laissant derrière nous les autres êtres. Je le suis tout en essayant de me souvenir du chemin que nous empruntons. Je suis contente lorsque nous prenons l'escalier central. Nous passons dans un couloir et Brett s'arrête devant une porte. Je l'ouvre et rentre dans ma chambre de substitution durant plusieurs mois, voire années. Avant de me quitter, il dit :

« Arden, Abby, Ezequiel et moi sommes dans une autre aile, tandis que tous les autres sont un peu plus loin. »

Sans un mot de plus, il part. Pas très cocasse le deuxième bêta. Je ne vais clairement pas me plaindre... Sa tête blonde disparaît à un tournant et je me dirige vers mon nouveau lit. J'allais commencer à réfléchir sur cette attaque, mais le silence est coupé par des cris affreux...

 J'allais commencer à réfléchir sur cette attaque, mais le silence est coupé par des cris affreux

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Le chant de la Lune (Terminée)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant